Pendant des siècles, la licorne a été exclusivement une créature légendaire, à corne unique, présente dans de nombreux récits aussi bien en Orient qu’en Occident. Depuis quelques années, une autre sorte de licorne intéresse cette fois les milieux économiques et financiers. Le nom de licorne est en effet attribué à une start-up privée, de moins de 10 ans d’existence, non-cotée en bourse, dont la valeur est estimée à un milliard de dollars ou plus. Si elle entre en bourse, la licorne perd son nom.
En soi, l’appellation « inventée » en 2013 par une spécialiste du capital-risque, l’Américaine Aileen Lee, conserve sa part de rêve…, à la fois en raison du montant de la valorisation des activités, et parce que, sur la planète financière, les licornes sont en nombre limité. Une centaine dans le monde (et surtout aux USA) en 2015, 363 en 2019, dont 45 en Europe. C’est par conséquent un cercle restreint que rejoint Odoo, société établie à Ramillies et spécialisée dans les logiciels de gestion, en juillet 2021.
Offrant 80% de ses services et rendant payant les 20% restants de fonctions les plus avancées, Fabien Pinckaers, le patron d’Odoo, s’est lancé dans la R&D en 2012 et a été soutenu par des fonds publics venant de la SRIW et de Noshaq, notamment. Avec son savoir-faire, Odoo connaît pendant dix ans une croissance moyenne annuelle de 60%. Le cap du milliard de dollars de valorisation est dépassé le 29 juillet 2021 quand le fonds d’investissement américain Summit Partners, déjà présent au capital de la société informatique, rachète des parts pour un montant de 180 millions d’euros. Tout en maintenant un solide ancrage wallon, Odoo est la première licorne en Wallonie et la troisième en Belgique, après Collibra et Team.Blue. En 2024, la valorisation d’Odoo atteint les 5 milliards de dollars et la société reste la seule licorne en Wallonie.