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Ancien fort de la Chartreuse et monument aux morts de Grivegnée

Parties du fort classées comme monument et site le 13 janvier 1989, extension de classement comme site le 31 octobre 1991, monument aux morts du 1er Régiment de Ligne classé comme monument le 29 août 1988

L’ancien fort de la Chartreuse, du nom du couvent dont il occupe l’emplacement, domine le quartier d'Amercoeur. Construit de 1818 à 1823 d'après les plans du major H. Camerlingh, le fort a été utilisé jusqu'en 1981, date de sa désaffectation par l'armée. 

Cette construction en étoile comprenait cinq bastions et cinq demi-lunes, dont subsistent aujourd'hui le 5e bastion appelé « réduit » ainsi que des vestiges des ouvrages extérieurs. L’accès primitif au « réduit » s’opérait par un portail en calcaire de style néoclassique daté de 1818 et aménagé dans un encadrement rectangulaire limité par des pilastres toscans. 

La cour est fermée par trois ailes de style classique. Une intéressante poudrière est conservée à l’ouest. Elle comprend notamment une salle centrale dont les poutres reposent sur des corbeaux de calcaire. Le bastion n° 1, appelé aussi bastion des Fusillés, a été aménagé un lieu de souvenir à la mémoire des fusillés de la Première Guerre mondiale, parmi lesquels quarante-huit résistants liégeois. Il comprend un monument aux morts, un autel et des croix commémoratives. À l'extérieur du fort se trouve une série de monuments à la mémoire des morts de différentes unités casernées à la Chartreuse, dont le célèbre monument aux morts du 1er Régiment de Ligne.

Thier de la Chartreuse
4030 Liège

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Classé comme comme monument et site (parties du fort) le 13 janvier 1989 (extension de classement le 31 octobre 1991), monument aux morts du 1er Régiment de Ligne classé comme monument le 29 août 1988

Institut du Patrimoine wallon

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Église Saint-Pierre à Chênée


Cette construction de style classique en briques et calcaire renforcée de chaînages d'angle a été érigée de 1700 à 1706 par les maîtres-maçons Jean Driane et Jean Périer. L'achèvement des travaux du chœur en 1706 est en effet rappelé par une dalle commémorative encastrée au chevet. L’édifice se compose d’une tour, d’une nef et de bas-côtés restaurés en 1782, longs de six travées, d’un chœur et d’une sacristie, ajoutée au milieu du XIXe siècle.

La tour occidentale de plan carré s'élève sur quatre niveaux séparés par des cordons qui en marquent les retraits successifs. Elle est surmontée d’une toiture à quatre pans à coyaux et est couronnée d’une girouette. L'accès se fait latéralement, par la première travée des bas-côtés. Ces-derniers sont caractérisés par des baies en plein cintre à claveaux passant un-sur-deux. Le chœur de deux travées est fermé par une abside à trois pans. 

À l’intérieur, la séparation entre les nefs est matérialisée par des voûtes sur croisées d'ogives et arcades qui reposent sur des colonnes toscanes en calcaire. Le mobilier s’échelonne du XIIe au XVIIIe siècle et est composé de fonts baptismaux en marbre de Saint-Remy, d’autels, banc de communion, chaire, confessionnaux, stalles, etc.

Rue du Presbytère
4032 Liège

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Classée comme monument le 3 mai 1943 
Classée comme site (presbytère, église et terrains environnants) le 17 décembre 1974 avec une zone de protection (9 décembre 1991)

Institut du Patrimoine wallon

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Presbytère de l'église Saint-Pierre à Chênée

Situé au fond d’un jardin en contrebas de l’église, le presbytère de Saint-Pierre est parfois considéré comme un ancien pavillon de chasse des princes-évêques. Il s’agit d’une harmonieuse construction en briques, calcaire et moellons dont le noyau date du XVIe siècle, avant d’être affecté par de profondes transformations durant le troisième quart du XVIIIe siècle.

La façade principale, de cinq travées et deux niveaux, est encadrée de pilastres à refends. Elle est occupée au centre par une travée en léger ressaut couronnée par un fronton triangulaire. La porte en plein cintre y est mise en évidence par un encadrement mouluré. Les baies sont caractérisées par leur linteau bombé orné d’une clé. 

Le pignon gauche présente des percements du début du XVIIIe siècle, dont une porte à traverse et à grande baie d’imposte. La façade arrière et le pignon droit, en grande partie en moellons de grès, gardent les traces de plusieurs baies rebouchées déchargées par des arcs. Une porte à traverse, surmontée d’une haute baie d’imposte cintrée, s’ouvre en façade arrière. Le presbytère est surmonté d’une toiture mansardée à coyaux et croupettes percée de lucarnes refaites. À l’intérieur, de belles menuiseries datent du XVIIIe siècle.

Rue du Gravier 125
4032 Chênée (Liège)

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Classé comme monument le 11 septembre 1990 et comme site (avec l’église et les terrains environnants) le 17 décembre 1974

Institut du Patrimoine wallon

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Ancienne ferme de Chênée

Cette ancienne ferme comporte un noyau habituellement daté du XIVe siècle. Agrandis au XVIIe siècle et largement remaniés au XXe siècle, les bâtiments forment un ensemble hétérogène. 

L’élément le plus ancien et le plus intéressant est un passage couvert qui s’ouvrait jadis dans le bâtiment principal. Cet ancien passage est caractérisé par un arc brisé appareillé retombant sur des impostes moulurées en cavet. Côté cour, le mur comporte la trace d'un arc cintré. On a cru y reconnaître un donjon-porche mais ses proportions fort restreintes rendent très improbable cette interprétation. 

Dans le prolongement de ce mur se trouve une courte aile en moellons de grès placée en retrait. Celle-ci est percée de trois baies, l’une rectangulaire et les deux autres à meneau et traverse. 

L’étage, peut-être rehaussé au XVIIe siècle, est percé de baies à traverse. Adossé au porche, un petit corps de logis en briques et calcaire s’élève sur deux niveaux. Les deux travées sont percées d’une petite baie d’imposte, de baies à croisée, d’une fenêtre à traverse et d’une porte. 

Les dépendances ont été largement remaniées et sont partiellement élevées en moellons de grès. On y remarque une baie de remploi à encadrement en tuffeau caractérisé par un linteau en accolade de style Renaissance. L’ensemble est couvert de toitures en bâtières à coyaux.

Rue de Chèvremont 53-55
4032 Liège

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Classée comme monument le 22 juin 1988

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant - SPW

Cimetière de Robertmont à Bressoux

Dès 1200, l’emplacement est occupé par des religieuses. Le 25 décembre 1792, les Français ordonnent aux religieuses de quitter leur établissement afin d’y installer les troupes républicaines. À l’approche des armées impériales au début de l’année 1793, les Français abandonnent les lieux. Le site est ensuite pillé par les habitants du coin. Les combats entre Français et Autrichiens en juillet 1794 finissent de ravager l’ancienne abbaye. Dans les locaux encore quelque peu salubres, les Français parquent ensuite des bestiaux destinés aux troupes, qui prennent possession des lieux au cours de l’hiver 1795. 

Les religieuses reviennent quelques mois dans leur monastère mais leur communauté est supprimée en 1796 et le couvent déclaré bien national. Le site de l’abbaye est vendu en 1797. La ville de Liège achète le jardin dans le but de l’utiliser comme cimetière : le lieu est bien localisé et met la ville à l’abri des maladies. Liège devance ainsi le décret impérial de 1804 en décidant de transférer les sépultures extra-muros. De nombreuses fois agrandi depuis, le cimetière de Robermont s’étend sur un vaste espace entièrement ceint par un mur. 

Dès le 27 janvier 1810, la municipalité doit arrêter un premier agrandissement du cimetière qui, aujourd’hui encore, est le plus grand cimetière communal. On y trouve de très belles sépultures dans un vaste parc arboré que l’on considère souvent, à raison, comme le « Père-Lachaise liégeois ». 

Un porche monumental couvert, limité par deux pavillons construits en 1839-1840 mais disparus depuis donne accès à l’aire funéraire. Celle-ci s’articule en une série d’allées principales qui convergent vers l’ancienne morgue construite en 1824 et réaffectée en chapelle puis en entrepôt. De ce bâtiment partent à l’origine une série d’arcs de cercle le long desquels sont disposés les premiers monuments funéraires. De nombreux agrandissements aux XIXe et XXe siècles mèneront à une modification des aménagements pour privilégier une disposition en parcelles rectangulaires. 

Cimetière de Robertmont à Bressoux - G. Focant © SPW

Robermont a accueilli entre autres les sépultures des donateurs et bienfaiteurs des hospices de Liège, celles des soldats de diverses nationalités morts lors des conflits de la fin du XIXe siècle et du XXe siècles ou de nombreuses personnalités politiques, artistiques et scientifiques liégeoises. 

L’ensemble témoigne d’une conception esthétique indéniable, offre un grand intérêt architectural au travers de monuments de styles divers (néogothique, néoclassique, éclectique, Art nouveau ou Art déco) ou paysager au travers des nombreux spécimens d’arbres remarquables présents sur le site.

Parmi les personnalités inhumées à Robermont, on retrouve des révolutionnaires et des soldats d’Empire.

Englebert Botty

C’est au grenadier de la garde impériale, sorte d’armée dans l’armée composée des meilleurs éléments et qui avait le pas sur le reste de l’armée. Sa tombe, plus que modeste, comporte une petite plaque sur laquelle est gravée cette inscription laconique « Grenadier de la Garde impériale de la période 1792-1815 ».

Louis Brixhe

Né à Spa en 1787, fils d’un révolutionnaire qui fut membre des Cinq-Cents, il entre à l’école militaire de Fontainebleau le 8 juin 1806. Il participe aux campagnes de Pologne dès 1806 et 1807. Devenu sous-lieutenant au 13e dragons, il sert en Espagne en 1809 et au Portugal en 1810. Il est promu lieutenant le 1er avril 1811 et fait chevalier de la Légion d’honneur par décret impérial du 28 juin 1813. Capitaine la même année, il participe à la campagne de Saxe puis à la campagne de France en 1814. Il quitte le service de la France après la chute de l’Empire. En octobre 1830, il est membre de la commission de guerre de la jeune Belgique et devient le premier colonel de la gendarmerie belge. Pensionné en 1835, il meurt à Liège le 4 décembre 1876. Enterré avec plusieurs membres de sa famille, sa sépulture est sobrement décorée d’un bloc de granit gravé d’inscriptions parmi lesquelles on retrouve celleci : « Louis G. M. Brixhe, général, décédé à Liège le 4 Xbre 1875 à l’âge de 80 ans ».

Eugène Crossée

Né le 5 novembre 1796 à Dolembreux, il s’engage dans les gardes d’honneur le 5 juillet 1813. Il participe à la campagne de Saxe la même année et à la campagne de France en 1814, après laquelle il quitte le service de l’Empire le 7 juin 1814. Il sert ensuite probablement les Pays-Bas et termine sa carrière comme général-major de l’armée belge. Il décède en activité le 27 août 1855. Il repose dans un très beau monument de petit granit de style néogothique sur lequel se trouve l’inscription : « À la mémoire de Crossée Jh Victor, général-major, officier de l’ordre de Léopold, né à Dolembreux le 5 novembre 1796, décédé au camp de Beverloo le 27 août 1855 ».

Jacques-Joseph Fabry

Une des figures de la Révolution liégeoise est enterrée dans la parcelle 40. Mort le 11 février 1798 dans les derniers feux de la République, il était devenu bourgmestre d’une municipalité liégeoise dès le 18 août 1789. Farouche ennemi du prince-évêque, il prend le chemin de l’exil vers Bouillon puis Paris. De retour à Liège après l’entrée en ville du général Dumouriez en novembre 1792, il est nommé président du conseil municipal et devient membre de la convention nationale liégeoise, organe législatif révolutionnaire qui fut notamment à l’origine de la démolition de la cathédrale Saint-Lambert, et se prononce en faveur de la réunion du pays de Liège à la France. En février 1793, il préside pour quelques jours l’administration générale provisoire du pays de Liège avant le retour des troupes autrichiennes. Fabry doit à nouveau se réfugier à Paris avec d’autres révolutionnaires liégeois avant d’y revenir après la libération de Liège en juillet 1794. Observateur de la mise en place du régime français dans nos régions, il se retire pourtant de la vie politique. Sa monumentale sépulture gravée dans la pierre représente un tombeau de style classique, surmonté d’une croix et orné de l’inscription suivante : « Ici reposent les cendres de Jacques Joseph Fabry, ancien bourgmestre de la ville de Liège, décédé le 25 pluviôse an 6 (11 février 1798) (…) ».

 

Charles de Goeswin

Capitaine au service de l’Autriche puis de la France, il entre dans la Grande Armée et obtient la Légion d’honneur. Il devient lieutenant-colonel au service des Pays-Bas après la chute de l’Empire et prend sa retraite en 1823. Sa sépulture est constituée d’une croix de pierre entourée d’une petite grille en fer forgé. On y lit l’épitaphe suivante : « Ici repose le baron Charles Ernest de Goesvin [sic], colonel et chevalier de la Légion d’honneur, né à Liège le 7 février 1777, y décédé le 31 octobre 1858 ».

Jean-Nicolas L’Olivier

Volontaire au service de Napoléon dès l’âge de 12 ans, il devient caporal, sergent, sous-lieutenant puis lieutenant de l’armée impériale. Blessé à la bataille de Wagram, il est à nouveau blessé et fait prisonnier en France pendant la campagne de 1814. Il parvient à s’enfuir et est décoré de la Légion d’honneur. En 1815, il se met au service de l’armée hollandaise et choisit le camp des patriotes en 1830. Son imposant tombeau de petit granit est entouré d’une grille en fer forgé et orné d’une plaque sur laquelle est gravée l’inscription suivante : « Ici reposent Monsieur Jean-Nicolas-Marie l’Olivier, lieutenant-général, commandant de la 3e division territoriale et d’infanterie, commandeur des ordres de Léopold, de la branche Ernestine de Saxe et de la Légion d’honneur (1792-1856) et son épouse (…) ».

Jean Leboutte

Né à Liège le 6 décembre 1784, Jean Nicolas François Leboutte entre comme volontaire dans la jeune garde impériale le 10 septembre 1804 et devient grenadier d’élite. Il participe notamment aux batailles d’Austerlitz en 1805 et d’Iéna en 1807. Il fait ensuite les campagnes d’Espagne (1808, 1811-1812), d’Autriche (1809) et de Russie. Il devient capitaine en 1813 et participe à la campagne de Saxe la même année et à celle de France en 1814. Lors du premier exil de Napoléon, il reste dans l’armée française et est fait chevalier de la Légion d’honneur par Louis XVIII le 30 août 1814. Au retour de l’empereur, il participe aux diverses campagnes de 1815 et notamment à la bataille de Waterloo. Admis dans l’armée des Pays-Bas en 1818, il intègre ensuite l’armée belge dès le 23 octobre 1830. Aide de camp honoraire de Léopold Ier en 1831, il est promu général-major en 1841 et retraité en 1856 au grade de lieutenant-général. Il décède à Liège le 27 février 1867 après avoir reçu la médaille de Sainte-Hélène de Napoléon III. Sa tombe, des plus simples, est composée de grandes dalles de granit superposées en forme de cercueil. On y trouve l’inscription suivante : « À la mémoire de Jean-François-Nicolas Leboutte, lieutenant général, aide de camp honoraire du roi, décoré de la Croix de Fer, commandeur de l’ordre de Léopold, officier de la Légion d’honneur, médaillé de Sainte-Hélène ».

Pierre Raikem

Né le 9 novembre 1794 à Liège, il entame vraisemblablement sa carrière militaire dans les rangs de l’armée française en 1813 ou 1814. Il a plus que probablement servi sous l’Empire car Napoléon III lui a décerné la médaille de Sainte-Hélène. Il poursuit sa carrière au service des Pays-Bas (avec lesquels il prend part à la bataille de Waterloo), puis de la Belgique. Devenu officier de l’ordre de Léopold en 1851 et général-major en 1853, il est pensionné en 1857 et décède à Liège le 6 mai 1862. Sa sépulture est composée d’une simple stèle de petit granit gravée de l’inscription suivante : « Ici repose Pierre Joseph Raikem, général-major, décédé le 6 mai 1862 à l’âge de 68 ans (…) ».

Pierre Thuillier

1781-1850, soldat de la Grande Armée.

Jean-Charles van Landewyck

Né de père belge en 1794 à Valenciennes, il s’engage comme volontaire au 112e de ligne le 22 mars 1805. Blessé à deux reprises en Allemagne en 1813, il a le grade de sergent au moment de recevoir son congé de l’armée en 1814. Devenu colonel du 6e régiment d’infanterie de l’armée belge, il meurt en service le 30 octobre 1847. Sa pierre tombale, sculptée dans du petit granit, comporte la dédicace suivante : « Les officiers du 6e régiment d’infanterie à leur colonel van Landewyck Jean-Charles décédé le 30 octobre 1847 à l’âge de 55 ans. R.I.P. ».

Jean-Nicolas Wery

Autre soldat de la Grande Armée, Wery devient soldat au 4e voltigeur en 1809 et fusilier-chasseur en 1812. Avec ce corps d’armée, il participe à la campagne de Russie avant de rejoindre le 2e régiment de chasseurs à pied de la Garde impériale. Il obtient la médaille de Sainte-Hélène des mains de Napoléon III qui avait décerné cet honneur à tous les anciens soldats de son oncle qui en faisaient la demande. Cette récompense est d’ailleurs mentionnée dans son acte de décès en 1859. La stèle, classique, est surmontée d’une croix et taillée dans le petit granit. On y trouve l’inscription suivante : « Ici reposent les restes mortels de Nicolas Joseph Wery, ancien soldat de l’Empire aux chasseurs de la Garde impériale, ayant suivi Napoléon Ier dans les désastreuses campagnes de Russie en 1812, 1813 et 1814. Décédé le 12 S[eptem]bre 1859 à l’âge de 71 ans. Il est regretté de sa famille et de ses amis ».

De très nombreuses sépultures intéressent le Mouvement wallon dans son sens le plus large à Robermont, notamment de nombreuses tombes d’artistes wallons mentionnés comme tels sur la pierre, parmi lesquels, par exemple, Joseph Demoulin (1825-1879), président du Caveau liégeois, Armand Ledoux (1880-1955), président de la Société littéraire Les Auteurs wallons, Joseph Halleux (1874-1939) et Charles Batholomez (1868-1915), auteurs wallons. Chaque année, à l’occasion des fêtes de Wallonie, une cérémonie d’hommage avec dépôt de fleurs sur les tombes d’artistes wallons et militants est organisée. Une douzaine d’autres sépultures méritent d’être relevées spécialement en raison soit de leur caractère symbolique, soit de la personnalité du défunt, soit des hommages militants organisés sur les lieux.

 

Henri Bekkers (1859-1933), poète et sculpteur wallon, fut président du Caveau liégeois, société de passionnés de la langue, de la littérature et des traditions wallonnes, fondée en mars 1872 par Toussaint Brahy, inhumé à Sainte-Walburge. Comme sculpteur, Bekkers assura la sauvegarde de repères de la mémoire wallonne, notamment grâce à l’érection de monuments funéraires, tel celui de Brahy. Sa propre sépulture, érigée par souscription à l’initiative du Caveau liégeois, comporte un buste réalisé par le sculpteur Louis Gérardy (1887-1959), un rappel de ses fonctions et une citation éloquente en wallon : Efants, ni rouviz may qui vos estez Walons!

 

Jean Bury (1867-1918), auteur d’une production wallonne considérable, est mortà Amsterdam. Son corps fut rapatrié en 1921 par le poète wallon Émile Wiket. Jean Warroquiers (également enterré à Robermont) lança une souscription sous les auspices du cercle littéraire « La Wallonne » et du journal Noss’ Pèron afin de lui élever un monument funéraire, qui fut réalisé par Constant Thys et installé à proximité de celui de Wiket. Il comporte une épitaphe de Bury lui-même : On n’deût aveûr qu’on but èl ‘vèye ognèsse, mori parèy.

 

Nicolas Defrêcheux (1825-1874), poète lyrique wallon; une souscription publique lancée par le journal Noss’ Pèron permit de lui élever un monument funéraire dû à l’architecte Émile Bernimolin (1884-1953). À l’occasion du centenaire de la naissance de Defrêcheux, un médaillon réalisé par Louis Gérardy prit place sur le monument aux côtés des titres de quelques-unes des oeuvres du poète.

 

Auguste Donnay (1862-1921), peintre, attaché à la reconnaissance d’un art wallon et participant actif du Congrès wallon de 1905. Les Amis de l’art wallon demandèrent à l’architecte liégeois Paul Jaspar (1859-1945) de créer la pierre tombale de l’artiste. Sur un simple morceau de calcaire blanc sont inscrits les mots : « La ville de Liège et les Amis de l’art wallon à Auguste Donnay, artiste peintre ».

 

 

Émile Dupont (1834-1912), député libéral de 1864 à 1890 puis sénateur de 1890 à sa mort, ce grand bourgeois, dont une place tente de commémorer le souvenir près de Saint-Jacques au centre de Liège, prit part aux diverses discussions sur les lois linguistiques en se rapprochant progressivement des thèses du Mouvement wallon. Il avait 78 ans, avait été vice-président du Sénat et était Ministre d’État lorsqu’il s’exclama publiquement au Parlement, à l’issue d’un vote favorable aux thèses flamandes, le 9 mars 1910, « Vive la séparation administrative ». C’était la première fois qu’une aussi haute personnalité manifestait ainsi son adhésion au projet fédéraliste alors à l’étude dans les rangs du Mouvement wallon.

 

Louis Hillier (1868-1960), violoniste, compositeur et chef d’orchestre,mit en musique les paroles du Chant des Wallons écrit par Théophile Bovy. Le Congrès national wallon lui avait rendu hommage en 1948 à Liège. Décédé à Paris, il avait émis le souhait de reposer à Liège.

 

 

 

 

Albert Mockel (1866-1945) reste essentiellement connu pour avoir popularisé les mots Wallon et Wallonieà la fin du xixe siècle, mais il fut aussi à la base de la création de l’Assemblée wallonne en 1912. Il mourut à Ixelles, mais sa dépouille fut transférée à Liège six ans plus tard, en 1951. La Ville lui réserva une pelouse spéciale au cimetière de Robermont.

 

Édouard Remouchamps (1836-1900) est enterré dans le caveau familial. Il s’agit d’un monument fort simple, mais qui fit toutefois partie de ceux auxquels hommage fut rendu lors des fêtes de Wallonie.

 

 

 

 

 

 

Fernand Schreurs (1900-1970), figure de proue du Mouvement wallon d’après-guerre, secrétaire du Congrès national wallon en 1945 et créateur du Mouvement libéral wallon en 1962, est lui aussi enterré dans le caveau familial, en compagnie de son épouse et d’autres parents, dans un monument d’une grande sobriété. Sa tombe a fait l’objet de nombreuses commémorations : parmi celles-ci, un hommage rendu par la Ville de Liège et la Région wallonne en 1985, ainsi qu’un autre en 1995 à l’occasion du cinquantième anniversaire du premier Congrès national wallon.

 

Fifine Vidal (1883-1926), populaire comédienne wallonne, symbolise le théâtre dialectal. À sa mort, un comité décida de lui ériger un monument funéraire, réalisé par le sculpteur Oscar Berchmans (1869-1950). Sur celui-ci, un médaillon en marbre représente la comédienne en femme du peuple, fichu sur la tête, et la dédicace lui rend cet hommage : « La Wallonie à Fifine Vidal ».

 

 

 

Jean Warroquiers (1880-1935), fondateur de l’École de musique Grétry, directeur du journal wallon Noss’ Pèron, fut l’organisateur des fêtes de Wallonie à Liège et le premier président de la République libre d’Outremeuse. Sa sépulture évoque on ne peut plus clairement ses engagements wallons : en plus d’un coq doré sur fond noir, une citation en wallon rappelle qu’« Il esteût si fîr d’ èsse Walon ». Le
médaillon représentant Warroquiers est dû au sculpteur Louis Gérardy, qui intervint aussi sur les tombes de Bekkers et de Defrêcheux.

 

 

Émile Wiket (1879-1928), poète wallon auteur de Li p’tit banc, engagé dans de nombreux mouvements wallons, fut membre notamment de la Société de langue et de littérature wallonnes et président du cercle littéraire La Wallonne. Rédacteur en chef et fondateur de Noss’Pèron, il fut aussi rédacteur d’Amon nos Autes. Son monument funéraire, situé à proximité de celui de son ami Jean Bury, porte un médaillon réalisé par Joseph Sauvage et plusieurs inscriptions rendant hommage à la chanson fétiche de Wiket (Li sûre ax lâmes tchanson d’sot les hayes tchantèt li p’tit banc), ainsi qu’au poète Nicolas Defrêcheux, dont Wiket appréciait l’oeuvre (À Colas Defrècheux, mes sondjes dansèt nosse pauve monde, tchanson d’espwèr).  

Rue de Herve 46

4020 Liège

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Classé comme site le 24 septembre 2002

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château Nagelmackers à Angleur

Cette belle demeure en briques peintes et calcaire a été élevée dans le premier quart du XVIIIe siècle pour le baron de Horion, seigneur d'Angleur. Elle a ensuite été acquise au début du XIXe siècle par la famille Nagelmackers dont le nom reste attaché à la célèbre Compagnie des Wagons-lits et son fleuron, l’Orient-Express. 

Le château est précédé au nord par une cour d'honneur bordée par deux ailes de dépendances et fermée, côté rue, par une grille semi-circulaire. Il compte deux niveaux et sept travées. Son avant-corps central de trois travées se présente en ressaut et est surmonté au nord d'un fronton triangulaire en tuffeau, armorié Nagelmackers-(Dupont ?) portant les dates de 1723, 1815 et 1837. 

Encadrant les trois travées centrales, le corps central se situe également en ressaut par rapport aux deux travées extrêmes. Un perron donne accès à la porte d'entrée couronnée par un petit fronton courbe. De grandes fenêtres autrefois à croisée éclairent les pièces. Sous la corniche profilée en bois et pierre se déroule une série de trous de boulin. La toiture en bâtière à croupe est percée de lucarnes à fronton bombé et triangulaire et est surmontée d’un clocheton. L’ensemble a bénéficié d’une réaffectation globale afin accueillir des bureaux dans le château ainsi que des logements dans les dépendances.

Rue Vaudrée 49
4031 Liège 

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Classé comme monument le 10 juillet 1984
 

Institut du Patrimoine wallon

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Château et parc de Kinkempois ou de Péralta

Ancienne propriété de l’abbaye de Saint-Laurent de 1457 jusqu’à la Révolution, le « bien de Kinkempois » est acquis en 1796 par Ch. J. Desoer. Déjà profondément remanié, le château  est pratiquement reconstruit en 1887 par l'architecte Lambert Gaspard à la demande de  Jeanne de Clérembault. En 1935, il deviendra l’hôtel de Ville d’Angleur jusqu’à la fusion des communes. Détruit par un bombardement en 1944, il est à nouveau reconstruit d'après les plans de J. Moutschen. Seuls subsistent le pont, les fondations anciennes et quelques pans de maçonnerie.

Implanté dans un parc et entouré de douves, le château est accessible par un pont en calcaire du XVIe siècle, d’une seule arche en plein cintre, portant à la clé l’inscription « D. GERARD DE ZUILRE 1535 ». La façade principale, élevée en briques et calcaire sur un plan en U, se définit comme une construction de la fin du XVIIIe siècle : pilastres à refends et baies rectangulaires couronnées par un fin larmier. Une dalle, replacée en travée centrale, porte les armes de Guillaume Natalis, abbé de Saint-Laurent, ainsi que la date de 1682. La façade sud, également en U, présente un aspect du XVIIe siècle tandis que façade latérale est se caractérise par une construction en ressaut signalant l’ancienne chapelle castrale et porte l’inscription «  D. HENRICUS NATALIS ABBAS SANCTI LAURENTII RECONSTRUXIT 1566 ». Le bâtiment est surmonté de toitures en bâtière, d’un dôme central et d’un clocheton couronnant une horloge.

Rue de l’Hôtel de Ville 6
4031 Liège 

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Classés comme site le 15 octobre 1937

Institut du Patrimoine wallon

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Écluse de Rivage en Pot

L'écluse de Rivage en Pot permettait le passage du canal de l'Ourthe, achevé en 1854, vers la Meuse. L’appellation de l’écluse rappellerait la probable affectation des lieux à l’époque romaine. L’étymologie du « Rivage en Pot » proviendrait des mots latins, « ripa », qui signifie rive, et « emporium » qui peut se traduire par entrepôt, comptoir commercial, marché public.

L’ouvrage est composé de deux portes à deux vantaux et bordé par des murs de quai en grand appareil de calcaire. Ceux-ci sont limités par des garde-corps constitués par des bornes en calcaire supportant des mains courantes en fonte peinte. La maison de l’éclusier, construite au milieu du XIXe siècle, occupe les alentours immédiats.

Rue Garde Dieu
4031 Liège

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Classée comme monument le 20 mai 1983

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant - SPW

Tombe du docteur Jean-Pierre Paul Bovy

Créé sur un terrain cédé par la famille Nagelmackers en 1864, le cimetière de la Diguette remplace l'ancien cimetière d’Angleur, situé à l'emplacement de la place Andréa Jadoulle, non loin de l'église primitive démolie au XIXe siècle. Le cimetière de la Diguette conserve un ensemble exceptionnel de sépultures aux typologies variées. Au nombre de celles-ci figurent le monument funéraire de la famille Nagelmackers, de style néoclassique ou la chapelle funéraire de la famille de Serdobine, de style néo-roman, élevée en 1881 d'après les plans de Charles Soubre. 

Une de ces tombes perpétue le souvenir du docteur Jean-Pierre Paul Bovy (1779-1841), connu pour ses Promenades historiques dans le Pays de Liège. 

La stèle, couronnée d'un chapiteau et d'une croix, porte l’inscription :

« Jean Pierre Paul / BOVY / Docteur en chirurgie etc. / Auteur / des promenades historiques / dans le pays de Liège etc. / né à la Citadelle de Liège / le 20 octobre 1779 / mort à Liège / le 26 août 1841 / R.I.P. ».

Cimetière de la Diguette
Rue Devant l'Aîte
4031 Liège

carte

Classée comme monument le 28 janvier 1981

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant-SPW

Ancienne ferme de la Paix d'Angleur

De cette ancienne ferme du XVIIe siècle, autrefois clôturée, ne subsiste que la partie occidentale, restaurée au XXe siècle. Celle-ci tire son nom de la tradition selon laquelle la Paix d'Angleur y aurait été signée en 1313, mettant ainsi fin aux luttes communales de Liège. 

Bordant la rue au nord, le corps de logis est construit selon un plan en T en briques et calcaire au-dessus d’un rez-de-chaussée en moellons de grès. Le bâtiment s’élève sur deux niveaux percés de baies parfois entièrement restaurées, à croisée ou traverse et piédroits chaînés. Le pignon ouest est éclairé de grandes fenêtres rectangulaires de la fin du XVIIIe siècle. Les couvertures prennent la forme de bâtières à coyaux d'ardoises ou de tuiles. Ce logis est flanqué d’une tour au sommet sans doute récent. Elle jouxte une annexe sous toiture en appentis, percée d'archères.

Située en léger retrait, la tour-porche abrite un portail en plein cintre. L'étage est percé d'une baie en tuffeau, à croisée, dont l'appui, la traverse et le linteau se prolongent en bandeaux. La toiture en bâtière à croupettes et coyaux surmonte une corniche portée par des corbeaux de tuffeau. À droite de l'entrée, une longue aile de dépendances en moellons de grès a été restaurée. Au fond de la placette contiguë à la ferme se trouve une chapelle de création récente dédiée à Notre-Dame de Bon Secours.

Rue O. Decroly 59
4031 Liège

carte

Classée comme monument le 13 mai 1942

Institut du Patrimoine wallon