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Aventin Christine

Culture, Littérature

Hermalle-sous-Argenteau 03/08/1971

En 1988, Christine Aventin fait une entrée fracassante en littérature : son premier roman, Le cœur en poche, est un succès abondamment médiatisé. Il est traduit en dix-sept langues. À peine âgée de 17 ans, la jeune Wallonne est placée sous les projecteurs pendant plusieurs mois. Une forte pression pèse sur ses épaules quand il s’agit d’écrire son deuxième ouvrage. En 1990, Le diable peint ne suscite pas la même effervescence que Le cœur en poche, mais l’auteure aspire à reprendre le fil de la vie à son commencement.

Passionnée de littérature, elle s’inscrit à l’Université de Liège où elle suit une licence en Philologie romane, et présente un mémoire consacré à « Nathalie Barney : le mythe de la littérature lesbienne ». En Erasmus en Grande-Bretagne, elle étudie la littérature anglaise à l’Université de Leeds. Pendant un an, elle est lectrice de français en Pologne, et enseigne la littérature belge à l’Université Jagellonne de Cracovie. Responsable de rédaction à mi-temps pour le mensuel C4, Christine Aventin y fait ses premiers pas en tant que journaliste avant de se remettre à l’écriture, car « la seule façon de ne plus être Le cœur en poche, c’était d’écrire et d’écrire autre chose », avoue-t-elle.

Cataloguée phénomène de littérature alors qu’elle n’est encore qu’une adolescente, elle revient à l’écriture, en 2001, et fait ses premiers pas au théâtre. Dans ses romans souvent classés « érotiques », elle explore l’amour, le désir, la passion physique, s’affirmant dans une recherche formelle exigeante – chaque écrit présente une structure et une écriture qui lui sont propres. Ainsi, dans Portrait nu (2005), elle divise le roman en trois parties comprenant chacune sept chapitres de même taille. Celles-ci décrivent une nuit, une semaine, une saison, avec le même nombre de mots, l’idée étant, par cette construction, de créer une sensation d’accélération.

Après le roman, Christine Aventin pense au théâtre et collabore à l’écriture du spectacle Habit(u)a tion d’Anne-Cécile Vandalem, récompensé par le Prix du Meilleur Spectacle et le Prix de la Meilleure création artistique et technique. Participant à divers projets artistiques, elle rédige, en 2012, à la demande de la directrice de la compagnie Berdache Production, Julie Antoine, le texte de Red Shoes, sous-titré Manipulation de corps, détournements d’objets et de mots de tous les genres

En 2013, Christine Aventin se lance dans un nouveau genre, l’essai-fiction, avec Breillat des yeux le ventre, dans lequel, volontiers provocatrice, elle se regarde voir les films de Catherine Breillat, explorant l’art, la fiction et le vrai, la transgression, l’intimité, quelques-unes, avec les mots, les phrases et le corps, parmi ses questions préférées.

Christine Aventin se veut également poétesse et est l’auteure d’un recueil, Mors aux dents, en 2015. À l’occasion de Mons 2015, elle intègre le collectif Intermédiaires Variations – réunissant notamment Patrick Guaffi, Alain Dantinne, Paul Gonze, Jacqueline L’Heveder, Françoise Lison-Roche, Rachid Madanis, Colette Nys-Mazure, Milady Renoir, Jean-Marie Stroobants – qui est sélectionné pour l’exposition « Crée-moi un livre », organisée en collaboration avec la Fondation Mons 2015, et qui s’attache à faire le pont entre art contemporain et littérature.

En 2021, elle publieun essai féministe intitulé FeminiSpunk aux éditions Zones.

Œuvres principales

Le cœur en poche, roman (1988)
Le diable peint, roman (1990)
Le désir demeuré, roman (2001)
Portrait nu, roman (2005)
Arbadacarba, conte pour enfants (2010)
Red Shoes, théâtre (2012)
Breillat des yeux le ventre, essai-fiction (2013)
Mors aux dents, poèmes (2015)
FeminiSpunk (2021)