Bastogne

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6600

La porte de Trèves

Bien qu’une occupation du site remonte à la Préhistoire, le nom de Bastogne apparait à l’époque mérovingienne, dans un texte de 634. L’endroit est alors divisé en deux parties, une première appartenant à l’abbaye Saint-Maximin de Trèves et la seconde où se développe une maison forte, résidence des maires du palais et plus tard, un atelier monétaire sous le règne de Charles le Chauve, devenu empereur d’Occident en 875. La localité entre par la suite dans les possessions des comtes de Luxembourg. Le 12 juin 1332, le comte Jean l’Aveugle accorde à la ville une charte d’affranchissement. Les domaines bastognards sont unifiés et les habitants sont autorisés à ériger des murailles afin de se protéger des incursions de pillards. Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, la ville vit à l’intérieur de ses remparts. Doublée de fossés sur tout le pourtour, l’enceinte compte deux portes et une vingtaine de tours. À l’intérieur se trouvent l’église fortifiée dédiée à saint Pierre, une halle, deux couvents d’hommes et une maison de religieuses qui participent à la vie de la localité. La ville devient au Moyen Âge le chef-lieu d’une prévôté du duché de Luxembourg.

En 1688, les armées de Louis XIV procèdent au démantèlement des remparts de Bastogne. De ces fortifications, la ville garde toutefois un témoin d’importance. Classée dès 1938, la porte de Trèves est une des entrées de la ville depuis le XIVe siècle. Plus anciennement dénommée « porte basse » ou « porte du moulin », il s’agit d’une imposante construction défensive érigée en moellons de grès et chaînée d’angle. De plan carré mesurant 8 m de côté, ouvert d’un passage voûté, elle possédait à l’origine une herse comme le témoigne encore une glissière. La tour est surmontée d’une toiture ardoisée en forme de pyramide tronquée, elle-même sommée d’un toit surbaissé ; cette toiture typique du XVIIe siècle a sans aucun doute remplacé une toiture primitive. À sa base, la porte de Trèves a un périmètre de 34 m contre 32 au sommet ; le faîte du toit culmine à 17 m de hauteur. L’ouvrage existe dès 1332, son nom est cité régulièrement depuis le XVe siècle. Il s’agit de la seule porte de ville fortifiée encore debout dans la province du Luxembourg en plus d’être un vestige des plus rares de l’architecture militaire du comté de Luxembourg au Moyen Âge. Des meurtrières, des archères, des cantonnières, trois mâchicoulis et des bretèches indiquent encore clairement les fonctions militaires de la porte sous l’Ancien Régime. Avant le démantèlement de 1688, la porte et les reste du système défensif permirent aux habitants de Bastogne de résister aux invasions hollandaises de 1602 et de rester protégés intra muros. La tour fut ensuite reconvertie en prison en 1725 et joua ce rôle jusqu’à la fin du XIXe siècle. Après une importante restauration en 1982, la porte de Trèves a été transformée en musée.

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La porte de Trèves
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L'église Saint-Pierre

L’église Saint-Pierre de Bastogne conserve plusieurs traces datant du règne de Charles Quint. Classé en 1938 et ayant miraculeusement échappé aux destructions de la Seconde Guerre mondiale, l’édifice est mentionné depuis 893. L’église actuelle s’inspire du modèle rhénan, il s’agit d’une église halle de style gothique flamboyant. La voûte polychrome est entièrement couverte de peintures murales attribuées à Renadin de Wicourt. Des scènes tirées des testaments côtoient des personnages ayant réellement existé, parmi lesquels Charles Quint, qui aurait visité le sanctuaire en 1536. Tous sont liés à l’ancien duché de Luxembourg :

La clé de voûte représentant l’aigle bicéphale et les briquets de Bourgogne dans l’église Saint-Pierre de Bastogne. Photo de 1946 © KIK-IRPA, Bruxelles

La clé de voûte représentant l’aigle bicéphale et les briquets de Bourgogne dans l’église Saint-Pierre de Bastogne

- la seconde travée de la nef centrale comporte une clef de voûte datée de 1535-1536 et portant les armoiries polychromées de l’empereur. On y retrouve l’aigle bicéphale, la croix de Saint-André, la couronne impériale et le grand briquet de Bourgogne placés sur un écusson de forme ronde gravé en relief ;
- dans chacun des quatre voûtains de la nef latérale sud figurent deux médaillons portés par des figures fantaisistes et représentant des personnages de l’époque que rien ne permet d’identifier avec certitude. Selon la brillante étude de Louis Lefebvre, il pourrait s’agir de la lignée bourguignonne et donc des ascendants de Charles Quint (peut-être l’empereur jeune ou encore Philippe le Beau) (LEFEBVRE L., L’église Saint-Pierre à Bastogne in Annales de l’Institut archéologique du Luxembourg, t. CI – CII, Arlon, 1970-1971, 354 pages) ;
- la 5e travée de la nef sud représente Charles Quint de manière formelle cette fois. Revêtu d’une armure et portant la couronne impériale, il est représenté à genoux, les mains jointes devant un prie-Dieu. Ses armoiries toutefois plus facilement identifiables et entourées d’un collier de la Toison d’Or, apparaissent sur sa cuirasse, à droite. Audessus, une inscription étonnante « pas plus oultre », déformation de la devise de l’empereur. Son épouse Isabelle de Portugal lui fait face, également en prière et portant la même couronne que son époux ;
- la première travée de la nef latérale nord porte les armes de Robert de Boulant, grand prévôt d’Ardenne sous le règne de Charles Quint. Ce blason date pour sa part de 1545.

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L'église Saint-Pierre
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La clé de voûte représentant l’aigle bicéphale et les briquets de Bourgogne dans l’église Saint-Pierre de Bastogne. Photo de 1946 © KIK-IRPA, Bruxelles
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Ancien lavoir public de Noville

Rachamps, 6600 Noville, Belgique

Classement comme monument le 23 février 1983

Ce petit hameau dépendait autrefois de la commune de Noville, avant le rattachement de celle-ci à Bastogne après la fusion des communes dans les années 1970. Ce charmant petit village est riche de trois édifices classés, un cas rare en Wallonie. Édifice public né dans nos régions au 19e siècle, le lavoir doit répondre à certains besoins. Typiquement rural, il est l’endroit où l’on vient laver son linge exclusivement. Il participe à la vie courante de la communauté paysanne et occupe une place importante au sein du village ; il était le lieu de rendez-vous des lavandières. Beaucoup de ces monuments n’ont malheureusement pas survécu à l’invention des machines électriques et les survivants restent aujourd’hui des témoins d’une époque révolue. L’ancien lavoir de Rachamps est l’un des très rares exemples wallons ayant fait l’objet d’une mesure de classement au titre de monument historique. Situé au cœur du hameau, en contrebas de l’église, il a été construit en moellons de schiste, pierre typiquement ardennaise, et présente une large ouverture sur sa face sud. L’ensemble date probablement de la première moitié du 19e siècle.

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Ancien presbytère de Noville

Rachamps, 6600 Noville, Belgique

Classement comme monument et comme site le 23 janvier 1978

Ce petit hameau dépendait autrefois de la commune de Noville, avant le rattachement de celle-ci à Bastogne après la fusion des communes en 1977. Ce charmant petit village est riche de trois édifices classés, un cas rare en Wallonie. À de nombreuses reprises, Rachamps a figuré parmi les plus beaux villages fleuris de Wallonie et l’asbl « Bocage ardennais » a planté près de 25 000 arbres pour former des haies vives et ainsi protéger les champs et les pâtures. Derrière l’église se trouve l’ancien presbytère qui, sous l’Ancien régime, servait également à la perception des impôts par les jésuites de Luxembourg, qui étaient seigneurs du lieu. C’est également à cet endroit que les religieux résidaient. Cette ample construction a été érigée dans la seconde moitié du 18e siècle comme l’indique l’inscription « IHS 1773 » présente sur une cheminée. À l’intérieur se trouvent également de beaux lambris de chêne et une peinture représentant saint Ignace de Loyola (1491-1556), fondateur de la compagnie de Jésus (ordre des jésuites).

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Ancien chœur de l'église Saint-Jean-l'Évangéliste de Longvilly

Bourcy, 6600 Longvilly, Belgique

Classement comme monument le 20 novembre 1972

Le hameau de Bourcy dépendait autrefois de l’ancienne commune de Longvilly, avant le rattachement de celle-ci à Bastogne après la fusion des communes en 1977. L’occupation romaine a été attestée par la présence de villas à cet endroit. Derrière l’église du village, érigée vers 1907-1911 sur les plans de l’architecte Cupper de Bastogne, se trouve un petit bâtiment maintenu contre le flanc oriental de celle-ci. Ce très bel édifice constitue le dernier vestige de l’ancienne église du village datée du Moyen Âge. La voûte est recouverte des peintures réalisées en 1530, probablement par Renadin de Wicourt, l’artiste qui peignit également les voûtes de l’église Saint-Pierre de Bastogne. Elles représentent des scènes de l’Apocalypse : l’évocation des malheurs qui touchent les humains (guerre, famine, mort) et la consolation et la protection que peut donner l’Église à travers le message du Christ à saint Jean. Les clés de voûte sont ornées de blasons des familles nobles du coin alors que la clé de voûte centrale figure l’écusson aux trois coquilles et aux deux perdrix des seigneurs de Bourcy. Non loin de là se trouve le château-ferme de Bourcy, construit par phases successives du 17e au 19e siècle et qui abritait les seigneurs du lieu sous l’Ancien Régime.

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Chapelle Notre-Dame-de-la-Paix à Bastogne

Rue du Sablon 99, 6600 Bastogne, Belgique

Classement comme monument le 30 novembre 1989

Située en plein centre de la ville, dans l’artère commerçante, la petite chapelle Notre-Dame-de-la-Paix était autrefois dédiée à Notre-Dame-de-la-Halle. Située par ailleurs à l’angle de la rue de la Halle, elle abrite une haute vierge à l’enfant du 17e siècle, en bois polychromé (recouvert de plusieurs couches d’enduits divers). Les murs de cette chapelle ont été blanchis et l’on y accède par une porte en verre et fer forgé ajoutée au 20e siècle. Un panneau de pierre replacé sur la façade latérale, daté de 1693, nous renseigne sur la date probable de construction de la première chapelle. L’édifice actuel est en effet plus récent et daterait des alentours de 1845. Au début du 19e siècle, le maire de Bastogne souhaitait la démolition du bâtiment afin de favoriser la circulation à cet endroit ; elle fut donc détruite mais reconstruite à son emplacement actuel quelques années plus tard. L’on raconte également qu’à la fin du 19e siècle, elle servait de lieu de rendez-vous aux campagnards qui venaient au marché vendre leurs œufs et leur beurre.

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Ferme Schumer

Bizory, 6600 Wardin, Belgique

Classement comme monument le 5 octobre 1982

Le hameau de Bizory dépendait autrefois de la commune de Wardin, avant le rattachement de celle-ci à Bastogne après la fusion des communes en 1977. Ce petit village  a fort souffert pendant l’offensive des Ardennes au cours de l’hiver 1944-1945, mais il est toutefois riche de deux édifices classés. Parmi ceux-ci, la ferme Schumer date de 1771 comme l’indique une inscription située au-dessus de la porte d’entrée. Occupée sans interruption par la même famille, elle est vouée à l’exploitation agricole et dispose de bâtiments annexes anciens. Jean Nicolas Schumer, né en 1769, est l’auteur d’un ouvrage paru en 1836 consacré aux maladies des chevaux, bêtes à cornes, moutons et porcs. Il y donne des conseils et des remèdes, en français et en luxembourgeois. Comme bon nombre d’autres fermes de la région, elle a été construite en moellons de grès crépis et blanchis. Non loin de là, l’ancienne chapelle Saint-Cunibert bénéficie elle aussi d’une mesure de classement.

 

Ferme Schumer © Jo Van Hove

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Ferme Schumer © Jo Van Hove

Chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Conduite de Bastogne

Chemin du Saiwet 10, 6600 Bastogne, Belgique

Classement comme monument et comme site le 30 novembre 1989

Cette petite chapelle trapue construite en moellons crépis et dont les façades sont recouvertes d’ardoises a été érigée en 1673 comme l’indique une inscription gravée au-dessus de l’entrée. Le culte de Notre-Dame-de-Bonne-Conduite semble lié à celui de Notre-Dame-de-Foy près de Dinant, d’où sont originaires les sœurs grises franciscaines qui s’étaient installées au couvent de Bethléem (rue Pierre Thomas à Bastogne). Des Bastognards se rendaient en effet en pèlerinage dans la petite localité de Foy-Notre-Dame pour demander sa protection. La statuette présente dans la chapelle pourrait avoir été ramenée au cours d’un de ces voyages. L’édifice est situé à plus de deux kilomètres de la ville et avait pour voisin un ermite. Les voyageurs pouvaient ainsi venir se recueillir et demander protection sur le chemin qui les menait vers Arlon lorsqu’ils craignaient de faire de mauvaises rencontres. C’est également à cet endroit que se réunissaient les membres de la Société Saint-Sébastien et que défilaient les communiants qui, peut-être, y faisaient la promesse d’avoir une « bonne conduite » ! la chapelle s’inscrit dans un petit site entouré d’arbres centenaires et d’un muret contre lequel vient s’intégrer l’un des nombreux vestiges de la bataille des Ardennes.

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Ferme Lamborelle

Benonchamps 18, 6600 Wardin, Belgique

Classement comme monument le 15 mars 1984

Ce village de taille moyenne dépendait autrefois de la commune de Wardin, avant le rattachement de celle-ci à Bastogne après la fusion des communes en 1977. La ferme Lamborelle constitue l’un des rares exemples de belle exploitation agricole ancienne ayant résisté aux nombreuses destructions de la bataille des Ardennes. La ferme, dont la construction date des 18e et 19e siècles, regroupe en effet plusieurs bâtiments disposés autour d’une cour carrée : étables, bergerie, fenil, grange et logis du maître, dont le linteau de la porte est daté « 1809 ». Au 18e siècle, l’élevage constitue l’activité majeure de ces exploitations qui se tournent souvent vers le mouton. La ferme comptait également des bovins et des chevaux. On y trouvait également un fournil et un four à pain. Les bâtiments ont très bien été restaurés et sont remarquablement entretenus, faisant de cette charmante ferme l’un des pôles d’attraction et d’activité du village. Pendant la période napoléonienne, le fermier fut accusé de détenir des alambics produisant de l’alcool et de favoriser cette production au détriment de celle des céréales, devenues rares à cette époque.

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Chapelle Saint-Laurent de Bastogne

Rue de La Roche, 6660 Bastogne, Belgique

Classement comme monument le 17 mars 1980

À l’endroit d’une antique léproserie détruite au 19e siècle se trouve l’ancienne chapelle Saint-Laurent, entourée depuis 1856 par le nouveau cimetière de Bastogne. Cette petite église a été érigée en 1787 afin de remplacer la chapelle des lépreux, comme l’indique un panneau de schiste situé au-dessus de l’entrée du porche. Une « maladrerie » destinée à accueillir les victimes de la lèpre est en effet attestée à cet endroit depuis 1624, à bonne distance de la ville de l’époque afin d’éviter toute contamination. À l’Époque moderne, cette maladie était encore fort répandue dans nos contrées. Un cimetière entourait l’ensemble et était destiné à l’inhumation des malades. C’est également à cet endroit que furent enterrés près de 200 soldats autrichiens victimes d’une épidémie en 1789-1791. En 1831, quelques mois après l’indépendance de la Belgique, la chapelle est transformée en magasin de poudre et munitions de guerre à destination du 1er bataillon d’artillerie récemment créé à Bastogne. Au cours de la Seconde Guerre mondiale et de la bataille des Ardennes, la chapelle subit de lourds dommages qui nécessitent une restauration. Elle possède une seule nef aux façades crépies et est coiffée d’une toiture d’ardoises surmontée d’un clocheton.

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