Code postal
5600

G. Focant-SPW

Ancienne halle de Philippeville

L’ancienne halle de Philippeville est un important bâtiment de style classique construit en bel et grand appareil de calcaire dans le dernier quart du 18e siècle. Une première construction date toutefois du 16e siècle, pendant la période espagnole, probablement vers 1588. Le mur situé à droite et décoré de volutes et d’un oculus date quant à lui de 1700. 

Au départ, la halle joue un rôle économique et politique et ne comporte pas d’étage. Les travaux menés par les Français au 18e siècle dotent l’édifice de cet étage ainsi que d’un balcon ; le rez-de-chaussée est pour sa part maintenu en l’état et est caractérisé par une série d’arcades. 

En 1819, sous le régime hollandais, les halles sont pavées en pierre de taille. Leur fonction évolue après la Seconde Guerre mondiale lorsqu’elles sont transformées en hôtel de ville dans les années 1950. 

Après le départ des services communaux, le bâtiment accueille un bureau de police avant d’être fermé en 2007 pour raisons de sécurité. Une longue et importante restauration est entreprise entre 2010 et 2014 afin d’installer le foyer culturel et le syndicat d’initiative et du tourisme de Philippeville.

Place d’Armes 12
5600 Philippeville

carte

Classée comme monument le 27 septembre 1972

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Saint-Philippe de Philippeville

En 1555, les Espagnols édifient de toutes pièces une forteresse près du village disparu d’Écherennes. Cette nouvelle ville forte est baptisée en l’honneur du nouveau roi d’Espagne Philippe II. Il s’agit de protéger cette enclave namuroise en terres liégeoises des velléités des rois de France qui, toutefois, obtiennent la possession de la place forte à la suite de la signature du traité des Pyrénées en 1659. 

L’église Saint-Philippe est aujourd’hui le seul monument contemporain de la fondation de la ville par les Espagnols, les autres bâtiments anciens ayant été construits et remaniés par les Français. Décentrée par rapport à la place d’Armes, cœur de la forteresse, elle a été érigée dès 1556 en calcaire. De style gothique, elle était à l’origine une chapelle militaire bâtie pour la garnison installée à Philippeville. La date de son édification nous est renseignée par la pierre de fondation, conservée à l’intérieur et portant une longue inscription latine relatant les circonstances de l’événement. 

Le sanctuaire abrite également une trentaine de monuments funéraires de personnages liés au passé militaire de la ville sous la domination française (1659-1815). L’intérieur est remanié entre 1750 et 1761 en style classique par l’architecte Jean-Baptiste Chermanne, mais des travaux menés en 1906 sous la direction de l’architecte Lange firent disparaître ces aménagements. Sont toutefois conservées des stalles de style Louis XIV du début du XVIIIe siècle et des fonts baptismaux contemporains de la fondation de l’église.

Rue Église Saint-Philippe
5600 Philippeville

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Classée comme monument le 15 janvier 1936

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Châteu-ferme de Neuville

Dès le Moyen Âge, la localité de Neuville est partagée en trois seigneuries. À l’Époque moderne, l’une d’elles appartient aux Auxbrebis, seigneurs de Samart, la seconde à la famille d’Yves et la troisième à l’abbaye de Florennes, présente à cet endroit dès le 12e siècle. Au 18e siècle et jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, l’abbaye rassemble entre ses mains ces trois seigneuries. 

Sur la place principale, non loin de l’église, se trouve le château-ferme de Neuville, ample ensemble clôturé en calcaire dont les bâtiments agricoles ne sont pas antérieurs aux 19e et 20e siècles. Le robuste logis seigneurial et une tour d’angle datent toutefois des 16e et 17e siècles bien qu’ayant été sérieusement restaurés en 1976. 

Le château a été construit par la famille d’Auxbrebis dont les membres détenaient la charge de grand bailli d’Entre-Sambre-et-Meuse et qui vendirent le tout à l’abbé de Florennes en 1737. À l’entrée du complexe se trouvent les vestiges d’une tour circulaire d’un niveau percée de trois arquebusières en marbre rose, issu de carrières autrefois en activité dans la région. 

Au fond de la cour se situe l’imposant logis, probablement construit en trois temps et conservant à l’intérieur des aménagements de style Louis XIV parmi lesquels un escalier et un plafond stuqué.

Place de Neuville 9
5600 Neuville-le-Chaudron

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Classé comme monument le 18 février 1981

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Église Saint-Jean-Baptiste de Neuville-le-Chaudron

Dès le Moyen Âge, la localité de Neuville était partagée entre trois seigneuries dont l’une appartenait aux influents seigneurs-abbés de Florennes. Cette importante abbaye du comté de Namur parvient à rassembler les trois fiefs au XVIIIe siècle et devenir ainsi l’unique seigneur du coin. 

Non loin de l’ancien château-ferme construit par la famille Auxbrebis se trouve l’église paroissiale dédiée à saint Jean-Baptiste. Cet édifice de style classique a été construit entre 1757 et 1760 par Jean-Baptiste Chermanne, prolifique architecte du comté de Namur auquel nous devons encore bon nombre d’églises. 

Une tour carrée, percée d’un portail mouluré et surmonté d’un fronton triangulaire, précède une nef de quatre travées ainsi que le chœur. L’intérieur est couvert de voûtes décorées de stucs de style Louis XV dont un cartouche orné d’une colombe portant un rameau et l’inscription « Pacifice 1760 », devise de Dom Maur Bertrand, abbé de Florennes, seigneur du lieu à l’époque. Le chœur abrite un maître-autel de style Régence du début du XVIIIe siècle ; le reste de l’église conserve du mobilier de la même époque (autels latéraux, stalles et confessionnaux). Les fonts baptismaux d’allure gothique datent du XVIe siècle et sont placés sur un socle roman plus ancien. Parmi les statues présentes, celles des saints Paul de Tarse, Pierre et Jean-Baptiste datent de 1760 et sont contemporaines de la consécration du sanctuaire.

Place de Neuville
5600 Neuville-le-Chaudron

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Classé comme monument le 19 septembre 1997

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Saint-Martin de Fagnolle

Siège d’une importante seigneurie depuis le Moyen Âge, Fagnolle devient un village essentiellement agricole après la fin de l’Ancien Régime. Il conserve un habitat largement tributaire du XVIIIe siècle resté très homogène. Entourée par le cimetière, la petite église dédiée à saint Martin occupe à peu près le centre de la localité. 

Les murs de clôture du champ des morts sont déjà exceptionnels : les pilastres d’entrée sont en effet datés « Anno 1762 » sur les sphères qui les couronnent ! L’église est un petit édifice de calcaire érigé du XVIe au XIXe siècle, souvent remanié, composé d’une seule nef de deux travées et d’un chœur de même largeur. 

La nef date probablement de la seconde moitié du XVIe siècle mais a déjà été restaurée en 1725 comme l’indique une inscription sur la façade. Cette restauration a été menée grâce à la réutilisation de pierres du château fort alors en ruines. La façade est reconstruite en 1827 en réutilisant une belle porte gothique du XVIe siècle que l’on prétend provenir également du château. 

À l’intérieur sont conservés un autel à retable du XVIIe siècle avec des statues des saints Victor et Charles Borromée, deux calvaires en bois des XVIe et XVIIe siècles et plusieurs pierres tombales du XVIIIe siècle.

Rue Culot-d’en-Bas
5600 Fagnolle

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Classée comme monument et comme site le 29 août 1988

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Ancien lavoir de Fagnolle

Après avoir constitué une importante seigneurie sous l’Ancien Régime et vécu au rythme de son château, Fagnolle se tourne vers l’agriculture au 19e siècle. Il constitue encore aujourd’hui un village agricole mais conserve des vestiges de son passé glorieux telles les ruines de son château fort et son ancienne maison du bailli, aujourd’hui reconvertie en presbytère. 

Édifice public né dans nos régions au 19e siècle, le lavoir doit répondre à certains besoins. Typiquement rural, il est l’endroit où l’on vient laver son linge exclusivement. Il participe à la vie courante de la communauté paysanne et occupe une place importante au sein du village ; il était le lieu de rendez-vous des lavandières. Beaucoup de ces monuments n’ont malheureusement pas survécu à l’invention des machines électriques et les survivants restent aujourd’hui des témoins d’une époque révolue. 

L’ancien lavoir de Fagnolle est l’un des rares exemples wallons ayant fait l’objet d’une mesure de classement au titre de monument. Situé au cœur du hameau, il se compose de trois abreuvoirs en pierre bleue du milieu du 19e siècle placés sous un abri en moellons de calcaire couvert de tôles ondulées.

Rue de Fagnolle 15
5600 Fagnolle

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Classement comme monument et comme site le 20 avril 1988

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ancienne maison du bailli à Fagnolle

À la fin du 11e siècle, le comte de Hainaut Baudouin II vend une partie de ses terres situées dans l’Entre-Sambre-et-Meuse à l’évêque de Liège Henri de Verdun. Seule la terre de Fagnolle n’était pas inclue dans cette vente et devint alors une terre franche, c’est-à-dire un territoire libéré de certaines servitudes (charges, taxes…). 

Le premier seigneur connu du lieu est Hugues Ier de Rumigny-Florennes en 1249. Le fief passe ensuite entre les mains de diverses familles. Pour aider le seigneur dans sa tâche, un bailli était investi de fonctions très étendues dans les domaines administratif, judiciaire, financier et militaire. 

Appelée également cense du seigneur, l’ancienne maison du bailli abrite le presbytère depuis 1827. Cet édifice appartient à l’origine à la famille de Niverlée qui occupa le poste de bailli de Fagnolle entre la seconde moitié du 16e siècle et la fin du 18e siècle. 

Il s’agit d’une solide construction carrée datant du dernier tiers du 16e siècle, bâtie en moellons de calcaire et flanquée d’une tour circulaire à l’angle sud-est. Celle-ci est percée d’une arquebusière à proximité de la porte d’entrée permettant la défense du lieu.

Rue du Bailli 18
5600 Fagnolle

carte

Classée comme monument le 14 juin 1951

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ruines du château de Fagnolle

Terre franche située aux confins de la principauté de Liège sous l’Ancien Régime, Fagnolle appartient à la famille de Rumigny-Florennes à partir du 13e siècle. La première mention d’un seigneur remonte à Hugues Ier en 1249 ; la seigneurie est ensuite entrée dans le patrimoine des Enghien et des Barbençon. Le château tomba aux mains des Français en 1554 et fut repris l’année suivante par Guillaume le Taciturne qui le fit sauter tout en maintenant une garnison. La ruine du château épuise le village même, qui est abandonné en même temps que la forteresse. Le château devient possession des princes de Ligne au début du 17e siècle puis abandonné à nouveau en 1659. 

En 1770, la terre de Fagnolle est érigée en comté d’Empire par Joseph II. Le château et la terre de Fagnolle ont sans conteste joué au Moyen Âge un rôle stratégique de premier plan dans la défense de l’Entre-Sambre-et-Meuse à l’époque où la forteresse devait défendre la trouée de l’Oise. Le château, édifié en calcaire, dessine un quadrilatère ponctué de quatre tours circulaires et cerné par des douves. 

Le complexe, aujourd’hui en ruines, aurait été érigé au 13e siècle, probablement au moment de la première prise du titre de sire de Fagnolle par Hugues Ier de Rumigny. Les quartiers d’habitation dateraient de la seconde moitié du 14e siècle. Deux tours d’angle sont encore partiellement debout et présentent un bel appareil de moellons de calcaire ; au dos des remparts se trouvent les vestiges de bâtiments résidentiels.

 

Ruines du château de Fagnolle © Jo Van Hove

Rue de l’Hospiteaux
5600 Fagnolle

carte

Classé comme monument le 15 décembre 1970

Institut du Patrimoine wallon