Code postal
7370
no picture

Château « Belle-Vue » à Elouges

C’est peu avant la première occupation de nos régions par les Français que débute l’aventure de l’extraction de la houille à Élouges. Guillaume Castiau, déjà propriétaire de concessions charbonnières dans la région montoise depuis 1785, devient mandataire d’une association créée à Dour et Élouges le 25 juin 1792. C’est dans cette petite localité du Borinage qu’est fixé le siège social et qu’est édifié, parmi les puits d’extraction, un grand immeuble destiné à abriter les services administratifs. À l’origine surnommé « le grand bureau », il est rapidement baptisé « Belle-Vue », nom repris ensuite pour l’ensemble de la concession. Le charbonnage se développe rapidement sous le Consulat et l’Empire. 

En 1805, on compte déjà dix fosses dont six en exploitation, la présence d’une pompe à feu et la première machine à rotation établie dans le bassin borain. Le charbonnage de Belle-Vue s’impose pour un temps comme le plus puissant de la région. Entre 1805 et 1810, il occupe quatre cents ouvriers, le plus grand nombre sous l’Empire, et vend les plus grandes quantités de charbon. C’est aussi à cette époque que sont construites quelques maisonnettes ouvrières, qui étaient peut-être au moment de leur création utilisées comme forges ou écuries avant d’être reconverties en logements. Cette réussite illustre parfaitement l’importance hennuyère sur le plan minier : avec une production de 900 000 tonnes par an, le département de Jemappes extrait à lui seul plus de houille que le reste de la France !

Parfois pompeusement affublé du titre de « château », il s’agit du plus ancien bâtiment conservé de nos jours sur le site. Construit en brique et pierre bleue, il possède au rez-de-chaussée et au premier étage des fenêtres encadrées de montants à chaînage surmontés d’un linteau en intrados. Celles du second étage, probablement construites par la suite, sont plus simples.

Rue de Belle Vue
7370 Dour

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

Guy Focant 

Maison du Peuple de Wihéries, place du Jeu de Balle 24

La maison du peuple de Wihéries est inaugurée en 1922. Elle est construite à l’initiative de la société coopérative « La Ruche boraine » (fondée en 1902) par Maurice Mailleux (également architecte de la maison du peuple de Boussu).

Le bâtiment, situé en plein cœur du village, frappe par son ampleur ainsi que par sa polychromie (briques rouges et blanches). Sa structure classique est rythmée par des ornements Art nouveau. L’édifice se déploie sur deux niveaux et sur neuf travées. Le corps central de trois travées est encadré par deux tourelles de trois niveaux et par deux ailes de deux travées chacune. L’édifice est couronné d’une toiture en bâtière, à l’exception des tourelles surmontées d’une toiture évoquant la forme d’une ruche.  

Le sgraffite de la travée centrale illustre ce rapprochement avec le monde de l’apiculture. En effet, une ruche y est représentée encadrée de volutes et surmontée des mots « Société coopérative ». Sous les abeilles, on peut également lire « La Ruche Boraine / Maison du peuple ». Juste en dessous du balcon, apparaissent « Liberté », « Egalité » et Fraternité ». D’autres sgraffites représentant des motifs floraux et végétaux sont également visibles au dessus des portes et fenêtres du rez-de-chaussée.

La maison du peuple abritait une salle de réunion, une salle des fêtes, un café, une salle de débit de pains, une boulangerie ainsi qu’une cuisine. L’organisation spatiale est restée inchangée, à l’exception du café qui a été agrandi. À noter, les impostes des portes et fenêtres alternant vitres teintées jaunes et vertes.

Place du Jeu de Balle 24
7370 Dour (Wihéries)

carte

Classée comme monument le 29 septembre 1982

Institut du Patrimoine wallon

no picture

Maison du peuple d'Élouges, Rue du Stade 18-24

La maison du peuple d’Élouges a été construite vers 1895. Elle appartenait à l’origine à la société coopérative « Union, Ordre, Economie ».

Le bâtiment est caractérisé par un plan étiré à front de rue. Son ordonnance classique est composée d’un corps central de trois travées jouxté de deux ailes symétriques de quatre travées chacune. Le tout se développe sur deux niveaux, surmontés d’une toiture en bâtière à lucarnes. La façade est définie par des pilastres et des bandeaux en pierre bleue, à refends au rez-de-chaussée et cannelés au premier étage. On remarquera également qu’au rez-de-chaussée les fenêtres sont couvertes d’un arc surbaissé, tandis que celles du premier étage sont rectangulaires mais surmontées d’un entablement et d’un fronton. En dessous du balcon en fer forgé, la porte d’entrée a conservé ses décors originels illustrant les outils des mineurs.

La maison du peuple, qui en est toujours une, était occupée par un débit de pains et un bureau (dans les travées de gauche), ainsi que par une épicerie et une boucherie (dans les travées de droite). La partie centrale abritait quant à elle la maison du peuple proprement dite. Le porche permettait l’accès à la cour interne où se situaient la boulangerie, la salle des fêtes et les écuries.

Rue du Stade 18-24
7370 Dour (Elouges)

carte

Classée comme monument le 21 décembre 1983

Institut du Patrimoine wallon

 Guy Focant

Maison du peuple de Dour, Place E. Vandervelde 28

La maison du peuple de Dour, qui conserve cette vocation, a été construite par l’architecte Alphonse Van Craenenbroeck en 1928-1929, à l’initiative de la société coopérative « Les Socialistes réunis ». Les souhaits de cette dernière étaient d’offrir un lieu de rencontre moderne, où le côté récréatif et festif était prépondérant face au côté commercial.

Le bâtiment cherche à exprimer l’hégémonie de la coopérative. Utilisant magistralement le langage Art déco, l’édifice est bâti selon un plan triangulaire axé sur une excroissance semi-octogonale abritant un café. Celui-ci est éclairé par de grandes baies aux encadrements à retraits et surmonté d’une terrasse clôturée d’un balcon. La façade pignon comprend en son centre une tour couronnée d’un amortissement en style géométrique. Ce style est également utilisé pour le couronnement des pilastres et des pignons des trois façades ainsi que pour les frises aux motifs anguleux qui soulignent l’élévation. L’ensemble comportait à l’origine une salle de spectacle, aujourd’hui disparue.

L’austérité de la façade à l’élan vertical marqué est en opposition avec la richesse de l’intérieur, tant en formes qu’en couleurs (frise, lambris en bois exotiques, vitraux, etc.). Les piliers octogonaux se transforment en palmiers stylisés et le plafond s’anime de moulures en faisceaux. Ce dernier répond au sol en damier rouge et blanc. Épinglons les deux sas d’entrées ornés de vitraux, les banquettes épousant la base des pilastres ainsi que la frise géométrique décorant la partie supérieure des murs.

Place E. Vandervelde 28
7370 Dour

carte

Classée comme monument le 29 septembre 1982

Institut du Patrimoine wallon