Guy Focant

Hôtel de Ville de Mons

Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Succédant à la maison de la paix sise déjà au même endroit aux abords du marché, l’hôtel de ville de Mons est le seul en Wallonie de style gothique. Sa construction est entamée en 1459 notamment avec le concours de l’architecte Mathieu de Layens (qui œuvrait alors à la collégiale Sainte-Waudru) sur le modèle de l’hôtel de ville de Louvain. En 1477, l’explosion de l’arsenal voisin endommage l’édifice ; l’interruption du chantier laissera le bâtiment initial inachevé.

Certaines annexes furent ajoutées dans le courant du XVIIe siècle comme la chapelle Saint-Georges et l’aile qui contient la salle des mariages, remarquable par son plafond stuqué de 1682. Une partie de l’espace intérieur fut réaménagé en style néogothique. Un porche donne accès à une cour intérieure entourée de bâtiments du XVe au XVIIIe siècle. Le campanile de 1718 contient encore la cloche communale de 1390 et le petit singe du Grand Garde porte bonheur à celles et ceux qui le caressent de la main gauche.

La décoration intérieure de l’édifice est également remarquable : tapisseries de Bruxelles, boiseries du XVIIe siècle, plafonds à caissons et de nombreuses toiles à sujets historiques. Appelée aujourd’hui « salle des commissions », la salle des Gobelins était autrefois dénommée ainsi en raison des cinq tapisseries qu’elle conserve. Ayant pour thème des scènes champêtres, elles ont été tissées avant 1707.

Organisé le 1er novembre 1893 après une réception donnée par le bourgmestre, le quatrième Congrès wallon s’ouvre sous la présidence d’Ernest Discailles. Les congressistes ouvrent leurs travaux par une définition des buts du Congrès wallon : combattre le mouvement flamingant, tout en respectant les droits des populations flamandes; rechercher les moyens de résoudre équitablement la question des langues; favoriser la diffusion de la langue française dans tout le pays; encourager la littérature et l’art dramatique wallons. Comme lors des trois précédents Congrès, les discussions sont essentiellement culturelles. Après le Congrès de 1893, le tournant vers la revendication politique n’aura lieu que lors du Congrès de Liège de 1905. En effet, celui-ci devait initialement se réunir à Verviers en 1894 mais, suite à des tensions internes autour de la contradiction apparente entre les revendications wallonnes et le désir de conserver l’unité nationale, il ne fut jamais organisé. Il faudra attendre douze ans avant de voir à nouveau la tenue d’un Congrès wallon. L’hôtel de ville de Mons accueillera également la réception d’ouverture du premier Congrès international des Amitiés françaises, organisée dans la salle des Gobelins, dans la soirée du 21 septembre 1911.

Grand-Place 22
7000 Mons

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Classé comme monument le 30 mai 1936

Institut du Patrimoine wallon