Expansion des Francs dans les provinces romaines du nord (406-451)

À l’entame du Ve siècle, le rappel des Légions du Nord en Italie ouvre la porte du Rhin. Dans le sillage des Vandales (406), les Francs rhénans atteignent le cours de la Meuse, remontent le fleuve et s’installent à l’ouest des Saliens (entre la rive gauche du Rhin, la Meuse et aux Ardennes + sur la rive droite du Rhin jusqu’à la Werra). Quittant les terres peu fertiles du nord, les Francs « saliens » migrent quant à eux vers le sud, s’établissent sur les terres délaissées par les Nerviens, remontent le cours de l’Escaut, et prennent possession de ce que seront la Flandre et une partie du Brabant, mais sans s’aventurer vers les terres stériles de la Flandre maritime. Sous la conduite de leur premier roi, Clodion, ils poursuivent pacifiquement leur remontée de l’Escaut mais se heurte à la ligne de défense conservée par Rome, à hauteur de Tournai. Par les armes, les « Saliens » conduits par Mérovée forcent alors le passage (431-451), s’emparent des villes de Tournai, Cambrai et Arras et de tous les territoires fortement (pour l’époque) peuplés situés au nord de la Somme. En 451, les Huns et leurs alliés germains déferlent sur l’empire et en sonnent le glas.

Références
AT4 ; BruGS-06 ; BruRW46 ; BruRW47 ; BruRW48 ; Dor24 ; Er33aFrancs ; L19SR16 ; MoDic1 ; Per-05

 


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

L’implantation de peuples germains dans les provinces romaines du nord (250-398)

Dans l’espace wallon actuel, la paix romaine est subitement brisée dans la deuxième moitié du IIIe siècle par des envahisseurs germains qui profitent des troubles civils de l’Empire. Francs et Alamans sèment la dévastation sur la rive gauche du Rhin, tandis que Frisons et Saxons débarquent par la mer. Dans les zones dévastées des Nerviens et des Trévires, l’empereur Maximin est contraint d’accepter les Francs comme colons-lètes (291 après J-C.) et est forcé de préparer la défense de l’empire du côté de la mer. Installés en petits groupes, les lètes (laeti) sont des colons d’origine germanique à qui Rome confie des terres en échange d’un service de défense militaire. « Sous le Bas-Empire, une armée romaine est une armée au service de Rome et non pas une armée composée de Romains » (RouTR14). Une deuxième vague (dans les années 290) voit les Francs dit saliens fondre sur l’île des Bataves et le nord de la Gallia Belgica. Les Francs Rhénans (dits ripuaires selon une expression utilisée pour la première fois au VIIe siècle) menacent le limes romain sur le Rhin.
Dès les premières années du IVe siècle, les offensives des Germains contre l’Empire se multiplient, notamment en raison de la poussée des peuples slaves d’une part, et des Huns d’autre part. N’étant plus protégées, les populations romanisées se déplacent vers le sud ; les Nerviens font de Cambrai leur capitale, les Ménapiens choisissent Tournai. L’espace wallon est ravagé par les troupes en guerre qui s’adonnent aux pillages ; les fortifications de villes, les retranchements le long de la route Cologne-Boulogne s’avèrent inutiles. Par contrat ou traité (foedus), l’empereur accepte l’installation des Francs dits saliens comme « fédérés » au nord de la terre des Ménapiens (Toxandrie) à condition qu’ils aident à la défense du Rhin (358). Ils peuvent conserver leur propre organisation, droit, religion, etc.

Références
AT4 ; BruGS-06 ; BruRW46 ; BruRW47 ; BruRW48 ; Dor24 ; Er33Francs ; L19SR16 ; MoDic1 ; Per-05 ; RouTR


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L’empire romain soumis aux invasions germaniques (250-500)

Pendant trois siècles, les peuples de la Gaule Belgique voient leur sécurité assurée par un Empire romain solidement calé sur ses frontières, notamment grâce à ses garnisons postées sur le Rhin. À partir de la deuxième moitié du IIIe siècle, les terres de l’Empire sont d’abord convoitées par des voisins immédiats de plus en plus entreprenants, puis sont soumises à la dévastation par des envahisseurs surgissant de territoires beaucoup plus éloignés, souvent eux-mêmes poussés par  les Huns. Les péripéties politiques qui agitent Rome ne sont pas étrangères à l’affaiblissement d’un empire qui, en 395, est partagé en deux entre Honorius (empire romain d’occident) et Arcadius (empire romain d’Orient). Les principales invasions mentionnées ici vont transformer l’empire romain identifié sur la carte dans sa situation avant les invasions, au IIIe siècle.

Références
Duby35 ; Duby37 ; H36 ; H37 ; H41


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Fin de la conquête romaine du nord de la Gaule (54-52 av. J-C)

En 54 av. J-C, sous la conduite d’Ambiorix, les Éburons se révoltent et massacrent les troupes romaines tombées dans une embuscade (Atuatuca). Cette sévère défaite romaine incite trois autres tribus à la révolte. Établi près d’un endroit qui deviendra beaucoup plus tard Charleroi, le camp romain est menacé.
Durant l’hiver 54-53, César prépare la réplique depuis Amiens. Il mâte les Nerviens, les Ménapiens avant que 9 légions ne dévastent systématiquement le pays des Eburons. La revanche romaine est terriblement violente et sanguinaire. Le vide ainsi laissé par la disparition des Eburons est rempli par les Tongres, tribu germanique voisine.
La férocité du conquérant a impressionné. Elle incite les « Belgae » à se tenir coi. Hormis quelques Atrébates, ils ne participent pas à la grande révolte de Vercingétorix (52 av. J-C), ni à Alésia, ni à Gergovie. En 51 av. J-C, un dernier soubresaut voit Ambiorix conduire Atrébates, Morins et Ménapiens : cette tentative se solde par un nouvel échec. Un dernier raid de César au nord de la Meuse soumet durablement la Gaule à Rome.

Références : BruRW33 ; Duby29a ; www_Ga53 ; www_Ga56 ; www_sm1 ; www_sm3


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Conquête romaine du nord de la Gaule (58-54 av. J-C)

Proconsul d’Illyrie et des Gaules depuis 58 av. J-C, Jules César ambitionne de donner à Rome de nouvelles provinces. En 57 av. J-C, poursuivant sur leur lancée après leur succès dans l’Aisne, les légions romaines se défont d’une coalition de Nerviens, Atrébates et Viromanduens conduits par Boduognat (bataille de Sabis que l’on localise plutôt sur la Sambre que sur la Selle), avant de contraindre les Aduatuques qui s’étaient lancés dans une manœuvre dilatoire désespérée (peut-être à hauteur de Namur). En occupant finalement le pays des Eburons, César va soumettre l’ensemble de la Gaule belgique et s’employer à fixer durablement la limite septentrionale des possessions romaines sur le Rhin. En récompense de leur collaboration, les Rèmes obtiennent d’administrer la Belgique romaine pacifiée.

Références : BruRW33 ; Dor20 ; Duby29a ; www_Ga53 ; www_Ga56 ; www_sm1 ; www_sm3


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