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Bastin Max

Militantisme wallon, Socio-économique, Syndicat

Huy 09/12/1919, Uccle 16/03/1971


Journaliste et responsable de La Cité dans les années 1950, envoyé spécial au Congo par les syndicats chrétiens, directeur du Centre d’Information et d’Education populaire du Mouvement ouvrier chrétien, animateur des Semaines sociales wallonnes de 1962 à 1970, Max Bastin lance un important dialogue entre forces progressistes chrétiennes et socialistes afin de dégager un projet de société progressiste en Wallonie. Il est l’un des deux responsables du « Groupe Bastin-Yerna ».

Comme nombre de jeunes Wallons de sa génération, Max Bastin avait vu ses études perturbées par les événements internationaux : après ses humanités gréco-latines à l’Athénée de Huy, il menait des études d’histoire à l’Université de Liège lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata. Licencié en Histoire et professeur à l’Athénée de Huy (1943), secrétaire permanent de l’Armée secrète (1944-1945), il est chargé ensuite, comme adjoint du major Bodeux, de dresser les dossiers pour faits de résistance au nom de l’Union des Fraternelles de l’Armée secrète (1946-1953).

Parallèlement, il milite au sein de l’éphémère Union démocratique belge et est en contact avec le Mouvement ouvrier chrétien. Actif au sein des Équipes populaires, vice-président du MOC Brabant wallon, il est chroniqueur au journal La Cité, où il traite, sous le pseudonyme de Georges François, de questions militaires et internationales. Succédant à William Ugueux, il devient le rédacteur en chef du journal (1955) et tend à faire partager à l’équipe éditoriale ses préoccupations personnelles : démocratisation de la presse, accessibilité à l’information, expliquer la politique et les questions de société.

Entre 1957 et 1960, Max Bastin est au Congo ; directeur du Courrier d’Afrique, à Léopoldville, fondateur et animateur de l’hebdomadaire Présence africaine, il œuvre à l’africanisation de ces journaux tout en essayant d’attirer l’attention des autorités belges sur l’évolution de l’état d’esprit dans la colonie. De retour en Europe (1960), Max Bastin est attaché aux Cabinets des Affaires africaines, puis des Communications (1960-1961). La politique l’a attiré avant son départ en Afrique. Les années 1960 sont celles où il redécouvre la Wallonie et ses problèmes. 

Co-fondateur (1961) et directeur du Centre d’Information et d’Éducation populaire (1962), co-fondateur de l’Institut supérieur de Culture ouvrière et de la Fondation Travail-Université (1967), directeur des Dossiers de l’Action sociale catholique, collaborateur à Démocratie, Max Bastin est devenu un permanent du MOC et c’est lui qui anime les Semaines sociales wallonnes de 1962 à 1970. Administrateur de l’UCL, vice-président de la Société d’Études politiques et sociales, Max Bastin forme au MOC une série de jeunes intellectuels de gauche et contribue au développement des Éditions Vie ouvrière. Il est aussi professeur à l’Institut des Hautes Etudes de Communications sociales (IHECS) à Mons.

Tant au sein du Mouvement populaire wallon que de Rénovation wallonne, mouvements auxquels il adhère après avoir été interpellé par les enjeux de la Grande Grève wallonne contre la Loi unique, Max Bastin se penche certes sur les questions culturelles et linguistiques, mais davantage sur les moyens de contribuer au rapprochement des progressistes. En collaboration avec Jacques Yerna, et en dehors des structures habituelles, il anime un groupe de réflexion, surnommé le Groupe Bastin-Yerna (ou groupe B-Y), qui sera à l’origine de plusieurs publications, dont Quelle Wallonie ? Quel socialisme ? les bases d’un rassemblement des progressistes, parues après le décès de Max Bastin. Membre fondateur de Rénovation pour l’Union des progressistes (1970), chrétien et fédéraliste, Max Bastin essaya en vain de lancer un mouvement travailliste indépendant du PSC en participant à la création d’Objectif 72. 

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 
Paul DELFORGE, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 124
Jean NEUVILLE, Dictionnaire biographique des militants du Mouvement ouvrier en Belgique, Bruxelles, t. 1, p. 76-77
Pierre SAUVAGE, dans Nouvelle Biographie nationale, t. 4, p. 30-32