SPW - G. Focant
Citadelle de Namur
Situé sur un éperon rocheux au confluent de la Meuse et de la Sambre, le site de la citadelle se développe au Xe siècle avec le comté de Namur. Mais l’organisation de la résidence comtale, dont le donjon, n’est pas clairement établie, sauf pour les deux tours semi-circulaires toujours visibles actuellement. Position stratégique entre la France et les Pays-Bas bourguignons, puis espagnols, la citadelle est agrandie à plusieurs reprises – notamment lors de la construction, en 1690, du fort d’Orange, du nom de Guillaume III d’Orange, qui, allié aux Espagnols, le fit ériger – et elle subit différents sièges, dont celui de Louis XIV en 1692. Démantelée par Joseph II, la citadelle est relevée par les Hollandais. Poste de commandement de la position fortifiée de Namur en 1914 et 1940, elle est totalement démilitarisée en 1975.
Outre le fort d’Orange, fortification enterrée dessinant un pentagone reconstruit durant la période hollandaise, les vestiges spécifiquement préservés englobent également un des accès à la place forte. Ainsi, la porte de Bordial, identifiable à son portail baroque et remontant au XVIIe siècle, clôturait, côté Sambre, les fortifications de Terra Nova, la dernière enceinte bastionnée construite sur un site devenu, dès le XIXe siècle, un haut lieu naturel, culturel et touristique.
Les murailles bénéficient actuellement d’une campagne de restauration.
Citadelle de Namur
5000 Namur
Site classé le 19 février 1991
Parties classées comme monuments les 16 octobre 1975, 7 avril 1977, 6 octobre 1978 et 2 mai 1996
Repris sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant
Hôtel Groesbeeck de Croix
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Construit en brique et calcaire de Meuse sur deux niveaux, l’hôtel de Groesbeeck de Croix acquiert sa physionomie actuelle au XVIIIe siècle. Bien que la façade arrière date de 1605, l’architecte est parvenu à conférer à l’édifice un style Louis XV bien typé. Le vestibule, présentant un décor finement stuqué, donne accès à un palier sous une impressionnante rotonde stuquée. Le premier étage, outre de beaux salons à décor peint sur toile, présente une salle dont le revêtement mural comporte des cuirs à motifs pressés au moule, dorés et colorés. La cuisine est tapissée de 1.250 carreaux de faïence. L’hôtel est aujourd’hui le siège du musée des Arts décoratifs du Namurois.
Rue Joseph Saintraint 3
5000 Namur
Classé comme monument le 29 mai 1934
Institut du Patrimoine wallon
G. Focant SPW
Église Saint-Loup
Construite entre 1621 et 1645 par l’architecte de Saint-Charles-Borromée à Anvers, l’église Saint-Ignace des Jésuites de Namur – devenue Saint-Loup en 1773 – est remarquable par les voûtes en tuffeau à décor entièrement sculpté de ses nefs, dont la couleur claire contraste avec les marbres noirs et rouges des colonnes annelées et avec l’ensemble des confessionnaux en chêne superbement ouvragés.
À l’extérieur, la façade, intégralement refaite à l’identique en 1865-1867, développe une pompe toute particulière grâce à ses puissants pilastres et colonnes cannelés, à ses volutes du second étage et au troisième niveau qui porte en relief le monogramme du Christ.
Rue du Collège
5000 Namur
Classée comme monument le 15 janvier 1936
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
Le Bataillon des Canaris
Le Bataillon des Canaris est un groupe de folklore et de reconstitution. Il représente une unité namuroise de la révolution belgique (1789-1790), première période d’indépendance de nos régions, qui voit les Belges prendre les armes contre l’empereur Joseph II.
A Namur, des volontaires sont refusés pour insuffisance physique, défaut de taille ou d'âge. Finalement enrôlés dans un bataillon spécial, ils sont habillés dans un costume de couleur jaunâtre, d’où leur surnom de "Canaris". Commandés par le Major Dumonceau, ils transforment ce sobriquet en un titre glorieux.
Le groupe a été reconstitué en 1972 par Jean Fivet sur le modèle des Marches d’Entre Sambre et Meuse. Aujourd’hui, fort d’une vingtaine de membres, il évolue vers la reconstitution, notamment en renouvelant ses uniformes avec des draps de laine comme il était d’usage dans les armées du 18e et en s’équipant de fusils à silex.
Le bataillon anime la Citadelle de Namur où il possède sa "Caserne". Chaque année, le temps d’un week-end, il y installe son bivouac.
Depuis 2007, le bataillon possède une « amusette liégeoise », petit canon monté sur un affût de brouette et utilisé en soutien à l’infanterie dans l’armée belgique.
Les fêtes de Wallonie, les Molons de la Royale Moncrabeau et les Echasseurs de Namur
Les Fêtes de Wallonie rassemblent chaque année à Namur des dizaines de milliers de personnes, venues le temps d'un week-end célébrer dans la capitale, la culture et l'histoire wallonnes. Un programme festif composé de concerts de tous styles, stands de dégustation (de peket, notamment), vente de jouets et bibelots, animations pour enfants, groupes folkloriques, épreuves sportives, messe en wallon, etc., le tout dans une ambiance bon enfant.
Plus traditionnels, s’y rencontrent également les Molons et les Echasseurs. Les premiers sont un groupe littéraire, philanthropique et humoristique de 40 hommes, fondé officiellement en 1843 dans le curieux but de cultiver l’art du mensonge. A cet effet, un grand concours de minteries est même organisé début septembre. Mais le talent de ces hommes portant tous la même tenue, dont font partie un chapeau conique sur lequel figure le nombre 40 et une grande cape bleue, ne s’arrête pas là : ils sont également chanteurs et musiciens et jouent d’instruments complètement hétéroclites et fantaisistes.
Ils sont souvent installés sur un gradin fixe ou roulant qui leur confère encore plus d’originalité. Les Echasseurs sont un autre groupe incontournable des festivités. Ils représentent une des plus anciennes coutumes du folklore namurois, les combats sur échasses étant attestés dès 1411. Les jouteurs de Namur sont répartis en deux groupes, les Mélans et les Avresses. Au son des tambours qui scandant la bataille, habillés à la mode du XVIIe siècle, ils tentent de faire tomber l’adversaire en l’attaquant, par exemple, des épaules et des échasses.
Le troisième week-end de septembre
Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013
Le Grand Feu de Bouge
Toujours dressé sur la même colline, le Grand Feu de Bouge est préparé par la Confrérie du Grand Feu dès le mois d’octobre. Le dimanche soir, la cérémonie d’allumage débute par le cortège des personnalités, des confréries et des sociétés folkloriques de la région.
Les six feux périphériques sont ensuite allumés avant que ce ne soit le tour du bûcher central, de plus de 15 mètres de haut. Selon les croyances populaires, celui qui arrive à voir les sept feux en même temps est protégé des sorcières durant l’année. Un mannequin personnifiant le Bonhomme Hiver coiffe la perche du Grand Feu, autour duquel on danse des rondes.
1er dimanche de carême, dimanche des Brandons
Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013