Bonni Véronique
Politique, Député wallon
Verviers 24/07/1965
Députée wallonne : 2014-2018*
Conseillère communale de Dison élue en octobre 1994, Véronique Bonni accède d’emblée au Collège échevinal présidé par Yvan Ylieff. Elle est en charge de la tutelle sur le CPAS et de la Politique sociale. Ces compétences cadrent parfaitement avec ses préoccupations professionnelles ; assistante sociale, Véronique Bonni qui milite dans les rangs des Jeunes Socialistes depuis 1983 a exercé sa profession dans un PMS, dans l’enseignement spécialisé, à TéléService, ainsi que dans un service d’aides familiales. Jusqu’en 2013, elle sera directrice adjointe du Service d’aide aux familles et aux personnes âgées de la région verviétoise. Que ce soit en octobre 2000 (62,76%), 2006 (54,47%) ou 2012 (49,07%), le PS dispose à Dison de la majorité absolue et Véronique Bonni garde la confiance des électeurs.
En vue du scrutin communal de 2006, elle s’est déclarée candidate pour occuper la tête de liste du PS au moment où Yvan Ylieff sollicitait, à 65 ans, une dérogation auprès de sa section pour être candidat. Finalement, elle avait retiré sa candidature, laissant la préséance à Y. Ylieff (1.821 vp), tandis qu’elle occupait la dernière place (1.280 vp). En octobre 2012, le duo Ylieff (1.434 vp)-Bonni (1.041 vp) laisse à nouveau un important écart entre lui et tous les autres candidats.
Depuis 1994, Véronique Bonni est reconduite dans sa fonction échevinale, gardant l’Action sociale, à laquelle s’ajoutent la Petite Enfance et la Lecture publique, puis l’Enseignement, en tant que Première échevine depuis 2006. Elle préside aussi le Centre culturel de Dison. Candidate à plusieurs reprises aux élections législatives fédérales ou régionales depuis 1995, elle est souvent classée en 3e ou 4e position sur la liste du PS verviétois, ramenant des voix à son parti, mais sans briguer un mandat pour elle-même. En 2004, la Fédération verviétoise du PS change de stratégie et confie à Véronique Bonni la première suppléante au scrutin régional wallon du 13 juin (3.897 vp). Usant de la jurisprudence Damseaux, elle bénéficie alors de la prestation de serment en allemand d’Edmund Stoffels à Namur pour remplacer celui-ci au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le 7 juin 2009, elle doit laisser la première suppléance à Jean-François Istasse, si bien que se termine là sa première expérience parlementaire, malgré ses 3.166 vp.
Occupant la 4e suppléance à la Chambre, sur la liste PS, lors du scrutin anticipé du 23 juin 2010, elle sollicite là les suffrages de l’ensemble des électeurs de la province de Liège et recueille 4.821 vp (le code postal d’Andrimont). Elle nourrit d’autant moins d’espoir de siéger à la Chambre que la crise politique pour former un gouvernement fédéral se prolonge et qu’au moment où Elio Di Rupo devient le Premier ministre (décembre 2011), il y a six partis qui sollicitent un portefeuille. Pourtant, après l’annonce par Michel Daerden et Mauro Lenzini qu’ils continueront de siéger à Namur (2010) et la fin de carrière politique de Guy Coëme (2012), les députés socialistes liégeois du scrutin de 2010 enregistrent un nouveau départ quand Thierry Giet est désigné à la Cour constitutionnelle (juin 2013). Quatrième suppléante, Véronique Bonni découvre alors la Chambre fédérale à moins d’un an de la prochaine échéance électorale, le temps de travailler dans les Commissions Infrastructure et Santé.
Lors du triple scrutin du 25 mai 2014, elle occupe la 2e place des effectifs, derrière Edmond Stoffels, avec l’obligation de décrocher directement son mandat si elle souhaite siéger à Namur. Avec 4.588 vp (2e score du PS et 7e score tous partis confondus) dans la seule circonscription de Verviers, elle contribue au maintien du PS (24%) à son résultat de 2009 (25%) et de ses deux sièges. Le 13 juin 2014, elle prête serment à Namur. Elle retrouve aussi les bancs de la Fédération Wallonie-Bruxelles. En application du décret wallon sur le cumul, elle doit abandonner son échevinat disonais. échevine empêchée, elle est remplacée par Benoit Dantine.
Membre de la Commission Affaires générales-Relations internationales, de la Commission Travaux publics-Action sociale-Santé (2014-2017), de la Commission pour l’égalité des chances entre les hommes et les femmes (2014-2018), dont elle occupe une vice-présidence (2018), elle est membre (2014-2018) puis vice-présidente de la sous-Commission de contrôle des licences d’armes (2016-2017) ; la Verviétoise siège aussi au sein de la Commission Coopération (2014-2018), où elle occupe une vice-présidence (2017). Après l’appel du 19 juin 2017 de Benoit Lutgen à ne plus gouverner avec les socialistes et le changement de majorité qui se produit à Namur (juillet), Véronique Bonni se retrouve dans l’opposition, mais reste active dans les mêmes Commissions.
Déployant une sérieuse activité parlementaire, la députée wallonne s’attèle, bien avant l’affaire Weinstein et la mobilisation #Me Too qui s’en est suivie, à renforcer la législation pour lutter contre toutes formes de harcèlement, notamment sexuel dans les TEC. Avec Christie Morreale, Hélène Ryckmans et Véronique Salvi, elle dépose une motion qui vise à « soutenir les centres de planning dans la distribution des contraceptifs d’urgence, même en l’absence d’un médecin ». L’évaluation du mécanisme du coût-vérité en matière de gestion des déchets est aussi une de ses préoccupations. Elle tente un texte de résolution demandant la reconnaissance formelle par la Belgique de l’état de Palestine (2014).
Dans le dossier CETA, elle soutient la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la crise internationale qui s’en est suivi, elle adopte le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).
Durant cette législature, elle adopte encore une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétence nouvellement transférée aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur fait de la Wallonie une région pionnière.
Administratrice du CECP, de la CILE, du CPEONS et de Neomansio (2017-2018), présidente de la Régie de Quartier Havre Sac et du Centre culturel de Dison de 2004 à 2018, elle est tête de liste PS à Dison lors des élections communales d’octobre 2018. Davantage que face à l’opposition, c’est par rapport à Yvan Ylieff (1.139 vp), bourgmestre depuis 1974, qui pousse la liste PS qu’elle doit relever le défi explicite de réunir davantage de voix de préférence. Avec 1.606 vp, Véronique Bonni réussit son pari et ramène aussi le parti socialiste au-dessus de la barre des 50% (53,4%, + 4,3%) par rapport à 2012, enlevant 16 sièges (+2) sur 29, ne laissant pas beaucoup de sièges à une opposition éparpillée sur six listes différentes. En optant pour l’écharpe maïorale disonaise, elle renonce à siéger au Parlement de Wallonie en vertu du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons. C’est Jean-François Istasse, son suppléant, qui retrouve le chemin du Parlement de Wallonie. Elle est la première femme à occuper la fonction de bourgmestre à Dison. Durant la législature à la tête d’une des communes les plus pauvres du pays et où le taux de chômage est le plus élevé, elle met accent sur l’apprentissage du numérique dans les écoles, sur un panel d’aides sociales pour aider la population (projet permis de conduire), et mène une campagne en faveur de la réappropriation du lien social dans les quartiers.
Première suppléante lors du scrutin wallon du 26 mai 2019 dans la circonscription de Verviers, elle réalise 3.420 vp, deuxième score de sa liste derrière André Frédéric. Mais elle privilégie ses fonctions maïorales à Dison, tout en étant experte auprès du Cabinet du ministre Frédéric Daerden et conseillère au Cabinet fédéral de Carine Lalieux depuis 2021.
Mandats politiques
Conseillère communale de Dison (1994-)
Échevine (1995-2014)
Députée de la Fédération Wallonie-Bruxelles (2004-2009)
Députée fédérale (2013-2014)
Députée wallonne (2014-12/2018)
Echevine empêchée (2014-12/2018)
Bourgmestre (12/2018-)
Sources
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont L’Avenir, 20 février 2024
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2021)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014 à 2018, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
https://www.veroniquebonni.com/ (s.v. décembre 2017)
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