À 36 ans, Philippe Gilbert aborde la 117e édition de Paris-Roubaix avec le statut d’outsider plutôt que de favori. Cette course qui manque encore à son riche palmarès, il a l’a pourtant préparée avec de sérieuses ambitions.
Comme souvent sur les pavés du Nord, la sélection s’opère rapidement ; évitant les pièges, Gilbert n’hésite pas à attaquer et, à moins de 50 kilomètres de l’arrivée, il est seul en tête, mais un groupe de poursuivants revient sur lui : son coéquipier Yves Lampaert, le vainqueur sortant Peter Sagan, ainsi que Wout van Aert, Sep Vanmarcke et l’Allemand Nils Politt, autant de gros bras dont le coureur wallon se méfie.
Faisant la course en tête, au prix d’un gros tempo, Philippe Gilbert décroche finalement Sagan à une quinzaine de kilomètres de l’arrivée. Seul Politt reste à sa hauteur et la victoire se joue au sprint, sur la piste du stade vélodrome de Roubaix. Attentif jusque sur la ligne, Gilbert ne laisse pas échapper sa chance et décroche ainsi son quatrième « monument », après ses succès sur le Tour de Lombardie (2009 et 2010), Liège-Bastogne-Liège (2011) et le Tour des Flandres (2017). À la fin de sa carrière, seule une victoire à Milan-Sanremo échappera à celui qui raccroche son vélo le 15 octobre 2022, à la suite d’un critérium d’adieu, à Valkenburg, terre de ses exploits sur l’Amstel et le championnat du monde 2012.