Clersy Christophe

Politique, Député wallon

Gosselies 02/03/1976

Député wallon : 2019-2024

Licencié et agrégé en Philologie romane de l’Université de Liège (1998), Christophe Clersy effectue une première licence en Science du travail à l’ULB (2000), tout en commençant sa carrière d’enseignant. Chargé de cours à l’Université du Travail à Charleroi pendant quelques mois (1998-1999), professeur de français à l’Athénée de Binche puis à l’Athénée de Marchienne-au-Pont (1999), il réoriente ses activités faites d’intérim en devenant agent de développement au sein de la fédération Solidarité des Alternatives wallonnes et bruxellois (SAW-B, 2001), puis, en intégrant l’asbl Solidarité Navetteurs, à Froidchapelle, où il est coordinateur d’une plate-forme de mobilité (2001-2002). Parallèlement, ce militant écologiste se montre particulièrement actif à Courcelles ; dès 1994-1995, il mobilise en effet la population contre un projet d’installation de décharge sur le terril n° 5 à Trazegnies. Rapidement, son engagement politique l’amène à intégrer le mouvement écolo dont il devient un permanent régional de 1999 à 2009, tout en se présentant aux élections communales d’octobre 2000, à Courcelles.

Courcelles la Rouge est dominée par le PSB depuis l’Armistice de 1918, avec une forte présence d’élus communistes, Georges Glineur, par exemple, exerçant la fonction d’échevin des travaux publics de 1965 à 1970, lorsque, pour la première fois, le socialiste Ernest Glinne devient le bourgmestre de la localité. En 1976, au moment de la fusion des communes, Courcelles demeure autonome en intégrant Gouy-lez-Piéton, Souvret et Trazegnies. Ernest Glinne est le premier bourgmestre de la nouvelle entité, avant de céder le relais, en janvier 1978, à Oscar Mendiaux (1978-1982), auquel succèdent Gilbert Krantz (1983-1988) et André Trigaut (1989-2006). C’est par conséquent contre la solide majorité socialiste du bourgmestre Trigaut que Clersy manifeste son opposition à la décharge publique et surtout qu’il se présente en octobre 2000, sur une liste écolo emmenée par… Ernest Glinne qui a tourné le dos au PS. En remportant quatre sièges (+3), Écolo contribue à la fin de la séculaire majorité absolue du PS (14 sièges sur 29). Le PS ne sauve sa présence au Collège qu’en s’alliant au PSC (3), l’opposition s’articulant alors autour du PRL-MCC (6 s.), d’écolo (4) et de l’UCPW (2). 

Six ans plus tard, en octobre 2006, emmené cette fois par Christophe Clercy (353 vp), Isabelle Meerhaeghe (127 vp) et Ernest Glinne en dernière place (117 vp), écolo est en recul (10,6%, 3 s.), comme le PS d’Axel Sœur (36,5%, 12 s.) qui conserve néanmoins les clés du Collège en s’alliant avec le MR, alors que le Front national s’invite au Conseil communal avec trois élus. La législature est difficile pour le PS, dont trois échevins sont sur la sellette et l’USC sous tutelle de la Fédération du PS. C’est finalement en octobre 2012 que tout bascule à Courcelles, quand le MR de Caroline Taquin (2.747 vp) est le seul parti en progrès (+10%), avec près de 30% des électeurs (11 sièges, +5). Cette fois, le MR s’allie au cdH (10%, 3 s.) et à écolo (9,5%, 3 s.), pour rejeter le PS (34,5%, 13 s.) dans l’opposition, avec le Front de Gauche de Robert Tangre, sans aucun élu FN. 

Chef de groupe écolo durant la législature précédente, Christophe Clersy devient le président du CPAS de Courcelles, en même temps qu’il est échevin en charge de l’Emploi, de l’énergie, de la Laïcité et de la Participation citoyenne. Tout au long de la législature, il développe une politique sociale proactive, identifiant les invendus des commerces locaux pour les redistribuer, lançant des achats groupés d’énergie, créant de nouvelles résidences-services et des logements de transit, favorisant la remise à l’emploi de personnes en difficultés, investissant dans les économies d’énergie, créant un salon de l’énergie, tout en inscrivant diverses autres initiatives dans un Plan local Climat-énergie. Contre l’avis de la commune voisine de Pont-à-Celles, il réclame l’installation de puissantes éoliennes à cheval sur les deux communes. 

Membre du bureau de la Conférence des Bourgmestres de Charleroi-Métropole, structure ambitieuse mise en place en janvier 2018, Christophe Clersy a élargi son horizon en devenant assistant parlementaire entre 2009 et 2014 ; en 2007, il a fait la campagne fédérale, figurant en 10e et avant-dernière place des suppléants dans le Hainaut (886 vp). Le 7 juin 2009, 1er suppléant au scrutin wallon, il réunit 1.318 vp et ce sont Xavier Desgain et Isabelle Meerhaeghe qui sont élus au Parlement wallon. Le 25 mai 2014, toujours au scrutin wallon, il est prudemment dernier effectif, dans la circonscription de Charleroi (496 vp). Après ces petits galops d’essai, celui qui devient secrétaire politique de la régionale écolo (2014-2018) se représente aux communales d’octobre 2018, avant de se lancer véritablement au scrutin wallon du 26 mai 2019, où il est tête de liste dans la nouvelle circonscription de Charleroi-Thuin.

En octobre 2018, d’abord, première candidate de la liste « Bourgmestre », Caroline Taquin (6.401 vp) frappe très fort en convainquant un électeur courcellois sur deux (50,55%), et surtout en disposant d’une majorité absolue particulièrement confortable (18 sièges sur 31). Alors que les deux listes de gauche perdent six sièges, écolo progresse en voix (près de 12%) sans toutefois obtenir de conseiller supplémentaire. Malgré sa majorité absolue, le MR tend la main à ses partenaires de la législature précédente, y compris le cdH réduit à un siège. Dans le nouveau Collège, Christophe Clersy (647 vp) reste un échevin aux compétences multiples : l’écologie, la biodiversité, la mobilité durable, la laïcité, les prés verts, la petite enfance, le développement durable, les relations Nord/Sud, l’économie durable et circulaire et les permis d’environnement.

Dans le même temps, soutenu par sa régionale, Christophe Clersy relève le défi de ramener à écolo le siège wallon perdu en 2014, épaulé par Vinciane Ruelle et Sandra Guily. Alors que trois candidats seulement de 2014 sont encore présents sur la liste écolo, cette équipe rajeunie réussit à atteindre la barre des 10% et à envoyer sa tête de liste (3.065 vp) à Namur. Il n’y a qu’en 1995, lors de la toute première élection directe des élus wallons que la circonscription de Thuin avait envoyé un représentant écolo à Namur ; jamais plus depuis lors. Quant à la circonscription de Charleroi, elle en avait envoyé deux en 1999 et en 2009, mais aucun en 2004 et 2014. En 2019, les verts carolos assurent par conséquent le service minimum. En choisissant de siéger comme député wallon, Christophe Clersy applique le décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats, et renonce à son échevinat à Courcelles. Suite à une AG d’écolo-Courcelles, il est remplacé par Hedwige Dehon, ce qui provoque la démission immédiate du 3e élu écolo, Tim Kairet (échevin écolo entre 2012 et 2018 et 2e score écolo en 2018).

Durant une législature wallonne marquée par la crise sanitaire de la Covid-19, les inondations de juillet 2021, la guerre en Ukraine et la crise énergétique, le député wallon écolo est l’un des vice-présidents de la Commission Environnement-Nature-Bien-être animal (2019-2024) et il est membre de la Commission Budget-Infrastructures sportives (2019-2024). Avec Thierry Witsel (PS) et Hervé Cornillie (MR), il est notamment l’auteur d’un rapport sur une meilleure utilisation des infrastructures sportives disponibles dans les écoles ; pointant le potentiel globalement inexploité des salles, terrains et piscines en dehors des heures de cours, ils plaident pour un accord entre la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles pour permettre aux athlètes et aux clubs d’occuper ces infrastructures en soirée ou durant les week-ends (septembre 2020).

Préoccupé par la disparition des distributeurs automatiques de billets dans les villages, le député wallon se mobilise pour une amélioration majeure de la qualité de tous les transports en commun, ainsi que pour l’emploi à Charleroi et la reconversion du site Gosselies de Caterpillar fermé depuis le 2 septembre 2016. Déposant un amendement avec Eddy Fontaine (PS), Laurent Devin (PS), Manu Disabato (écolo), Hervé Cornillie (MR) et Jean-Paul Wahl (MR) dans le dossier de la Boucle du Hainaut – ligne à haute tension 380 kV entre Avelgem et Courcelles – , il relaie les considérations de nombreux acteurs et obtient que le gouvernement wallon examine la pertinence du besoin de l’infrastructure envisagée, que soient analysés tous les éléments liés à sa justification, dans le respect des compétences fédérales en matière d’énergie, en particulier le transport, et d’envisager des alternatives techniques (novembre 2020). Il s’agit de prendre en considération les aspects paysagers, sur la santé, sur l’environnement et sur l’aménagement du territoire. Favorable à une consigne sur les canettes, préoccupé par le devenir et le développement de l’aéroport de Charleroi, il se fait le défenseur de la ministre Céline Tellier dans le dossier des Pfas (automne 2023). Quand la ministre Tellier lance un appel à projet pour créer deux parcs nationaux en Wallonie (2021), Clersy suggère d’en créer un dans le sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse, à cheval sur le Namurois et le Hainaut, et demande la mobilisation des acteurs ; sans succès. Quant aux dossiers « internationaux » (Mercosur, Ceta, etc.), il émet régulièrement des réserves, réclamant notamment de suspendre l’accord de libre-échange entre la Colombie et l’UE. Il dépose aussi une proposition de résolution pour que l’écocide soit reconnu au niveau international.

Député wallon, Christophe Clersy est embarrassé par une plainte en justice introduite par la commune de Courcelles en 2020 ; il lui est reproché d’avoir continué à consulter des documents réservés au Collège communal sur une plate-forme dédiée, alors qu’il n’était plus échevin. Ayant reconnu les faits comme une maladresse, une transaction pénale avec le parquet semble mettre fin au litige (septembre 2023), quand le conseil communal de Courcelles décide de poursuivre son ancien élu au civil (décembre 2023).

Au début de l’année 2023, il déménage, quittant Souvret pour s’installer à Hourpes, dans l’entité de Thuin, sans avoir l’intention de s’y présenter aux communales d’octobre 2024. Le 9 juin 2024, il est tête de liste écolo, dans la circonscription de Charleroi-Thuin, espérant avec Vinciane Ruelle décrocher deux sièges au Parlement wallon. Les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances. Le duo Clersy (1.089 vp) – Ruelle (1.322 vp) dépasse à peine les 1.000 voix de préférence, tandis que la liste écolo ne parvient pas à convaincre 10.000 électeurs, perdant plus de 6% pour se retrouver sous les 4%, son plus mauvais résultat depuis 1995 et le plus faible de toutes les circonscriptions wallonnes en 2024. Christophe Clersy est par ailleurs l’un des rares candidats écolo de Wallonie à réaliser un score supérieur à celui des candidates de sa liste, hormis Vinciane Ruelle.

 

Mandats politiques

Conseiller communal à Courcelles (2001-2019)
Président du CPAS et échevin (2012-2018)
Échevin (2018-06/2019)
Député wallon (2019-2024)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024), dont La DH, 31 janvier 2018, 31 mai 2019, 27 juin 2019, 18 novembre 2020, 20 novembre 2023 ; Le Soir, 6 avril 2018
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2019 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures 
Cumuleo (-2023)
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Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)