Les émeutes du printemps wallon de 1886 ont exprimé avec force la volonté des travailleurs de voir leurs conditions de travail fortement améliorées. Malgré les promesses de la bourgeoisie dirigeante, le processus est lent et les luttes sociales, parfois violentes, sont encore nécessaires pour faire bouger le législateur. La dernière année du XIXe siècle est marquée par l’adoption d’une loi qui constitue à la fois un premier aboutissement et le commencement d’une législation qui se précisera durant le XXe siècle. Le 10 mars 1900, en effet, est votée la loi sur le contrat de travail qui est une toute première avancée pour le mouvement ouvrier. Certes, la protection légale reste minimale et aucune définition de l’ouvrier n’est donnée, mais la loi prévoit une protection en faveur de tous ceux qui exercent un travail « sous direction », sous autorité et sous contrôle, et moyennant rémunération ; la loi ne s’exerce qu’en l’absence « de volonté exprimée par les parties ». Dans le même temps, le législateur se penchait sur « l’épargne de la femme mariée et du mineur ».