Code postal
7950

P.V. Molinghen

Tour de Gavre et vestiges de l’enceinte urbaine de Chièvres

Citée dès 830, Chièvres abritait un atelier monétaire sous Charles le Chauve et devint au même moment le siège d’un comté seigneurial. 

La localité possédait à l’origine le statut d’alleu. En 1076, elle devint une des douze pairies du Hainaut et, à partir du XIIe siècle, se vit dotée par ses seigneurs d’éléments défensifs importants et de plusieurs institutions religieuses. 

En 1194, lors du partage de la seigneurie, une importante charte-loi fut accordée à la ville. Le comte de Hainaut lui-même acheta une partie de la seigneurie en 1289. Au XIVe siècle, le comte Aubert Ier de Bavière inclut Chièvres dans sa politique de développement des petits centres urbains et à partir de 1365, le comte Guillaume III octroya une série de privilèges et d’incitants économiques lui permettant d’édifier et d’entretenir une enceinte. La première phase de cette grande entreprise de fortification s’acheva en 1410. Le développement de la ville fut toutefois freiné par celui d’Ath, toute proche.

Un donjon disparu se trouvait au départ à la pointe du relief. Avant 1186, le bourg castral fut complété par des murs, renforcés par deux tours carrées qui se dressaient à front de la place actuelle. Aucun vestige de cet ensemble castral et de son enceinte ne sont parvenus jusqu’à nous. 

Les vestiges des fortifications du XIVe siècle ont par contre profondément marqué le paysage urbain de Chièvres. Un vaste fossé et des levées de terre de 5 m de hauteur entouraient la ville et étaient doublés d’une puissante muraille. D’autres travaux de fortification furent lancés en 1436. De cette campagne subsiste notamment la tour de Gavre. Construite en pierre et brique, elle constitue le témoin le plus marquant du passé défensif de la cité mais également le mieux conservé. Elle offre un plan en fer à cheval et se trouve plus petite et moins épaisse que la plupart des tours défensives du comté existant à la même époque. Voisine de l’ancien château seigneurial, elle est aujourd’hui protégée par classement.

7950 Chièvres

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

G. Focant SPW

Église Saint-Martin de Chièvres

L’église Saint-Martin est une construction gothique des XIVe et XVIe siècles. L’édifice est ensuite reconstruit entre 1504 et 1543 par le bailli de Chièvres, Jean Delmont. À cette époque la tour est surélevée et cantonnée de tourelles d’angles et la nef est reprise en sous-œuvre en gothique hainuyer. L’église connaîtra ensuite diverses campagnes de restauration à partir de 1872 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Construite en moellons locaux et en pierre de Tournai, elle est composée d’une tour occidentale, se prolonge d’une nef à trois travées et collatéraux et s’achève par un chœur à chapelles.

La tour s’élève sur quatre niveaux. La façade est ouverte d’un portail en arc brisé typique de l’architecture hainuyère de la fin du Moyen Âge et du début du XVIe siècle (pour les bases prismatiques et les moulurations). Le premier étage est percé d’une grande baie à remplage. Le second étage est quant à lui percé d’ouïe. La tour est  flanquée au sud-est d’une tourelle d’escalier. La nef est caractérisée par de grandes arcades brisées supportées par des colonnes typiques de l’architecture gothique hainuyère. Les bas-côtés sont voûtés d’arcs en ogives (XVIe et XVIIe siècles).

Le transept se cantonne à un approfondissement des bas-côtés. Notons que ces derniers sont couverts de toitures en bâtières perpendiculaire à la couverture de la nef. Il s’agit ici d’un des exemples les plus anciens en Hainaut de ce type particulier de couvrement que l’on retrouve notamment dans le gothique brabançon des XVe et XVIe siècles. Le chœur à trois pans est couvert de voûtes d’ogives. Il est flanqué de chapelles ou bas-côtés et annexés au sud et au nord de sacristies. Remarquons l’aigle-lutrin gothique (1403), le Christ de pitié en pierre blanche (1500) et les fonts baptismaux.

 

Église Saint-Martin de Chièvres - Guy Focant © SPW

Place de l'Église
7950 Chièvres

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Classée comme monument le 9 novembre 1949

Institut du Patrimoine wallon

© Office du Tourisme - Béatrice Caufriez

Le crossage de rue en Wallonie picarde

Le mercredi des Cendres, dans quelques rares localités du Hainaut occidental, a lieu le crossage de rue. Le principe du jeu est le suivant : des tonneaux sont installés devant les cafés du village. Les participants doivent atteindre ces cibles en cognant sur une boule en bois avec un maillet à long manche. L’originalité repose sur le principe de « deux coups en avant, un coup en arrière », les premiers effectués par la première équipe, le deuxième effectué par l’équipe adverse qui tape dans l’autre sens. 

A chaque partie, on parie sur le nombre de « coups » qu’il faudra pour toucher la cible. La journée est ponctuée par des haltes dans les cafés. Le crossage de rue est réservé à la gente masculine… Il est pratiqué, par exemple, à Chièvres, à Blaton, à Stambruges et à Angre.

Mercredi des Cendres

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013