Biolley Jean-François
Socio-économique, Entreprise
Sallanches (Haute-Savoie) 18/11/1705 (ou 1715), Verviers 02/11/1790
Fils de François de Sales-Alexis Biolley (III), qu’il a accompagné lorsque ce dernier a quitté Sallanches pour faire fortune dans le nord, Jean-François Biolley se retrouve sur les bords de la Vesdre où son oncle, Jean-François-Joseph, a installé une manufacture de draps dès 1725, la maison Biolley et fils. Jean-François Biolley paraît jouer un rôle actif dans le succès de l’entreprise lainière. Ainsi que le rapporte l’historien Pierre Lebrun, dès 1765, Biolley avait trouvé le moyen de teindre dans des couleurs écarlates et ses produits étaient sans concurrence. Gardant pour lui le secret de sa fabrication, il fait construire d'importants bâtiments pour exploiter son savoir-faire et investit des sommes considérables. À la fin de sa vie, la maison Biolley avait fait faire de grands progrès à la fabrication des draps verviétois ; elle envoyait ses produits jusqu’en Russie et en Orient.
À 42 ans, son mariage avec Lambertine Simonis ressemble à une union mue par des préoccupations économico-financières. Lambertine (1721-1782) est en effet la fille de Henri Simonis (1686-1745), un important bourgeois qui, comme son frère Jacques Joseph (1717-1789), est « négociant » et sera désigné bourgmestre de la « Bonne ville ». Il semble que Jean-François Biolley exerce lui aussi la magistrature verviétoise durant l’année 1771.
Quant au couple Simonis-Biolley, il aura cinq fils entre 1751 et 1760 dont François de Sales-Alexis (V) (1751-1826) et Jean-François (1755-1822). Jean-François Biolley meurt au moment où la première révolution « liégeoise » est en péril. Il n’avait personnellement jamais témoigné beaucoup de sympathie à l’égard des fauteurs de trouble et de leurs idées ; au contraire, il était un adversaire déclaré des Zinck et autre Fyon.
Sources
Pierre LEBRUN, L’industrie de la laine à Verviers pendant le XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle, Liège, 1948, p. 207
Ginette KURGAN, Serge JAUMAIN, Valérie MONTENS, Dictionnaire des patrons en Belgique, Bruxelles, 1996, p. 145
Paul Delforge