La Question royale et la consultation populaire du 12 mars 1950

Au moment de la Libération, Léopold III est dans l’impossibilité de régner ; son frère, le Prince Charles, assume l’intérim : il est le régent. Les discussions portant sur la question du retour de Léopold III en Belgique divisent le pays jusqu’en 1950. Les passions sont vives. À côté des traditionnelles fractures entre laïcs et chrétiens, progressistes et conservateurs, républicains et royalistes, apparaît une divergence profonde entre Wallons et Flamands. La consultation populaire organisée en mars 1950 confirmera cette différence de sensibilité entre les régions du pays : si 58% des Belges se disent favorables au retour de Léopold III, ils sont 72% de Flamands à avoir dit OUI, contre 58% de Wallons à avoir dit NON. Les Bruxellois, quant à eux, comptent autant de OUI (49,8%) que de NON (50,2%). Lorsque le gouvernement catholique homogène décidera de la fin de l’impossibilité de régner de Léopold III, nombreuses seront les manifestations d’opposition dans le pays wallon et à Bruxelles. Juillet 1950 verra la tension atteindre son paroxysme. Au lendemain de la mort de trois manifestants tués par les balles de la gendarmerie à Grâce-Berleur, Léopold III abdique. Son fils lui succédera un an plus tard, à sa majorité.

Référence
WTcM-carte-25


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)