Botin Frederick
Politique, Député wallon
Ciney 23/11/1970
Député wallon : *2019-2020*
A l’issue du triple scrutin du 26 mai 2019, les majorités se sont rapidement mises en place dans les entités fédérées, alors que les négociations se prolongent pour la formation du gouvernement fédéral. En l’absence d’une nouvelle équipe à ce niveau de pouvoir, le gouvernement sortant reste en affaires courantes avec l’ensemble de ses ministres. Pour la plupart d’entre eux, il faut cependant prêter serment au lendemain des scrutins, les uns à la Chambre fédérale, les autres dans les assemblées fédérées pour entériner leur élection. Ensuite, il faut laisser son siège de député à son suppléant dès lors que l’on reprend ses activités ministérielles le temps des affaires courantes et de la formation du nouvel exécutif. Député wallon élu dans la circonscription de Dinant-Philippeville, François Bellot est confronté à cette situation, en tant que ministre fédéral de la Mobilité. Pendant la période où il exerce dans les gouvernements Michel II, Wilmès I et Wilmès II, c’est-à-dire jusqu’au 1er octobre 2020, il est remplacé à Namur par Frédérick Botin, son premier suppléant.
Avec 3.577 vp, ce dernier a réalisé le 2e meilleur résultat des suppléants, tous partis confondus, et davantage de voix que Françoise Mathieux, la 2e candidate effective du MR élue au Parlement de Wallonie en même temps que François Bellot. Membre de la Commission Budget-Infrastructures sportives (2019-2020), le nouveau député wallon de la majorité est confronté aux premières manifestations de la pandémie de la Covid-19 qui vient changer tous les plans de la majorité arc-en-ciel d’Elio Di Rupo. Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il est membre de la Commission des Affaires générales-Relations internationales-Règlement et Contrôle des communications des membres du gouvernement. Après cette parenthèse parlementaire, Frédérick Botin reprend ses activités professionnelles (octobre 2020).
Après des études en comptabilité et fiscalité à l’école communale supérieure de Secrétariat, Administration et Commerce (ECSSAC, actuellement Haute école de la ville de Liège) en 1990, il entame sa carrière à Ciney, au sein de l’Association wallonne de l’élevage /des éleveurs (awé). En 1994, il devient le directeur général de cette structure spécialisée à la fois dans le suivi de performances, les conseils d’accouplement, l’encadrement technico-économique, les outils informatiques de gestion de troupeau destinés aux éleveurs de bovins, d’ovins-caprins, de porcs, de volailles et de lapins (asbl), et dans des activités tournées vers la production et la commercialisation de semences bovines et le transfert d’embryons (awé scrlfs). Diversifiant progressivement ses activités, l’awé se transforme en awé groupe, structure faîtière d’Elevéo et Inovéo en 2019. Frédérick Botin est aussi vice-président du Marché couvert de Ciney.
Par ailleurs, président de la section locale MR de Ciney jusqu’en 2013 et membre de la fédération provinciale namuroise du MR depuis les années 2000, il se présente à diverses reprises aux élections communales à Ciney. Depuis de très nombreuses années, le parti libéral y occupe une position largement majoritaire. Après avoir associé le PSC de 1988 à 1994, le bourgmestre libéral Charles Cornet d’Elzius avait passé la main au jeune Jean-Marie Cheffert, 36 ans en 1994, qui décidait de repousser le PSC durablement dans l’opposition. En octobre 2006, les électeurs cinaciens plaçaient les trois partis traditionnels quasi sur une même ligne : le PS de Guy Milcamps gagnait deux sièges (7), le cdH de Barbeaux en perdait un (6), tandis que le MR du bourgmestre sortant Jean-Marie Cheffert maintenait ses 8 conseillers. Fort de sa popularité du moment, Milcamps prenait l’initiative de repousser le MR dans l’opposition et de s’allier avec Écolo (1) et le cdH de Michel Barbeaux. Occupant la dixième position lors de ce scrutin de 2006, Frédérick Botin réalise alors 363 voix de préférence et le 13e score de sa liste. En mai 2011, il saisit l’opportunité d’entrer au Conseil communal de Ciney. En octobre 2012, 3e candidat sur la liste Union (résolument MR avec des transfuges PS et cdH) emmenée par Jean-Marie Cheffert, il obtient 1.057 vp, 7e score d’une très forte liste qui décroche la majorité absolue (46,7%) avec 13 sièges sur 25. à la suite du bourgmestre Cheffert qui n’entend pas partager sa majorité avec d’autres partis, Frédérick Botin entre alors au Collège communal, en tant que Premier échevin, en charge des Travaux publics, du Personnel, de l’Urbanisme ; il s’occupe aussi, avec Jean-Marie Cheffert, du développement économique, en particulier du secteur agroalimentaire avec des revendications sur l’accueil à Ciney d’administrations décentralisées dans le cadre de la régionalisation de certaines compétences.
Administrateur du BEP (2009-2018) et de son comité de direction (2011-2018), du Centre européen du cheval de Mont-le-Soie (2010-2015), de la SWDE (2013-2018), membre du Comité de contrôle du Bureau d’étude de l’INASEP (2013-2020), l’échevin de Ciney connaît cependant une mandature agitée : très vite, en effet, les relations au sein du Collège s’altèrent, surtout entre l’échevin Deville (2e faiseur de voix derrière Cheffert) et tous ses collègues. La situation devient critique à l’été 2016 après une enquête judiciaire et l’acceptation d’une transaction pénale par Deville. Le bourgmestre en fait une question politique et demande la démission de son échevin qui refuse. C’est à couteaux tirés que s’achève la législature ; Frédéric Deville décide alors de former une liste pluraliste alternative sur laquelle il attire des libéraux, des socialistes (dont Guy Milcamps) et des cdH, et où il occupe la première place (ICI). Il confirme sa popularité auprès des électeurs avec 4.608 vp, remportant le scrutin haut la main, en frôlant les 54% et en obtenant 15 sièges (sur 25). Alors qu’écolo poussé par Patrick Dupriez enlève 3 sièges (15,2%), la liste ACTION, emmenée par Frédérick Botin (1.815 vp) et poussée par Jean-Marie Cheffert (1.711 vp) doit se contenter de 7 sièges (28,8%). Ciney change par conséquent à nouveau de bourgmestre, Frédérick Botin siégeant désormais dans l’opposition au Conseil communal.
Le 9 juin 2024, il n’est candidat à aucun des trois scrutins, européen, fédéral et régional. Quant au scrutin communal d’octobre 2024, ses préparatifs laissaient entendre, en 2023, que Frédérick Botin et le MR rejoindraient la liste ICI de Deville, alors que J-M. Cheffert mettait un terme à ses activités politiques. En cours de route, le MR a changé d’avis (début 2024) et décidé de présenter sa propre liste.
Mandats politiques
Conseiller communal à Ciney (2012-)
Échevin (2012-2018)
Député wallon (07/2019-09/2020)
Sources
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024), dont Le Soir, 24 septembre 2016, 24 novembre 2016
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2019 à 2020, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
Cumuleo (-2023)
Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024) |
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