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1340

SPW - G. Focant 

Pavé sacré à Louvain-la-Neuve

Un clin d'œil de l'histoire wallonne

Les auditoires Sainte-Barbe furent, en 1972, les premiers inaugurés à Louvain-la-Neuve, dans la nouvelle ville universitaire conçue suivant un schéma et un esprit totalement neufs par le professeur Raymond Lemaire (l921-1997), jusqu’alors connu comme spécialiste de la protection des villes traditionnelles et des monuments.

Trente-six ans plus tard, la première ville nouvelle construite en Wallonie (depuis la place forte de Charleroi en 1666) pour et autour de l’Université catholique compte près de 19.000 habitants, dont désormais une majorité non étudiante.

Avec l’affaire des Fourons, celle de Louvain, au milieu des années 1960 également, contribua puissamment à l’évolution du sentiment wallon lorsque les étudiants flamands, après des mois de vives manifestations anti-wallonnes, à connotation parfois racistes, obtinrent de la hiérarchie de l’Église catholique belge l’expulsion, hors de Leuven, des sections francophones de l’Université catholique jusque-là bilingue. 

Aujourd’hui, l’incontournable réussite de ce pari urbanistique en Wallonie tend à occulter les origines peu glorieuses de celui-ci, or la crise de Louvain fut une étape importante – et logique – dans la prise de conscience menant à une première réforme de l’État jusque-là encore unitaire.

Plutôt que la première pierre posée par le roi Baudouin en février 1971, nous retiendrons, comme symbole de cette étape, le « pavé sacré », fruit d’un canular estudiantin tournant en dérision l’expulsion flamande. 

L’année universitaire 1972-1973 débutait le 2 octobre et était la première où des étudiants (ingénieurs) se retrouvaient à Louvain-la-Neuve. Ils y inauguraient les auditoires Sainte-Barbe parmi la boue des chantiers. Ils décidèrent de marquer l’événement en allant prélever un pavé de la place du Vieux-Marché à Leuven et, en se relayant, le transplantèrent dans l’unique espace public existant à Louvain-la-Neuve, la place Sainte- Barbe, le 12 octobre 1972. Il s’y trouve toujours, tache plus sombre mais anonyme au milieu des autres pavés.

 

Place Sainte-Barbe
1348 Louvain-la-Neuve

carte

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

UCL

Bibliothèque centrale de l'UCL : hommage à Léopold Genicot

Né en 1914 et décédé en 1995, Léopold Genicot est à la fois un historien médiéviste d’envergure internationale et un militant wallon. Docteur en Philosophie et Lettres de l’Université de Louvain, il est chargé de cours à l’U.C.L. pendant la guerre, époque durant laquelle il contribue à cacher des prisonniers en fuite.

A la Libération, il s’investit dans le Mouvement wallon, notamment au sein du mouvement de tendance chrétienne Rénovation wallonne. Au sein de l’Université, dans les années 60, il maintient le dialogue avec les professeurs flamands et contribue à définir les modalités du transfert à Louvain-la-Neuve. C’est au cœur de cette ville nouvelle   qu’il a contribué à créer   qu’il dispense, à partir de 1981, un cours d’Histoire de la Wallonie.

Désireux de rendre leur histoire aux Wallons, il dirige la rédaction d’une Histoire de la Wallonie, publiée en 1973. Premier ouvrage scientifique de ce type, son approche continue de faire référence. Sur le plan politique, il adhère au Rassemblement wallon au sein duquel il réclame l’autonomie culturelle pour la Wallonie et l’instauration d’un véritable système fédéral. Décédé en 1995, Léopold Genicot a été élevé au rang d’Officier du Mérite wallon en 2012.

Bibliothèque centrale
1348 Louvain-la-Neuve

carte
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Pinky Pintus : perception et impression à Ottignies

Surplombée par une passerelle, le comptoir d’accueil, créé ici par Pinky Pintus, cherche à s’inscrire totalement dans l’univers du Service public de Wallonie Mobilité et Infrastructures.

Dans cet édifice destiné à la gestion des réseaux routiers, Pinky Pintus s’évade en évoquant l’univers des paquebots que lui inspirent les gardes corps de la passerelle qui surplombe le premier étage. Dès lors, dessine-t-elle un comptoir d’accueil en forme de proue de navire très stylisée. Disposées angulairement, les faces du comptoir sont deux quadrilatères posés obliquement pour contredire la succession des murs verticaux partout ailleurs. Ces obliques suggèrent un mouvement, quoi de plus normal dans un tel cadre.

Comparant les ailes du bâtiment à celle d’un avion, la designer prolonge ses rêveries en imaginant le voyage que le visiteur pourrait accomplir à l’aide d’images projetées. En face du comptoir, une zone de repos et d’attente convie le visiteur à pérégriner à la découverte des travaux routiers. Des projections d’images numériques sur un mur, clichés privés et photographies réalisées par Muriel Thies, témoignent de l’impact des réalisations de ce ministère. Judicieuse entrée en matière pour les visiteurs invités à une séance de travail. Outre l’aspect narratif du programme, Pinky Pintus compte sur la distorsion des images. Projetées en oblique sur le mur, déformées donc, celles-ci renforcent une volonté de brouiller les repères spatiaux, de déstructurer l’espace.

En projetant l’image lumineuse d’un cadran d’horloge sur le mur latéral du comptoir d’accueil, c’est comme si l’on tournait le temps en dérision. Ce jeu sur sa représentation n’est pas dénoué d’humour. Tâche lumineuse omniprésente, le visiteur se retrouve face au temps lorsqu’il oblique pour s’adresser à l’accueil, face à une réalité concrète de son voyage. 

Le mobilier a été conçu avec la complicité de l’Atelier Naos, designer et ensemblier liégeois lui-même lauréat d’un concours de la Commission des arts à Charleroi. L’espace créé derrière cette proue abrite ordinateur, téléphone et autres accessoires. Les matériaux choisis sont le chêne blanchi et l’inox pour les accessoires. Un cordon de lumière souligne la liaison du meuble au sol pour donner une impression de lévitation.

Le site : la direction des Routes du Brabant wallon à Ottignies
 
Le SPW Mobilité et Infrastructures a choisi d’implanter son antenne en Brabant wallon dans un édifice neuf aux abords de l’avenue de Veszprem à Ottignies.

D’allure assez classique, l’édifice se réfère à l’architecture publique traditionnelle : un corps central sur trois niveaux et deux ailes sur deux niveaux s’étendant symétriquement de part et d’autre. Un parement de briques couleur terre de Sienne et des toitures à doubles pans en zinc renforcent cette pondération des effets décoratifs. L’ensemble est austère et rigoureux tout en cherchant un confort d’utilisation. Si neuf baies carrées animent parcimonieusement les ailes au niveau du rez-de-chaussée, la tendance s’inverse aux étages où un rythme de colonnes hors d’œuvre supporte les toitures pour permettre un allègement maximal de l’étage supérieur. Les fenêtres y sont dès lors quasiment panoramiques.

Le concours valait ici pour l’aménagement artistique du hall d’accueil, espace particulièrement stratégique dans ce genre d’édifice. Après consultation de six créateurs, c’est la liégeoise Pinky Pintus qui fut choisie par le jury en mars 2000.

L’œuvre en tant que telle cherche à modifier toute l’atmosphère du hall. Le comptoir d’accueil apparaît latéralement, à la gauche du visiteur, après qu’il ait traversé un sas. Il est disposé dans un espace percé sur deux étages et éclairé également par la lumière provenant du premier. La passerelle qui surplombe l’accueil est à l’origine du sens que la designer voulait donner à son mobilier. De cet espace aéré du premier étage, se déploient les couloirs distribuant les bureaux des deux ailes symétriques de l’édifice, autre élément ayant inspiré le projet d’intégration.

Avenue de Veszprem 3 
1340 Ottignies-Louvain-la-Neuve

Conditions d'accès : hall accessible aux heures de bureau

G. Focant SPW

Ferme du Douaire à Ottignies

Ancienne gentilhommière du XVIe siècle, la ferme du Douaire est une des plus belles fermes brabançonnes en quadrilatère. 

L’édification en briques rouges et calcaire de ses bâtiments s’étale sur les XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. La première campagne est réalisée à l’initiative du seigneur Barthélemy de Borchoven en 1638 ; celui-ci offrit le bien en dotation à son épouse Jeanne de Limelette à sa mort. 

L’édifice tire probablement son nom de « Douaire » de cette donation. L’ensemble se compose d’un corps de logis en « L », d’une grange en long, de vacheries et d’étables. Abandonnée dans les années 1960, la ferme est rachetée par la commune en 1971, restaurée et depuis affectée à des activités culturelles. La grange est devenue une salle polyvalente, le corps de logis abrite une bibliothèque et l’écurie une ludothèque.

Rue des Combattants 2
1340 Ottignies

carte

Classée comme monument et comme site le 31 août 1984

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château d'Ottignies et église Saint-Remy

Au cœur du noyau primitif d’Ottignies se trouve un ensemble architectural de premier plan, composé du château, de l’église et de son presbytère. Appelé parfois « château de l’Étoile », l’édifice visible depuis l’avenue des Combattants est un ancien domaine ducal du Brabant donné en fief depuis le 12e siècle à une famille d’Ottignies. 

Un château est en effet construit à cet endroit pour la première fois en 1180. L’édifice actuel est mentionné depuis 1312 mais fut incendié au début du 17e siècle et reconstruit en 1626. Le château, qui ne se visite pas, s’articule autour d’une cour intérieure fermée ; il est flanqué d’une ferme et est caractérisé par une grosse tour de trois niveaux surmontée d’un clocheton d’ardoises.

En face du château se situe l’église Saint-Remy, de style classique, bâtie en 1785 en lieu et place d’un ancien sanctuaire, ravagé par les flammes en 1726. Elle abrite un grand Christ en bois provenant d’un calvaire autrefois situé le long de la route de Mousty. Au flanc du sanctuaire se trouve le presbytère, reconstruit dans le troisième quart du 18e siècle en brique et pierre bleue. 

Non loin de là, sur le pignon du centre culturel, se trouve une fresque monumentale évoquant le folklore de l’entité réalisée par Claude Rahir.

Avenue des Combattants
1340 Ottignies

carte

Classé comme site le 29 mai 1952

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Ferme du Biéreau à Louvain-la-Neuve

Citée pour la première fois en 1601, la ferme du Biéreau appartient alors à l’abbaye de Florival (Grez-Doiceau/Archennes). Appelée également « ferme du Bierwart », son nom signifie « belle vue » ou « beau regard ». 

Les bâtiments, s’articulant autour d’une cour rectangulaire, forment un espace clôturé érigé en briques et pierre bleue au milieu du XVIIIe siècle. Sur la façade du logis subsiste une pierre aux armes de l’abbesse Anne-Josèphe de la Croix (1733-1749) et porte sa devise « Crux mihi Dux » (la croix est mon guide). Ce blason a été repris en 1991 dans les armoiries de la ville où ses quatre coquilles Saint-Jacques symbolisent Louvain-la-Neuve. La très belle grange ancienne en colombages est pour sa part datée de 1550 et conserve son ossature en bois d’origine vieille de 300 ans. 

Cette ferme, la plus ancienne du hameau, était l’un des rares bâtiments présents sur le plateau de Lauzelle avant l’installation de l’Université catholique de Louvain dans les années 1970. Acquise par la ville en 1977, superbement restaurée, elle est depuis devenue un centre culturel et musical reconnu.

Place polyvalente
1348 Louvain-la-Neuve

carte

Classée comme monument le 27 décembre 1988

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Domaine du château de Lambermont

Le baron Auguste Lambermont est une figure importante d’Ottignies au 19e siècle, tant au niveau local que national. Ministre d’État, secrétaire du ministre des affaires étrangères sous le règne de Léopold Ier, c’est lui qui négocia le rachat des droits de péage sur l’Escaut avec les Pays-Bas en 1861 et favorisa ainsi le développement du chemin de fer. Anobli dès 1863, un boulevard porte son nom à Bruxelles ainsi qu’une avenue dans son village d’origine. 

La propriété dans laquelle il vécut avec sa famille se compose d’une villa, d’une ferme, d’un verger et d’un grand jardin entourés d’arbres. Il s’agit d’une propriété privée dont il n’est pas possible de faire la visite. En face du château se trouve l’église Saint-Joseph, petit sanctuaire néo-médiéval construit en 1872.

Avenue Lambermont 65
1341 Limelette, Belgique

carte

Classé comme monument le 28 mai 1973
Classé comme site le 28 mai 1973

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Notre-Dame à Céroux-Mousty

L’église Notre-Dame de Céroux-Mousty est un remarquable édifice de style roman datant du 11e siècle. Ce sanctuaire très ancien, érigé sur les fondations d’une villa romaine, aurait été fondé par saint Materne. L’édifice est toutefois remanié au 18e siècle puis restauré en 1967. Le transept est rehaussé en 1744, une tour de croisée octogonale est ajoutée au 16e ou au 17e siècle. Un avant-porche a été pour sa part construit en 1937. Sous le chœur se trouve une crypte qui servait de lieu de vénération des reliques pour les pèlerins et les malades. Obstruée par des murs depuis les années 1820, elle a été déblayée dans les années 1960. 

L’église conserve un riche mobilier parmi lequel un beau Christ gothique du 15e siècle, une chaire de vérité et des statues populaires du 17e siècle et quelques pierres tombales des 17e et 18e siècles. Le chœur, le transept, la nef et la crypte ont fait l’objet d’une mesure de classement séparée dès 1952 avant que l’ensemble du bâtiment ne soit classé dans sa totalité.

Église Notre-Dame de Céroux-Mousty © G. Focant

Rue de la Station 1
1341 Céroux-Mousty

carte

Classement comme monument le 25 juin 1986

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Tour de Moriensart

Sous l’Ancien Régime, la seigneurie de Mousty relève de celle de Tilly, proche de l’abbaye de Villers-la-Ville. Vers 1240, le seigneur Arnoul de Morel fait bâtir un imposant donjon de plan carré pour y installer la seigneurie de Moriensart. Établie aux confins du duché de Brabant, la forteresse servait à en protéger les frontières. Érigée en moellons de grès en style roman tardif dans la première moitié du 13e siècle, cette tour est surmontée d’une superstructure ajoutée au début du 17e siècle, lorsque le bien passe dans l’apanage de la famille espagnole des Coloma. 

Cette structure est composée d’une toiture pyramidale d’ardoise encadrée par quatre tourelles d’angle polygonales et de trois lucarnes. Au pied de la tour se trouve la ferme du même nom, reconstruite après l’incendie de 1780 et dont une partie accueille des réceptions et séminaires. Il s’agit d’une ferme en carré typiquement brabançonne. 

La tour de Moriensart est toujours habitée actuellement et ne se visite pas.

Rue de Moriensart
1341 Céroux-Mousty

carte

Classée comme monument le 29 mai 1952

Non visitable

Institut du Patrimoine wallon