Code postal
6280

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Stèle Octave PIRMEZ

À plusieurs reprises, les autorités locales d’Acoz ont rendu hommage à Octave Pirmez (Châtelet 1832 - Acoz 1883), citoyen de l’entité, décédé le 1er mai 1883. 

En 1932, le centième anniversaire de la naissance de l’écrivain a donné lieu à de très importantes manifestations. Si les cérémonies n’ont pas manqué en 1983, pour commémorer les cent ans de sa disparition, c’est en 2013, que les autorités de Gerpinnes lancent plusieurs animations et inaugurent, dans l’espace public, une stèle en pierre bleue, réalisée par la marbrerie fleurusienne Pyrotech, sur un dessin de Philippe Busine... 

Stèle Octave Pirmez (Acoz)

Fondée en 1865 par Octave Pirmez, la Société des Fanfares d’Acoz ne pouvait manquer ce rendez-vous au cours duquel des récitants font aussi revivre des extraits de l’œuvre de l’écrivain.

La forme rectangulaire du monument évoque celle de la Tour octavienne, lieu d’écriture privilégié d’Octave Pirmez ; le bâtiment désormais en ruine est représenté sur l’une des faces de la stèle ; sur deux autres côtés, ont été gravées deux citations de Pirmez :

« J’ai consumé dans/ la vallée d’Acoz/ vingt étés et/ autant d’hivers./ Elle a pris ma vie/ tout en/ m’inspirant./ Elle et moi nous/ ne faisons plus/qu’un./ Puis-je l’oublier/ dans mes livres ? »

« Quelle que/ soient la douceur/ et la majesté/ des sites que/ nous parcourons,/ nul ne nous/ touche aussi/ profondément/ que la contrée/ où s’éveillent/ nos premières/ émotions./ Là gît la racine/ de notre vie. »

Sur la quatrième face, celle qui est orientée vers le ruisseau, on peut lire au-dessus de la gravure d’une main tenant la plume :


OCTAVE
PIRMEZ
1832
1883



À l’entrée du RAVeL, le monument est proche à la fois de l’ancienne Tour et du château Pirmez. Acquis par sa mère en 1856, le château d’Acoz est entièrement restauré (1859) et sera le lieu de résidence principal de l’écrivain pendant plus de 20 ans. Ayant choisi de s’isoler du monde, Pirmez développe une écriture centrée sur sa personne, sa vie sentimentale et une profonde mélancolie. Il se livre à une forte introspection psychologique et apparaît, aux yeux de certains critiques, comme le parangon de l’écrivain wallon. À l’inverse, d’autres considèrent que l’œuvre de « ce dandy désuet » ne mérite pas de survivre (Piron). Si des pérégrinations en Europe inspirent à Pirmez quelques belles pages de ses romans, c’est par contre dans la romantique vallée d’Acoz et à l’ombre de la tour d’Acoz qu’il écrit Les feuillées, pensées et maximes (1861), Jours de solitude (1869) et Heures de philosophie (1873), Remo. Souvenir d’un frère (1881) et ses nombreuses lettres à José de Coppin (Lettres à José, 1881).

Président de l’asbl 4e centenaire de la Châsse de Sainte Rolende, président de l’harmonie de Gerpinnes, l’architecte Philippe Busine est particulièrement impliqué dans la vie culturelle de Gerpinnes. Cousin de Laurent et frère de Gabriel Busine, il n’a jamais quitté le village d’Hymiée où il a installé son bureau d’architecte et à partir duquel il mène plusieurs projets à caractère social. Plusieurs fois sollicité par les partis politiques traditionnels, il se laisse convaincre en 2005 et est candidat cdH lors du scrutin d’octobre 2006. Meilleur faiseur de voix, il décroche le maïorat et est confirmé dans ses fonctions, six ans plus tard. C’est par conséquent un maïeur-architecte qui conçoit et inaugure le monument Octave Pirmez.



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 
Maurice WILMOTTE, dans Biographie nationale, t. 17, col. 622-637.
Maurice PIRON, Les lettres wallonnes dans la Littérature française, Paris, Larousse, 1969, t. II p. 372.
Marguerite YOURCENAR, Souvenirs pieux, Paris, 1973.
La Vie wallonne, 15 novembre 1922, XXVII, p. 110 et ssv. ; 15 août 1924, XLVIII, p. 481-495 ; 15 septembre 1924, XLIX, p. 14 et ssv. ; 15 novembre 1924, LI, p. 93-106 ; 15 décembre 1924, LII, p. 133-152 ; mars 1931, CXXVII, p. 323-327 ; 1963, I, p. 73 ; 1983, I, n°381, p. 54-55.
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 399.
Joseph HANSE, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 384-385
http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:tSKUttIxxQAJ:www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid%3DDMF20130226_00273786+&cd=5&hl=fr&ct=clnk&gl=be 
http://acoz.skynetblogs.be/archives/category/05-acoz-histoire-patrimoine/index-1.html/ (s.v. juillet 2015)
Cécile VANDERPELEN-DIAGRE, Des hommes d’élite ? L’identification des écrivains à une classe sociale en reconstruction (Belgique, XIXe siècle), Contextes 8, 2011, http://contextes.revues.org/4717 (s.v. octobre 2015)

À l’entrée de la rue de la Tour octavienne
(à hauteur du Ravel, sur la ligne 138)
6280 Acoz (Gerpinnes)

carte

Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Buste d'Eugène-François de Dorlodot

Buste à la mémoire d’Eugène-François de Dorlodot, réalisé à l’initiative des autorités communales, 1872.

 

Dans la petite commune d’Acoz, fusionnée depuis 1976 pour former le grand Gerpinnes, un buste avait été érigé, en 1872, à côté de l’église, en l’honneur d’une personnalité marquante de l’entité : Eugène-François de Dorlodot (1783-1869).

Descendant de maîtres-verriers implantés à Charleroi depuis le XVIIe siècle, Eugène de Dorlodot s’oriente vers une activité sidérurgique après son mariage, en 1819, avec la fille d’un important maître de forges d’Acoz. Engagé dans cet autre métier du feu où les progrès techniques sont considérables, Eugène de Dorlodot fait venir un technicien d’Angleterre, Thomas Bonehill, qui va moderniser les forges d’Acoz dès 1825, et leur procurer un développement considérable (quatre hauts-fourneaux et deux laminoirs au milieu du XIXe siècle). À la tête de « l’établissement sidérurgique le plus considérable de tous ceux possédés dans l’arrondissement de Charleroi par un particulier », l’entrepreneur subit la crise de 1840 de plein fouet et installe un nouvel outil près de Maubeuge, de l’autre côté de la frontière (laminoir de Bois-le-Tilleul). Parallèlement, le patron d’industrie s’est vu confier les rênes de la commune d’Acoz dès les premiers jours de l’indépendance belge, en 1830. Il passe la main en 1858, mais il conserve encore jusqu’en 1863, le mandat de sénateur qu’il avait conquis en 1850, en tant que représentant du parti catholique, pour l’arrondissement de Charleroi. 

C’est à leur premier maire que les habitants d’Acoz, soutenus par les autorités communales, rendent hommage en lui élevant un buste. Sur le socle, leurs motivations transparaissent à travers l’inscription qui dévoile le statut de celui qu’ils veulent honorer, à savoir le politique d’abord, l’industriel ensuite :


« premier bourgmestre d'Acoz
nommé par le gouvernement provisoire en 1830
industriel »



Sources


Jean-Louis DELAET, dans Ginette KURGAN, Serge JAUMAIN, Valérie MONTENS, Dictionnaire des patrons en Belgique, Bruxelles, 1996, p. 163-164
Revue du Conseil économique wallon, n°40, septembre 1959, p. 68-69
Histoire du Sénat de Belgique de 1831 à 1995, Bruxelles, Racine, 1999

Buste Eugène-François de Dorlodot

Place communale

6280 Acoz

carte

Paul Delforge

Églises ouvertes

Église Saints-Michel-et-Rolende de Gerpinnes

L’église Saints-Michel-et-Rolende est construite sur un site médiéval fortifié. Bâtie en calcaire, l’église est dédiée au culte de sainte Rolende et de l’archange saint Michel, saints patrons de l’édifice. Elle est composée d’une tour datée du tournant entre le XVIe et XVIIe siècle, d’une nef à trois vaisseaux, d’un transept massif et peu saillant et d’un chœur étroit et semi-hexagonal. La nef et le transept sont rythmés chacun de trois travées. L’édifice est couvert d’une bâtière à croupette sur une corniche moulurée.

La tombe de sainte Rolende est à l’origine de la construction de l’église. L’édifice est bâti en diverses phases dès le VIIIe siècle. De la phase préromane, il reste la crypte datée du XIe siècle, redécouverte au milieu du XXe siècle. La tour et la tourelle d’escalier (face sud) sont des témoins romans (XIIe siècle), modifiés au XIVe siècle. Au XVIe siècle, l’église médiévale disparaît et un nouvel édifice est construit. La nef et les collatéraux sont restaurés en 1615 et 1712. En 1770, le chœur gothique est démoli, deux travées sont ajoutées à la croisée et dans les bras du transept. L’église est restaurée dans la seconde moitié du XXe siècle par l’architecte S. Brigode. Durant cette campagne, une nouvelle circulation à deux niveaux est aménagée.

La façade de la tour massive est cantonnée de chaînes d’angles, elle est restaurée aux XVIIIe et XXe siècles. La base carrée du clocher est supportée par une corniche sur modillons et est composé d’une flèche en ardoises. La tourelle d’escalier est quant à elle ouverte de meurtrières. Sa base est constituée d’assises en calcaire et d’une plinthe chanfreinée. Elle est surmontée d’une corniche similaire à la tour et d’une toiture semi-conique.

Place des Combattants
6280 Gerpinnes

carte

Classée comme monument le 20 juin 1949

Institut du Patrimoine wallon

© BELMAR / èl Môjo dès Walons

La Marche Sainte-Rolende de Gerpinnes


Sainte Rolende, fille d’un roi Lombard, refusa d’épouser Oger, fils d’un roi d’Ecosse, pour consacrer sa vie à Dieu. Elle fuit la maison familiale pour se rendre à Cologne mais, épuisée par le voyage, elle meurt en chemin près de Gerpinnes. Une huile embaumée et miraculeuse coulait de son corps. Le fiancé, inconsolable, entra en religion et fut canonisé lui aussi. La marche de Gerpinnes est considérée comme particulièrement significative de l’Entre-Sambre-et-Meuse. 

Le dimanche de Pentecôte, la compagnie de Gerpinnes tire une première salve en l’honneur de sainte Rolende. Le lundi, les habitants sont réveillés dès 1 heure du matin par les officiers et tambours. Après la messe de 3 heures, un moment particulièrement émouvant, 3000 marcheurs équipés d’uniformes des premier et deuxième empires, pèlerins, membres du clergé et de la confrérie accompagnent la châsse de la sainte tout au long des 35 kilomètres au cours desquels les participants traversent dix villages différents. Sur son parcours, à Hanzinne précisément, la châsse de saint Oger rejoint la procession. A un moment donné, les porteurs de la châsse de sainte Rolende accélèrent le pas pour distancer ceux du fiancé, symbolisant ainsi leur séparation. La châsse fait son rentrée solennelle à l’église vers 20 heures, après avoir parcouru les rues de la ville.

 

Lundi de Pentecôte

carte

Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

© BELMAR / èl Môjo dès Walons

La Marche Saint-Roch et Saint-Frego d’Acoz et Lausprelle


Le culte de saint Frégo, originellement saint Frédégand, a été introduit par les moines de l’Abbaye de Lobbes dont dépendait Acoz. En 1866, une épidémie de choléra incite la population à se tourner vers saint Roch, dès lors associé à saint Frégo. Une marche est organisée en leur honneur, depuis 1884, à la fin de l’aoûtage. La nomination des membres du corps d'office a lieu lors du cassage du verre, qui se déroule traditionnellement le dernier samedi du mois de juin.

La marche commence le samedi soir par un concert. Le dimanche, le réveil a lieu dès 5 heures et est suivi de l’appel des officiers, d’un hommage au monument aux morts et de la remise des décorations. La seconde compagnie de la marche, venue de Lausprelle, se joint ensuite à celle d’Acoz pour la procession. La fin de la manifestation a lieu le lundi : messe militaire, visites chez les officiers et retraite aux flambeaux sont au programme.

Dimanche après le 15 août

carte

Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013