Champagne Paul

Culture, Poésie

Gilly 06/03/1894, Mons 02/06/1974

Chantre du Hainaut ainsi que le qualifie Émile Jacques dans la monographie qu’il lui consacre en 1986, Paul Champagne, Montois d’adoption, mène de front une carrière de professeur, de poète et d’essayiste.

Élève à Gilly puis au Collège d’Enghien, où il fait ses primaires, Paul Champagne entre en 1905 à l’Athénée de Charleroi et termine ses humanités huit ans plus tard, chez les Jésuites de la ville. Cette année-là, il publie son premier recueil, Les noces spirituelles (1913), bientôt suivi de son premier essai sur le poète Paul Claudel (1914). À l’Université catholique de Louvain où il est de retour au sortir de la guerre, il est inscrit en Philologie classique. Avec Carlo de Mey, Jean Teugels et Luc Hommel, il fonde La Jeunesse nouvelle, « revue de littérature et d’action » (1919), et y collabore aux côtés de Pierre Nothomb, notamment.

Proclamé docteur, en 1920, Paul Champagne entame une carrière de professeur à l’Athénée de Tournai où il reste un an, avant d’être désigné à l’Athénée de Mons, où il fait toute sa carrière (1921-1954). Professeur de langue et de littérature françaises à l’Académie des Beaux-Arts de Mons, (1939-1959), il est l’auteur de nombreux articles, publiés dans divers revues et journaux. Il étudie particulièrement l’œuvre d’Octave Pirmez et de Fernand Séverin, personnalités littéraires à qui il consacre plusieurs essais remarqués.

Attaché à sa terre natale hennuyère, il en rappelle au travers de diverses publications – la Géographie littéraire du Hainaut (1943), notamment – la richesse du patrimoine littéraire, ses artistes, ses écrivains ; dans ses poèmes, il chante les charmes du Hainaut et de la ville de Mons, en particulier – dans Marche à la lumière (1949), par exemple –, la nature, les paysages ; il se remémore aussi des souvenirs d’enfance, de l’adolescence.

Récompensé du Prix Ernest Bouvier-Parvillez pour sa longue activité littéraire (1949), le poète reçoit également le Prix Charles Plisnier de la province du Hainaut (1957), ainsi que le Prix Félix Denayer pour l’ensemble de son œuvre (1973), peu de temps avant sa disparition.

Sources

Émile JACQUES, Hommage à Paul Champagne (1894-1974) : humaniste, écrivain, chantre du Hainaut, Bruxelles, Perfectiora Excequentas, 1986
Émile JACQUES, dans Nouvelle Biographie nationale, t. I, p. 21-22
Gaston-Denys PÉRIER, « Paul Champagne, essayiste et poète », dans Les Cahiers Jean Tousseul, 1953, n° 2, p. 1-11
Robert FRICKX, Raymond TROUSSON, Lettres françaises de Belgique. Dictionnaire des œuvres, t. 2 : La poésie, Paris-Gembloux, Duculot, 1988, p. 193 ; 284 ; 313-314 ; 345-346
Robert FRICKX et Raymond TROUSSON (éds.), Lettres françaises de Belgique, Dictionnaire des œuvres, t. III : L’essai, Duculot, Paris-Gembloux, 1988, p. 323 ; 327 ; 338 ; 414-415
https://maisondelapoesie.be/poetes-list/champagne-paul/

Œuvres principales

Les noces spirituelles, poèmes (1913)
Paul Claudel, essai (1914)
Essai sur la poésie lyrique, essai (1919)
Le cœur et l’esprit, poèmes (1920)
Essai sur Albert Mockel, essai (1922)
La poésie de Fernand Séverin, essai (1923)
Octave Pirmez, sa vie, son œuvre, essai (1925)
L’extase de Psyché, poèmes (1925)
Le peintre Alex-Louis Martin, essai (1925)
Jacques Du Brœucq, essai (1926)
Essais et Esquisses, essai (1929)
Recherches sur Octave Pirmez, essai (1932)
Écrivains belges d’aujourd’hui, essai (1933)
Les yeux clos, poèmes (1936)
La poésie sociale en Belgique avant Verhaeren, essai (1936)
Hainaut mon beau pays, poèmes (1942)
Géographie littéraire du Hainaut, essai (1943)
Fernand Séverin, le poète, essai (1945)
Marche à la lumière, poèmes (1949)
Nouvel essai sur Octave Pirmez, essai (t. 1 : sa vie, 1952)
Nouvel essai sur Octave Pirmez, essai (t.2 : son caractère et sa pensée, 1952)
Des croix, des fleurs, poèmes (1953)
Le chanoine Puissant, essai (1957)
Fernand Séverin, l’œuvre, essai (1957)
Quelque inédits d’Octave Pirmez, essai (1959)
Essai sur Louis Delattre, essai (1959)
Quand l’âme chante, poèmes (1964)
L’eau pure, poèmes (1973)
La poésie lyrique en Belgique depuis 1830, essai (s.d.)