Politique
26 juillet 1646
Nouvelles émeutes à Liège : la "Saint Grignou"

Alors que l’on prépare l’élection annuelle des deux magistrats de Liège, la rumeur se répand de la présence de soldats espagnols dans l’hôtel de ville ; ils y auraient été introduits par les bourgmestres sortants (du parti Chiroux). Désireuse de vérifier elle-même le bien-fondé de cette tentative de coup d’état, la foule envahit les rues de Liège (24 juillet), ne trouve aucun Espagnol, mais doit passer sa colère sur quelque chose. Le 25, un premier vote des 32 a désigné un Chiroux et un Grignoux aux deux magistratures, mais ce vote est annulé ; un second vote conduit à la nomination de deux Chiroux. Pour les « Grignoux » et la foule, il s’agit là d’une provocation de trop. Le 26 juillet, on dénombre plusieurs dizaines de morts lors d’une journée terrible d’affrontements que l’histoire qualifie de journée de la « Saint Grignou », ou de « mâle Saint-Jacques » : les portes des prisons sont ouvertes et les appartements du prince-évêque sont ravagés ; les maisons des Chiroux sont dévastées, les leaders de ce parti n’ayant d’autre ressource que de fuir la cité désormais aux mains, sans partage, des Grignoux. Ces derniers dirigent ainsi la cité entre 1646 et 1649.