C’est à Charleroi, dans les locaux de l’Université du Travail, que l’Assemblée wallonne tient sa réunion constituante, le 20 octobre 1912. Tous les parlementaires élus par les arrondissements wallons ont été convoqués ainsi qu’un certain nombre de personnes s’étant déjà occupées de la question wallonne. Jules Destrée est choisi pour en assurer la présidence.

Cette convocation répond à la décision du Congrès wallon du 7 juillet 1912 de convoquer un organisme, composé d’un délégué pour 40.000 habitants, qui s’occuperait d’étudier les modalités de la séparation administrative. Conçue comme une sorte de Parlement wallon informel, l’Assemblée wallonne ne comprendra qu’une partie des parlementaires élus dans les arrondissements wallons, ceux qui répondront volontairement à son appel. 

Disposant de commissions chargées chacune de compétences et de matières spécifiques, l’Assemblée wallonne n’aura pas achevé sa mission première (l’étude des modalités de la séparation administrative) lorsque la Grande Guerre éclate. Elle a par contre l’occasion d’adopter des emblèmes distinctifs pour la Wallonie et, par son activité, d’affirmer la volonté des Wallons d’aborder tous les sujets politiques sous l’angle régional. Avant la guerre, l’Assemblée apparaît comme un outil mobilisateur de l’action wallonne, y compris auprès des masses populaires.