Cornillie Hervé

Politique, Député wallon

Tournai 07/10/1979

Député wallon : *2019-2022*

Au moment de la formation du gouvernement Di Rupo III, Jean-Luc Crucke devient ministre au sein d’une majorité arc-en-ciel, PS-MR-écolo. Il abandonne par conséquent le siège de député wallon où il a été élu le 26 mai 2019 dans la circonscription de Tournai-Ath-Mouscron. C’est Hervé Cornillie qui le remplace au Parlement de Wallonie (16 septembre 2019). Deuxième suppléant sur la liste MR emmenée par Jean-Luc Crucke et Alice Leeuwerck, Cornillie a réalisé le meilleur résultat des suppléants (3.572 vp), mais Véronique Durenne, tête de liste des suppléants (2.908 vp), a bénéficié de la dévolution des voix et est restée la première en ordre utile pour remplacer un éventuel effectif en impossibilité de siéger à Namur. Et très vite (juin), le cas se présente, Alice Leeuwerck préférant son mandat communal à son mandat régional, en vertu du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons. Dès lors, quand J-L. Crucke devient ministre, Hervé Cornillie prête serment, les deux suppléants de la circonscription siégeant au Parlement de Wallonie. Avec Hervé Cornillie, c’est un « ancien » municipaliste et militant libéral de longue date, connaissant bien les coulisses parlementaires, qui rejoint l’assemblée régionale. En effet, pendant près de vingt ans, il a été fortement impliqué dans la vie communale de Leuze-en-Hainaut, avant d’annoncer son départ au printemps 2018 alors qu’il était « Premier échevin sans compétence » dans le Collège dirigé par le cdH Christian Brotcorne. 

Arrivé en politique dans les années 1990, au moment où l’actualité était marquée par des affaires de corruption, de dioxine et d’enlèvement d’enfants, il est d’abord responsable des Jeunes étudiants libéraux, quand il mène ses études en économie et en Gestion à l’UCL, dont il sort bachelier en 2000, puis en Sciences politiques aux Facultés universitaires catholiques de Mons, où il obtient son master en 2003. Responsable des Jeunes MR, il se présente pour la première fois aux élections communales en octobre 2000, à Leuze-en-Hainaut. Soutenu par le bourgmestre Jean-Pol Renard, il est élu conseiller communal et se voit confier la présidence de la Commission Jeunesse, fonction qu’il met à profit pour relancer les plaines de vacances. 

Président de la Fédération des Jeunes Réformateurs du Hainaut occidental (1999-2008), le jeune Cornillie devient l’un des collaborateurs (2003-2004) de Hervé Hasquin, ministre-Président du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Administrateur de l’IPALLE, d’IDETA et de l’IEH (2001-2007), il devient ensuite rédacteur à l’Union nationale des Mutualités libérales (2004-2006), avant de redevenir collaborateur parlementaire entre 2006 et 2008, cette fois de Jean-Luc Crucke. « Junior Developer » chez Yves Rocher de 2008 à 2009, collaborateur au service qualité et plaintes de Bpost (2010), Cornillie devient le directeur de la Ligue Handisport francophone (septembre 2010-février 2013). Il est ensuite responsable à temps partiel de services administratifs et financiers au Belgian Paralympic Comittee (février-septembre 2013), avant d’être engagé au Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme (octobre 2013-mars 2014), où il remplit une mission ponctuelle pour le Service-Handicap de UNIA. Redevenu collaborateur parlementaire de Jean-Luc Crucke, il découvre les travées du Parlement de Wallonie (décembre 2013-novembre 2015).

Entretemps, avec 36% des voix et 9 élus, le PRL-MCC de la législature 2000-2006 est le premier parti de l’entité de Leuze, statut que le MR renforce en 2006 (38,27%, 10 sièges), au moment où les voix de préférence commencent à déterminer les fonctions au Collège communal (Code wallon de la démocratie locale adopté en décembre 2005) : or, en octobre 2006, Jean-Pol Renard, bourgmestre sortant (1.108 vp), est précédé par le 3e candidat de sa liste, Lucien Rawart (1.215 vp) qui devient dès lors le nouveau maïeur. En 9e place, Cornillie (759 vp) signe le 4e meilleur résultat et devient échevin en charge de la Jeunesse, des Finances, du Développement rural, du Commerce, des Classes moyennes, des Activités festives, des Jumelages et de la Régie communale autonome. Quant au partenaire de majorité, la liste Idées (tendance PSC, cdH) emmenée par Christian Brotcorne, il renforce aussi sa position en 2006 (29,4%, + 5%) et 7 sièges (+1). Six ans plus tard, en octobre 2012, le paysage politique local est chamboulé par la progression d’IDEES (39%, + 9,7%) qui s’empare de 10 sièges et devient le premier parti de la commune. En recul de 2,6% (35,6%), le MR perd un siège (9), tandis que le bourgmestre Lucien Rawart, tête de liste (1.245 vp), est aussi largement battu par Hervé Cornillie (1.442 vp), qui occupait la 7e place. Avec 2.376 vp, c’est Christian Brotcorne qui devient le nouveau bourgmestre, les deux anciens partenaires, IDEES et MR, décidant de continuer l’aventure ensemble et de signer un pacte de majorité où le MR Hervé Cornillie est Premier échevin, en charge du Développement économique, de l’Emploi, des Travaux, des Marchés publics, de la Flotte automobile, des Bâtiments publics (hors cultes), de l’énergie, de l’Agriculture, du Développement rural, de la Pêche, de la Mobilité, du Tourisme et de la Régie communale ; il prend aussi en charge la coordination du projet de Plan de cohésion sociale.

Pourtant, très vite, le Premier échevin souhaite accélérer une série de dossiers (en matière de rénovation urbaine – comme le projet de la Grand-Place –, de propreté, de fiscalité) et tente de former une majorité alternative qui, forte de ses voix de préférence, lui donnerait la fonction de bourgmestre. Menée durant l’été 2015, sa tentative de putsch échoue, sa motion de défiance se retournant contre lui. Refusant de quitter le Collège qu’il voulait dissoudre, l’échevin Cornillie est privé de toutes ses compétences (août 2015) qu’exerce désormais l’ancien bourgmestre MR, Lucien Rawart, déjà en charge de la présidence du CPAS. Après deux années assez tendues, Hervé Cornillie décide de faire un pas de côté et renonce à sa fonction d’échevin et à son mandat de conseiller communal (mars 2018) ; administrateur du comité de jumelage Leuze-Ouagadougou (2017-), il ne se présente pas non plus au scrutin communal d’octobre 2018, où la liste du bourgmestre cdH (1.360 vp) perd deux sièges (8) et plus de 10% (29,5%), alors que son partenaire de majorité, le MR perd aussi un siège (8), mais, avec un meilleur résultat d’ensemble, redevient la première force politique de Leuze (30,86%). 

S’il doit renoncer, en 2018, à siéger notamment comme administrateur de la Régie communale autonome et de la SWDE, où il était président puis vice-président du Conseil d’exploitation Escaut-Lys-Dendre depuis 2007, Cornillie ne tourne pas le dos à l’action politique. Membre du comité de la Fédération MR du Hainaut occidental, il reste secrétaire politique de la section MR de Leuze, fonctions qu’il exerce depuis le début des années 2000. Collaborateur parlementaire de Jean-Luc Crucke (juillet 2016-février 2017), il devient son secrétaire particulier (septembre 2017-septembre 2019) quand J-L. Crucke devient ministre wallon, après le renversement du gouvernement de Paul Magnette durant l’été 2017. Le 26 mai 2019, Cornillie se présente au scrutin wallon, avec le résultat que l’on sait. En juin 2009, il avait déjà été candidat, occupant la 7e position des effectifs (3.962 vp), réalisant alors le 3e meilleur score derrière J-L. Crucke et Chantal Bertouille et lors du scrutin fédéral anticipé du 23 juin 2010, 3e suppléant, il avait totalisé 4.490 vp dans le Hainaut. à l’automne 2019, il apporte clairement son soutien à Georges-Louis Bouchez candidat à la présidence du MR.

Membre de la Commission de Vérification des pouvoirs et membre de la Commission chargée des Questions européennes (2019-2022), le nouveau député wallon est rapidement confronté à la crise sanitaire de la Covid-19 et aux mesures à prendre en la matière. Membre de la Commission Budget-Infrastructures sportives, il est notamment le rédacteur – avec Thierry Witsel (PS) et Christophe Clersy (écolo) – d’un rapport sur une meilleure utilisation des infrastructures sportives disponibles dans les écoles ; pointant le potentiel globalement inexploité des salles, terrains et piscines en dehors des heures de cours, ils plaident pour un accord entre la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles pour permettre aux athlètes et aux clubs d’occuper ces infrastructures en soirée ou durant les week-ends (septembre 2020).

Ayant pris l’habitude des questions parlementaires quand il était assistant, Hervé Cornillie multiplie les interventions en séance plénière auprès de tous les ministres, surtout sur les dossiers relatifs à la Wallonie picarde. S’assurant notamment de la présence de la rénovation de la Grand-Place de Leuze et de la RN 60 dans le Plan Infrastructures 2020-2026 porté par le ministre Philippe Henry, il s’inquiète aussi de l’avenir du château de Templeuve, des ponts de l’entité de Bernissart ou de l’élargissement du canal Nimy-Blaton aux bateaux de 2.000 tonnes. Par ailleurs, quand la pandémie de la Covid-19 nécessite des mesures d’urgence et que le Parlement de Wallonie accorde des pouvoirs spéciaux à son gouvernement, il est choisi par son parti pour siéger au sein de la « Commission spéciale chargée de contrôler l’action du gouvernement wallon dans le cadre de la crise sanitaire de la Covid-19 » (avril-juin 2020). 

Soutenant une résolution en faveur d’une politique ambitieuse de végétalisation des bâtiments publics dans le cadre de la stratégie immobilière 2020-2024, favorable à l’incitation des monnaies complémentaires tant dans la crise Covid-19 que pour la relance de la Wallonie, décidé à lutter contre la précarité étudiante et à améliorer les conditions de vie des étudiants, inquiet sur l’avenir des piscines publiques en l’absence de gestion mutualisée par les communes, le député Cornillie dépose aussi un amendement, avec Eddy Fontaine (PS), Laurent Devin (PS), Manu Disabato (écolo), Christophe Clersy (écolo) et Jean-Paul Wahl (MR) dans le dossier de la Boucle du Hainaut – ligne à haute tension 380 kV entre Avelgem et Courcelles – , où il relaie les considérations de nombreux acteurs : il obtient que le gouvernement wallon examine la pertinence du besoin de l’infrastructure envisagée, que soient analysés tous les éléments liés à sa justification, dans le respect des compétences fédérales en matière d’énergie, en particulier le transport, et d’envisager des alternatives techniques (novembre 2020). Il s’agit de prendre en considération les aspects paysagers, sur la santé, sur l’environnement et sur l’aménagement du territoire. Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Hervé Cornillie est d’abord membre de la Commission Éducation (septembre 2019-août 2020), puis membre de la Commission de l’Enseignement supérieur, des Sports et de la Jeunesse (septembre 2020-janvier 2022). Il participe aussi aux travaux du groupe de travail portant sur le cours d’éducation à la citoyenneté et à la philosophie (EPC). 

En janvier 2022, quand J-L. Crucke démissionne de ses fonctions de ministre wallon et récupère son siège de député wallon, Hervé Cornillie espère encore retrouver l’assemblée wallonne au moment où J-L. Crucke serait nommé à la Cour constitutionnelle. Par ailleurs, en 2021, Cornillie a repris des études, afin d’obtenir l’agrégation de l’enseignement secondaire supérieur à la FUCAM (2022) ; il réussit aussi, en 2023, le Certificat interuniversitaire en management des organisations sportives à la Belgian Olympic Academy (Université de Gand-UCLouvain). Il cultive aussi une certaine passion pour les moteurs automobiles. Depuis 2007, il est administrateur du Musée communal de l’automobile de Leuze, le Mahymobiles qui a ouvert ses portes en 2000 dans l’ancienne usine textile Ernaelsteen et qui expose la collection privée de la famille Mahy. Avec l’aide d’IDETA et de la Région wallonne, ce musée qui contient plus de neuf cent cinquante voitures, soixante motos, une collection de vélos, des voitures pour enfants, quelques calèches et traîneaux, met en évidence le développement automobile à travers tous ses aspects. 

En attendant que J-L. Crucke obtienne son poste à la Cour constitutionnelle, Hervé Cornillie devient le secrétaire général de la Fédération motocycliste wallonne de Belgique (juin 2022-décembre 2023), asbl créée en 2000 et qui rassemble une soixantaine de cercles et de clubs. Mais finalement, J-Luc Crucke renonce à la Cour constitutionnelle et demeure député, ralliant d’ailleurs le mouvement Les Engagés. Ne le suivant pas dans son cheminement politique, Hervé Cornillie reste profondément attaché à la famille libérale et, en janvier 2024, il devient conseiller auprès du ministre wallon qui a succédé à J-L. Crucke, le MR Adrien Dolimont, en charge notamment des Finances, du Budget et des Aéroports.

Le 9 juin 2024, Hervé Cornillie est 4e candidat effectif au scrutin fédéral, dans le Hainaut, derrière Georges-Louis Bouchez, Julie Taton et Denis Ducarme. Avec 8.246 vp, il signe le 6e score de sa liste et obtient le 4e des 5 sièges décrochés par le MR. Par ailleurs, en vue du scrutin communal d’octobre 2024, le MR lui a confié, dès janvier, la tête de liste à Leuze qui a perdu son bourgmestre, Lucien Rawart en fin de législature (décédé le 7 avril 2024).

 
Mandats politiques

Conseiller communal à Leuze-en-Hainaut (2000-03/2018)
Échevin (2006-03/2018)
Député wallon (09/2019-01/2022)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024), dont La DH, 16 avril 2018, 9 juillet 2020
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2019 à 2022, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures 
https://mahymobiles.be/
https://be.linkedin.com/in/herv%C3%A9-cornillie-b232082

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)