Les infrastructures de la Wallonie


SPW - Secrétariat général / Département de la Géomatique et DGO3 / DEMNA / DCD / Cellule SIG

Les ponts sur la Meuse en 2011

Si la rareté a marqué les siècles précédents, les ponts vont se multiplier par-dessus la Meuse au cours du XXe siècle. Permettant le trafic routier d’abord, ferroviaire ensuite, autoroutier et du TGV enfin, les constructions surplombant le fleuve témoignent de l’accroissement des besoins en mobilité. En 2011, près de 75 ponts surplombent le cours de la Meuse, de la source à son embouchure…

Référence
Segefa


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Les ponts wallons du Xe au XVIIIe siècle

Au moyen âge, l’établissement des villes le long des cours d’eau répond à des besoins de transport évidents et les ponts demeurent un élément essentiel de l’agglomération médiévale. Jusqu’au XIe siècle, les ouvrages sont en bois (leur fragilité contribue à la connaissance relative que l’on peut avoir du phénomène). L’usage de la pierre se répand ensuite, permettant de résister au temps et aux crues. Au XIe siècle, Liège, Namur et Dinant semblent disposer de leur premier pont en pierre. L’architecture des ponts mosans est très caractéristique : les ouvrages aux arches élevées comportent sept à dix piles toujours plus hautes à mesure que l’on se rapproche de l’arche centrale, donnant ainsi à l’ensemble l’aspect d’un dos d’âne.
Se comptant sur les doigts d’une main durant le premier millénaire, les ponts ne sont pas beaucoup plus nombreux sur la Meuse entre les XIe et XVe siècles. En raison des crues, leur existence est parfois de courte durée. Preuve de l’importance que les ponts revêtent encore à cette époque, leur destruction absolue figure parmi les sanctions infligées à Dinant et à Liège par Charles le Téméraire, en 1466 et 1468. Par contre, on en identifie davantage sur la Sambre et sur l’Ourthe. Quant aux ponts « wallons » situés sur l’Escaut, ils se limitent à la ville de Tournai, et au seul mais spectaculaire Pont des Trous dont une partie date du XIIIe siècle.
En 2011, près de 75 ponts surplombent le cours de la Meuse, de la source à son embouchure…

Références
Fan01 cartes I, III, IV et VIII


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Les ponts sur la Meuse jusqu’en 980

À l’heure des routes, autoroutes et voies ferroviaires ultrarapides, l’importance du passage d’un fleuve ou d’une rivière paraît plus que secondaire. Pourtant, la possibilité de traverser un cours d’eau a conditionné pendant des siècles la circulation des gens et des marchandises et influencé durablement l’aménagement du territoire. Dès l’époque romaine, les routes qui sont construites suivent le cours des rivières et des fleuves. Les points de traversée ne sont pas fréquents. Outre certains « passages d’eau » généralement en barque, il n’existe que quatre ponts sur la Meuse (peut-être y avait-il encore un cinquième à hauteur d’Andenne). L’importance de cet enjeu se lit par exemple dans le nom de lieu : ainsi Maastricht doit-elle son nom à trajectum ad Mosam (mosa trajectum) « traversée de la Meuse », seul pont construit sur la route Tongres-Cologne. Un autre pont traverse la Meuse à hauteur d’Ombret, sur la liaison routière Tongres-Arlon. Un troisième pont est attesté à hauteur de Dinant, sur la route Bavay-Trèves. Quant au pont que l’on situe à hauteur de l’actuelle Charleville-Mézières, cités fusionnées situées de part et d’autre du fleuve, il a défini la première dénomination du lieu, à savoir Arcae Remorum, Arches (sur la Meuse). Il était situé sur la route reliant Reims à Cologne. Ces constructions paraissent avoir subsisté à ces différents endroits jusqu’au Xe siècle, complétés par d’autres passages d’eau moins élaborés.

Références
Fan01 cartes I, III, IV et VIII


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Les voies romaines structurantes sous le Bas-Empire (250 ap. J-C)

Alors que l'empire réorganise la Gaule en trois provinces (27 avant J-C), un vaste réseau routier est imaginé pour relier les principales cités à Lyon. Le tracé de ce réseau est confié à Vipsanius Agrippa (25 avant J-C). Deux grandes voies principales relient Lyon à Cologne, d’une part, à Boulogne, d’autre part et constituent en quelque sorte les deux axes structurant. Entre les deux, des voies transversales traversent le territoire wallon, reliant les capitales des cités. On identifie deux axes importants. La Chaussée Brunehaut quitte Boulogne vers l'est et rejoint Cologne en passant par Bavay : sur la première partie du trajet, Boulogne-Bavay, le chemin passe soit par Arras, soit par Tournai. Ensuite, vient la voie Bavay-Cologne, passant par Binche, Gembloux, Perwez, Tongres et Maastricht ; elle existe dès le premier siècle de notre ère. Parcourant les crêtes, elle anticipe de plusieurs siècles l'autoroute de Wallonie.
Plus récente, une chaussée claudienne joint Reims à Trèves en passant par Arlon, et permet de relier Reims à Cologne. Des bornes milliaires donnent une indication de distance. Au début du IIIe siècle, sous le règne de Caracalla (211-217), le réseau est consolidé et restauré. Deux documents de cette époque nous sont parvenus qui décrivent assez bien les itinéraires romains : il s’agit de l’Itinéraire d’Antonin et de la Table dite de Peutinger.

Références
At10 ; BruRW52a ; BruRW52b ; JqSd ; LQ-303 ; www_crea


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