Socio-économique
5 septembre 2018
Ouverture à Liège de la première salle de consommation de drogue

En dépit d’une loi du 24 février 1921 qui concerne le trafic des stupéfiants et des psychotropes, les autorités de la Ville de Liège soutiennent le projet encadré par la fondation Tadam de créer une salle d’accès public, où la consommation de drogue est autorisée selon un protocole très précis. Située à l’arrière de la Grand-Poste, en plein centre-ville, cette salle ouvre ses portes le 5 septembre 2018 sans susciter de réaction judiciaire. Ce passage en force assumé par le bourgmestre Willy Demeyer vise à la fois à rencontrer des besoins immédiats et à forcer une modification législative, en prenant exemple sur des expériences similaires dans quelques villes d’Europe

Destinée à accueillir une moyenne journalière de 150 personnes qui consomment habituellement en rue de l’héroïne et de la cocaïne, la « Salle de consommation à moindre risque » (SCMR), surnommée la « salle de shoot », est placée sous le contrôle du centre Alfa, spécialisé dans la dépendance aux drogues. Après plusieurs années d’existence, le modèle suscite des réactions contrastées, mais la loi modifiant celle de 1921 qui a été publiée au Moniteur belge le 21 mars 2023 crée désormais une exception dans le cadre des SCMR : les personnes y travaillant ne pourront pas se voir accusées d’avoir facilité l’usage de drogues à autrui. Financée par Belspo, une étude est en cours dans le but d’évaluer les SCMR ; ses résultats sont attendus en mai 2026.