L’Europe issue du Congrès de Vienne (1815)

L’alliance entre les empires de Russie et d’Autriche et les royaumes de Prusse et de Grande-Bretagne et d’Irlande parvient à faire tomber Paris (31 mars 1814). Contraint par ses maréchaux, l’empereur français abdique, tandis que le Sénat proclame Louis XVIII roi de France. Le 23 avril, une convention signée par le comte d’Artois livre cinquante-trois forteresses que les troupes françaises tiennent encore en Allemagne, en Italie et en Belgique ramenant la France à ses limites d’avant janvier 1792. Le 30 mai 1814, le 1er traité de Paris fixe le statut de la France et précise qu’un Congrès doit se réunir à Vienne pour régler le sort des territoires repris à Napoléon. Le congrès est convoqué en septembre et ne débute qu’en novembre. Il est en cours quand Napoléon entreprend la reconquête du pouvoir, durant « Cent-Jours » restés célèbres. Le Congrès de Vienne s’achève au 91e jour du retour de l’empereur. Défait à Waterloo, il abdique pour la seconde fois. Les coalisés imposent des conditions de paix plus sévères qu’en 1814. La France est ramenée à ses frontières de 1790 : elle perd les conquêtes territoriales des armées révolutionnaires en 1790-92 que le traité précédent permettait à la France de garder.
La Prusse et les Pays-Bas bénéficient de Landau, Sarrebruck, Sarrelouis, Bouillon, Philippeville et Mariembourg. La France doit payer 700 millions de francs d’indemnités et entretenir à ses frais une armée alliée d’occupation de 150 000 soldats sur les territoires frontaliers du pays pour une durée de cinq ans. La paix est imposée à la France par un traité paraphé par la Grande-Bretagne, l’Autriche, la Russie et la Prusse.
Le traité est promulgué « Au nom de la très sainte et indivisible Trinité », une préfiguration du retour des Jésuites exilés et du rôle renouvelé de la religion, particulièrement de l’Église catholique romaine, en réaction à l’époque napoléonienne. Le texte du traité est court. En plus de « préserver la France et l’Europe des convulsions qui les avaient menacées par l’initiative de Napoléon Bonaparte », les signataires du Traité condamnent également la Révolution française : « (…) et par le système révolutionnaire reproduit en France ».

Références
FH04-315 ; Hahu92


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)