Binche

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7130

Les vestiges du palais de Marie de Hongrie et du château des comtes de Hainaut

Le portail provenant de l’ancien palais de Marie de Hongrie devant le musée du masque à Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Le portail provenant de l’ancien palais de Marie de Hongrie devant le musée du masque à Binche

Simple centre économique, administratif et religieux, Binche accède au rang de ville neuve en 1120 suite à une faveur comtale attribuée par Yolende de Gueldre, veuve du comte de Hainaut Baudouin III. Quelques années plus tard, Baudouin IV dote la ville d’une enceinte confiée aux bons soins de l’autorité communale, un cas unique. Comme cela sera le cas pour les principales villes du comté, de grands travaux de renforcement, d’agrandissement et de consolidation des remparts sont entrepris au XIVe siècle. Binche devient une des villes clés du Hainaut : elle est le siège d’une prévôté et devient une des Bonnes Villes du comté. L’histoire binchoise reste toutefois marquée par l’arrivée sur son territoire de Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint, gouvernante et régente des Pays-Bas espagnols. Elle choisit Binche pour y installer une de ses splendides résidences et confie au célèbre architecte montois Jacques du Broeucq la construction d’un palais intra-muros. C’est dans ce lieu d’exception qu’elle recevra Charles Quint du 22 au 31 août 1549. L’empereur y est reçu avec son fils, le futur Philippe II, dans le but de présenter le prince héritier à ses futurs États des Pays-Bas.

Vue du chœur de l’église du Très Saint Sacrement à Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Vue du chœur de l’église du Très Saint Sacrement à Binche

De cette résidence, il ne reste toutefois que très peu de vestiges. Les ruines du palais de Marie de Hongrie se confondent avec ceux du château des comtes de Hainaut, installé au même endroit. Creusé à même la roche, le donjon médiéval est accolé aux remparts et prend appui sur un éperon rocheux. Le donjon, résidence comtale édifiée au XIIe siècle, est accompagné d’une basse-cour, d’un marché et d’une église paroissiale. Les vestiges aujourd’hui retrouvés de ce château médiéval ont permis de montrer que le palais de Marie de Hongrie a quant à lui été édifié à partir du noyau castral primitif ; Jacques du Broeucq habille et surélève les structures existantes, réutilise certains volumes. Si de cette demeure, il ne reste que des ruines, plusieurs témoins plus conséquents ont été conservés : dix-huit colonnes provenant de la chapelle castrale du palais Renaissance se trouvent aujourd’hui dans l’église du Très Saint-Sacrement (anciennement église Sainte-Élisabeth de Hongrie) ; un portail de ce palais se trouvent aujourd’hui dans la cour du musée du Carnaval et du masque de Binche et un second à l’entrée de l’ancien hôpital militaire situé rue Masquelier à Mons. Tout autour des ruines de ces anciennes résidences se trouvent les remparts de Binche, reconnus patrimoine exceptionnel de Wallonie.

Les remparts de Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Les remparts de Binche

Les armoiries de Charles Quint dans la salle des mariages de l’hôtel de ville de Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Les armoiries de Charles Quint dans la salle des mariages de l’hôtel de ville de Binche

L’hôtel de ville de Binche compte lui aussi des traces considérables de la présence de Marie de Hongrie dans la cité. Ce monument exceptionnel date essentiellement du XVIe siècle et a longtemps servi de poste de guet pendant les guerres incessantes en Hainaut. Le beffroi est incendié par les Français en 1554 et immédiatement reconstruit par Jacques du Brœucq à la demande de Marie de Hongrie. La façade porte encore les armoiries de la ville de Binche, de Charles Quint et de Marie de Hongrie, ainsi que le monogramme de la gouvernante des Pays-Bas espagnols. Des cartouches de pierre armoriés similaires se trouvent à l’étage. Enfin, la très belle et monumentale cheminée de la salle du Conseil, bien qu’étant une reconstitution, est décorée des armoiries et de la devise de Charles Quint.

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Le portail provenant de l’ancien palais de Marie de Hongrie devant le musée du masque à Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
Vue du chœur de l’église du Très Saint Sacrement à Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
Les remparts de Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
Les armoiries de Charles Quint dans la salle des mariages de l’hôtel de ville de Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
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La mémoire des frères Boussart

La ville de Binche conserve plusieurs souvenirs liés aux frères Boussart, militaires qui se sont illustrés sous l’Empire. André-Joseph Boussart (1758-1813) entame sa carrière en qualité d’officier dans les troupes autrichiennes avant de prendre le parti des troupes belges en 1789 et de passer à la France en 1791. Il fait la campagne de 1792 vers la Belgique puis fait partie de l’armée d’expédition d’Égypte en 1797. Sous l’Empire, il participe aux campagnes de Prusse en 1806 et d’Espagne en 1810-1811. Promu baron d’Empire en 1809, il est nommé général de division le 16 mars 1812. Il meurt le 11 août 1813 à Bagnèresde-Bigorre. Son frère cadet, Félix Boussart (1771-1814), est lui aussi volontaire parmi les troupes belges de la Révolution et passe également à l’armée française en 1791. Il fait les campagnes de l’armée du Nord en 1792-1793, sous le commandement de son aîné. Suivant à nouveau son frère, il participe à la campagne d’Égypte. Il est fait prisonnier de guerre lors de la capitulation de Dresde le 11 novembre 1813. Blessé, il est soigné dans la maison des invalides de Pest où il décède le 23 janvier 1814.

Le monument à l’indépendance, situé en face de la gare, dans le square Eugène Derbaix, est en partie un hommage aux frères Boussart. Conçu par l’architecte Dufour et le sculpteur De Beule en 1931, il rend hommage aux révolutionnaires de 1789, aux volontaires de 1830, ainsi qu’aux soldats et déportés de la Première Guerre mondiale. Le personnage représentant la révolution de 1789 porte un uniforme que l’on pourrait comparer à celui que devait porter André-Joseph Boussart à l’époque bien que l’on ne puisse l’affirmer. Le sculpteur s’en est peut-être inspiré. Un autre monument, cette fois directement dédié aux deux frères, se trouve dans le parc communal de Binche. Cette haute stèle de pierre bleue comporte des inscriptions sur ses deux faces. Un buste en bas-relief d’André-Joseph Boussart, entouré d’une couronne de laurier et du monogramme de Napoléon, se trouve sur une face, au-dessus de l’inscription suivante : « Au général André Boussart, baron de l’Empire, commandeur de la Légion d’honneur, 1758-1813 ». De l’autre côté se trouve l’aigle impériale et le même monogramme, ainsi que l’inscription suivante : « Au lieutenant-colonel Félix Boussart, membre de la Légion d’honneur, 1771-1813, et à ses frères d’armes binchois ». Ce monument indique que le cadet est décédé en 1813. Son acte de décès de la maison des invalides de Pest indique toutefois qu’il est décédé dans les premiers jours de 1814. Enfin, un médaillon en fonte d’une quarantaine de centimètres représentant André-Joseph Boussart est conservé à l’hôtel de ville de Binche.

 

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Le calvaire de la ferme du Buttiau

La ferme de Bultia ou du Buttiau, datée par ancres de 1723 et 1827, se présente sous la forme d’un spacieux quadrilatère de briques blanchies bâti, selon la tradition, sur le site d’une villa romaine. Un calvaire, placé sur les hauteurs de la ferme, rend hommage à des soldats morts le 12 mai 1794 lors d’un combat entre Français et Autrichiens.

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Site archéologique de Vodgoriacum

Chaussée romaine 14, 7131 Waudrez, Belgique

Classement comme site le 4 août 1989

Waudrez est une très ancienne localité qui doit son origine à un vicus gallo-romain situé le long de la chaussée romaine reliant Bavay à Cologne. Vodgoriacum, comme était appelé le village à l’époque gallo-romaine, existait déjà avant l’arrivée des Romains dans nos régions mais connut une croissance rapide après la Guerre des Gaules en devant un village-étape sur la chaussée romaine Bavay-Cologne. Les très nombreuses découvertes archéologiques indiquent que l’agglomération a connu un important développement dans la seconde moitié du premier siècle de notre ère pour atteindre son apogée au tournant des 2e et 3e siècles. On y pratiquait le commerce, l’agriculture et l’exploitation forestière. Toutefois, les premières invasions germaniques freinent le développement et le vicus périclite progressivement pour être abandonné dans la seconde moitié du 3e siècle. Le site de l’agglomération antique a été l’objet de multiples campagnes de fouilles ayant permis de mettre au jour un matériel archéologique considérable (céramiques, monnaies, objets en bronze…). Ces découvertes sont visibles dans le musée gallo-romain présent sur le site des fouilles. On y trouve également un centre d’interprétation de la chaussée romaine qui présente une exposition permanente. Le site archéologique et son musée témoignent aujourd’hui de la vie quotidienne à l’époque romaine dans nos régions.

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Triage-lavoir "du Centre"

Rue des Mineurs 31, 7134 Péronnes-lez-Binche, Belgique

Classement comme monument le 15 mai 2003

Essentiellement agricole jusqu’au 19e siècle, le village de Péronnes-lez-Binche est transformé par le développement et l’implantation d’une importante société charbonnière à la fin du siècle. En 1930, la « Société anonyme des charbonnages de Ressaix, Leval, Péronnes, Sainte-Aldegonde et Genck » compte cinq puits d’extraction et occupe plus de 3500 ouvriers. L’exploitation cesse ses activités en 1965 et marque encore de nos jours profondément le paysage villageois. Parmi les témoins de cette industrie disparue, l’ancien triage-lavoir constitue un des plus imposants bâtiments industriels de Wallonie. Inauguré en 1954, il a été construit « avec l’aide des crédits du Plan Marshall, témoignage de la générosité des États-Unis d’Amérique » comme le précise une plaque commémorative. Réalisé en béton armé, il est long de 57 m et large de 52 m, pour une hauteur de 30 m. Sa superficie est de 3000 m² et se développe en trois espaces bien définis dont le volume central occupe la plus grande partie. Au moment de son édification, il pouvait traiter jusqu’à 400 tonnes de charbon toutes les heures. Abandonné pendant de nombreuses années, le bâtiment a profité d’une restauration extérieure entre 2006 et 2009 grâce à l’intervention de l’Institut du Patrimoine wallon. L’intérieur attend encore une restauration et devrait être transformé en pôle scientifique, culturel et archéologique dépendant da la Région wallonne.

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Église Notre-Dame de Péronnes-lez-Binche

Place de Péronnes, 7134 Péronnes-lez-Binche, Belgique

Classement comme monument le 16 août 1978

Jusqu’au 19e siècle, Péronnes était un village vivant de l’agriculture et qui était partagé entre plusieurs seigneuries. Dressée dans le site de l’ancien cimetière, l’église Notre-Dame est un édifice hétéroclite bâti en grès, calcaire et briques en plusieurs phases entre le 11e et le 18e siècle.  La tour occidentale, la nef et le chœur à chevet plat sont tous trois de style roman bien que datant d’époques différentes. Le transept, de style gothique hennuyer, a été érigé dans la seconde moitié du 16e siècle. Aux 17e et 18e siècles, le chœur et la nef sont voûtés et élargis. À l’intérieur se trouve un maître-autel en bois peint du 18e siècle orné des statues de saint Joseph, saint Pierre et saint Paul. Les autels latéraux datent quant à eux de la seconde moitié du 17e siècle. L’église abrite également plusieurs monuments funéraires des 17e, 18e et 19e siècles. À l’extérieur, contre la tour, se trouve un Christ de Pitié en pierre polychromée datant du 16e siècle.

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Moulin Stoclet

Rue des Moulins 95, 7134 Leval-Trahegnies, Belgique

Classement comme site le 20 mai 1950 et comme monument le 7 avril 1977

Le moulin Stoclet a été érigé entre 1795 et 1802 à la demande de Jean-Philippe Stoclet, censier du village. Cet ancien moulin à vent, de forme conique, a été érigé en briques et possède des dimensions impressionnantes. La partie hors sol est haute de 13 m sans le toit alors que les fondations mesurent 12 m de profondeur. À la base, l’édifice possède des murs de 2 m d’épaisseur et un diamètre de 8 m. Les ailes, aujourd’hui disparues, avaient 24 m d’envergure. Servant à moudre du grain afin de produire de la farine, le moulin compte trois meules et fonctionne à plein régime tout au long du 19e siècle. Toutefois, les progrès de l’industrie et le perfectionnement du moteur et des installations électriques finissent progressivement par avoir raison de l’édifice dont le mécanisme était uniquement mû grâce au vent. En 1932, le moulin cesse définitivement ses activités et se détériore peu à peu. Après la mort du dernier meunier, l’ensemble est mis en vente et transformé en maison de campagne par un Bruxellois. Le bâtiment change encore de mains il y a quelques années. Le nouveau propriétaire, déjà acquéreur de la ferme attenante, souhaite voir le moulin restauré et espère le doter à nouveau d’ailes.

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Église Sainte-Marie-Madeleine d'Épinois

Place d’Épinois, 7134 Épinois, Belgique

Classement comme monument le 8 avril 1949

Malgré une occupation des lieux à la Préhistoire, il faut attendre 1124 pour que les textes mentionnent le village d’Épinois et y attestent la présence d’une chapelle. L’endroit était une seigneurie et un château s’y trouvait au Moyen Âge. La population vit alors essentiellement de l’agriculture et de petits métiers d’artisanat. Après la chute de l’Ancien Régime et la disparition du pouvoir seigneurial, le village se développe au 19e siècle grâce à la Révolution industrielle. Les nombreux charbonnages voisins provoquent un fort accroissement de la population. Située sur un tertre entouré d’un cimetière clos, l’église Sainte-Marie-Madeleine est un petit édifice érigé en grès de Bray (pierre locale) et en briques. Le sanctuaire conserve une tour romane du 12e siècle prolongée par une nef reconstruite aux 16e et 18e siècles et par un chœur plus tardif. Parmi les œuvres d’art présentes dans l’édifice se trouvent plusieurs statues des 16e, 17e et 18e siècles et quelques dalles funéraires du 18e siècle.

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Église Notre-Dame du Travail

Place du Levant 7, 7130 Bray, Belgique

Classement comme monument le 6 avril 2012

Érigée en 1932 selon les plans de l’architecte Henri Balthazar, l’église Notre-Dame du Travail est intimement liée aux charbonnages du Levant de Mons. Cette exploitation industrielle, qui a fonctionné entre 1911 et 1949, possédait des fours à coke, une petite centrale électrique et un charbonnage. Il reste de nos jours de cette exploitation passée quelques habitations ouvrières, plusieurs terrils ayant modifié le paysage et cette église de style moderniste et Art déco. L’édifice a été érigé grâce aux fonds collectés au cours d’une tombola nationale promue par l’abbé Bondroit. Elle possède des fondations en béton armé et des murs en béton maigre coulé dans des coffrages de 3 à 4 mètres. Les façades sont décorées de sculptures réalisées par Joseph Gillain, peintre, graveur, orfèvre et dinandier qui connut également un grand succès en tant qu’auteur de bande dessinée sous le pseudonyme de Jijé. Au-dessus du porche d’entrée se trouve un bas-relief représentant sainte Thérèse de Lisieux et, de part et d’autre, deux statues figurant un mineur et sa famille. L’église se caractérise par son imposant campanile polygonal formant une croix situé à l’angle du sanctuaire. À l’intérieur, bon nombre de détails Art déco ajoutent une touche supplémentaire à l’atmosphère imposante des lieux : chandelier en laiton, tabernacles, grilles et vitraux. Intéressante à de nombreux égards, l’église Notre-Dame du Travail est un exemple rare d’un édifice religieux Art déco exploitant les techniques du béton armé.

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Pharmacie Milet

Avenue Albert Ier 8, 7130 Binche, Belgique

Classement comme monument le 8 mai 2009

Au tournant des 19e et 20e siècles, il était fréquent d’utiliser des panneaux décoratifs dans les commerces pour fournir aux clients des informations sur les produits mis en vente. Si la plupart de ces panneaux étaient de petite taille et assez généralistes, les panneaux de l’ancienne pharmacie Milet – aujourd’hui Davoine – sont tout à fait exceptionnels, notamment en raison de leurs dimensions. Réalisés par les ateliers Helman de Bruxelles, ces panneaux publicitaires sont composés de carreaux de céramiques. Cette façade moderne d’inspiration Art nouveau, réalisée en 1908, constitue un exemple du genre pratiquement unique en Wallonie. Fortement abîmée par la pollution et l’usure du temps, la façade a fait l’objet d’une importante campagne de restauration qui s’est achevée en août 2014.

 

Pharmacie Milet © G. Focant

 

Pharmacie Milet © G. Focant

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Pharmacie Milet © G. Focant
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