La question semblait réglée depuis l’adoption unanime par le Parlement de Wallonie du rapport et des recommandations de « la Commission d’enquête parlementaire chargée d’examiner la transparence et le fonctionnement du Groupe Publifin » (juillet 2017) et depuis l’adoption du « décret gouvernance » porté par Valérie De Bue (29 mars 2018). Publifin a eu beau changer de nom (Enodia), l’Intercommunale liégeoise ressurgit pourtant à nouveau au centre de l’actualité, en septembre 2019, au moment où se met en place le nouveau gouvernement arc-en-ciel présidé par Elio Di Rupo. Précisément, l’accord de majorité précise en toutes lettres que l’exécutif mettra en œuvre, endéans un délai de six mois, les recommandations de la commission d’enquête adressées au groupe Enodia-Nethys.
Quand est rendu public le détail des opérations chafouines de vente des filiales Voo à Providence, Win et Elicio à Ardentia Tech, le ministre wallon des Pouvoirs locaux, P-Y. Dermagne, soutenu par le Ministre-Président, se saisit de tous les outils juridiques à sa disposition. Dès la mi-septembre, il prend une série de mesures, avant d’imposer des sanctions radicales : les ventes des trois filiales sont annulées et le conseil d’administration de Nethys est ouvertement mis en cause (6 octobre). à la suite de la démission des administrateurs, les principaux gestionnaires du groupe sont licenciés. Le 18 octobre 2019, trois membres du management de Nethys (Stéphane Moreau, Pol Heyse et Bénédicte Bayer) sont évincés sans indemnités. Transmis au parquet fédéral, le dossier est à mis à l’instruction par le parquet général de Liège.