Bauchau Amand
Socio-économique, Entreprise
dit BAUCHAU DE SENENNE
Namur 28/09/1813, Anhée 18/02/1882
Fils d’Auguste Bauchau et d’Eugénie Licot, Amand est le seul des sept enfants du couple à réellement poursuivre les activités industrielles et surtout financières des maîtres de forges qu’étaient ses deux parents. Veuve en 1827, Eugénie Licot s’était montrée une chef d’entreprise déterminée, trouvant pour son fils un parti intéressant en la personne de Pauline Wasseige, fille de Xavier Wasseige, avocat, homme politique, mais surtout co-fondateur des cristalleries du Val Saint-Lambert en 1826. Le mariage est célébré en 1837. Peu de temps après, Amand est associé au projet de la famille Puissant et de l’ingénieur anglais Thomas Bonehill pour fonder, à Marchienne-au-Pont, la Société anonyme des Laminoirs, Forges, Fonderies et Usines de la Providence (1838). Neveu de la veuve de Fernand Puissant, Amand Bauchau est l’un des deux directeurs gérants de la nouvelle société, l’autre directeur étant Thomas Bonehill lui-même. Le premier est chargé des achats et des ventes ; le second veille à la bonne marche de l’usine et à la fabrication. Très vite cependant, Amand Bauchau abandonne la fonction de directeur, mais devient par contre le troisième plus gros actionnaire de la SA de la Providence.
En 1841, pour sortir d’indivision suite à la mort de son père, est constituée la société Bauchau frères et sœurs à Moulins. Eugénie Licot-Bauchau demeure cependant la « maîtresse de forges », avant de déléguer progressivement les responsabilités à Amand Bauchau. Comme elle l’avait prévu, le déplacement des activités industrielles vers Liège et Charleroi sonne progressivement le glas de ses différentes forges. S’étant fait construire un château à Senenne (d’où la mention à son nom de famille), Amand Bauchau hérite de son frère Gustave des forges de Moulins (1867) ; deux ans plus tard, un moulin à farine, une machine à vapeur et une distillerie de genièvre prennent place le long de la Molignée.
À la mort de J-J. Petit, qui fut l’homme de confiance d’Eugénie Licot et le bourgmestre d’Anhée, Amand Bauchau accepte de le remplacer à la tête du conseil communal local (1873-1878). Propriétaire terrien, principal employeur de la région, Bauchau est confronté à la guerre scolaire dans les dernières années de sa vie. Face à la nouvelle loi sur l’enseignement primaire votée par les libéraux, A. Bauchau menace de reprendre les bâtiments scolaires offerts à la commune par sa mère : celle-ci avait explicitement exigé que des religieuses enseignent aux jeunes filles. La loi nationale provoquera de vives tensions dans le village d’Anhée, où les défenseurs de la foi (dont Bauchau) s’opposeront aux « sans Dieu » pendant de nombreuses années encore...
Sources
Hervé DOUXCHAMPS, La Famille Bauchau, vol. II, Bruxelles, 2003, Recueil de l’Office généalogique et héraldique de Belgique, t. LIII, p. 629-666
Paul Delforge