Culot Fabian

Politique, Député wallon

Liège 11/05/1979

Député wallon : *2017-2019

C’est le 28 juin 2017 que Fabian Culot prête serment au Parlement de Wallonie, dans des circonstances politiques tendues, tant au niveau régional que communal. En effet, depuis quelques semaines, la majorité politique PS-cdH a volé en éclats au sein du Collège communal de Neupré et le nouveau pacte de majorité qui est signé entre le PS et le MR implique que Virginie Defrang-Firket remplisse la fonction de bourgmestre ; en vertu du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons, la nouvelle bourgmestre renonce à siéger à Namur. Son suppléant, Fabian Culot avait récolté 5.007 vp sur la liste MR en circonscription liégeoise, le 25 mai 2014. Quand il arrive à Namur, il découvre alors une assemblée wallonne en pleine ébullition. Une semaine plus tôt en effet, le président du cdH, Benoit Lutgen, a lancé un appel à mettre un terme à toute gouvernance avec les socialistes, se disant irrité de leur présence systématique dans les récentes affaires de mauvaise gouvernance. Dans la foulée, MR et cdH s’accordent pour renverser le gouvernement de Paul Magnette, ce qui est une première dans l’histoire politique wallonne. A peine député, Fabian Culot fait partie des 38 députés MR et cdH approuvant la motion de défiance constructive et installant le nouveau gouvernement wallon présidé par Willy Borsus (28 juillet). C’est la fin d’une période de trente ans de présence ininterrompue du PS dans l’exécutif wallon et la constitution d’une majorité où les libéraux sont le premier parti et président le gouvernement wallon. Une situation que connaît bien ce Sérésien de souche.

Après ses humanités à l’Athénée de l’Air pur et ses licences en Droit à l’Université de Liège (2002), Fabian Culot est un avocat inscrit au barreau de Liège ; spécialisé en droit administratif, public et constitutionnel, il deviendra, en 2015, avocat associé au Cabinet Lexing. Très tôt, il a eu le goût de la politique et, dans une « Cité du fer » où le parti socialiste est au pouvoir depuis la fin de la Grande Guerre, il a opté pour le parti libéral. Membre des JRL et du PRL de Seraing (1997), il préside les JRL de Seraing l’année où il se présente pour la première fois aux élections communales (137 vp en 2000). Seraing la rouge conforte alors son surnom, puisque le PS rassemble près de 59% des suffrages et 28 sièges sur les 39 du Conseil communal. Cinq vont aux libéraux qui représentent la principale force d’opposition avec Écolo (5 aussi). En octobre 2006, Fabian Culot est élu pour la première fois, fort déjà d’une expérience politique certaine, découvrant à la fois le Conseil communal de Seraing et le Conseil provincial de Liège.

En effet, après six mois à la Faculté de Droit de l’Université de Nimègue, le juriste est entré au Cabinet du ministre des Arts, des Lettres et de l’Audiovisuel (2002-2003) Richard Miller. C’est ensuite auprès d’Antoine Duquesne, alors président du MR, que Culot devient conseiller et traite une série de dossiers touchant à tous les domaines (juillet 2003-septembre 2004), avant de devenir collaborateur parlementaire (2004-2009). Candidat aux élections régionales wallonnes du 13 juin 2004 (9e place, 1.438 vp), il participe à la campagne électorale de Michel Foret dans la circonscription de Liège. Président des JRL de Seraing (2000-2008), secrétaire politique « national » des Jeunes MR (2006-2008), secrétaire administratif du MR dans l’arrondissement de Liège (2007-), président des Jeunes MR de la province de Liège (2008-2012), il siège au conseil communal de Seraing (38e candidat, élu avec 471 vp) et au conseil provincial de Liège où il a été élu avec 2.079 vp dans le district de Seraing, contribuant ainsi au succès général des bleus (+4,7%) en octobre 2006.

Administrateur de l’ALG (2007-2011), administrateur d’Intradel (2007-2019) et membre de son comité de direction (2009-2019), administrateur de la Maison Jemeppienne (2011-2017), administrateur de l’AISH et membre de son comité de direction (2013-2016), administrateur du Comité de gestion des Prêts d’études de la province de Liège (2013-2017), il est choisi comme tête de liste MR-IC aux communales de 2012 ; s’il rassemble 1.251 vp sur son nom, le MR recule de 2% (13%) dans un conseil communal, où le PS d’Alain Mathot détient toujours la majorité absolue (50%), mais où le PTB+ fait une percée remarquée avec 5 élus (14%). À partir de décembre 2012, Fabian Culot est le chef de son groupe politique à Seraing, ainsi qu’au Conseil provincial.

Candidat aux régionales du 7 juin 2009 (7e place, 2.383 vp), et aux fédérales anticipées du 23 juin 2010 (7e place, 4.469 vp), cet avocat figure en ordre utile au scrutin wallon du 25 mai 2014 (1er suppléant, 5.007 vp) dans la circonscription de Liège, mais il doit patienter jusqu’en juin 2017 pour siéger enfin au Parlement wallon, comme on l’a vu. Il renonce alors à son mandat de conseiller provincial et à sa fonction de membre du conseil de police de la zone Seraing-Neupré (2016-2017). Outre le changement de coalition de l’été 2017, Fabian Culot découvre aussi le Parlement wallon au moment où s’y achèvent les travaux de la commission d’enquête Publifin, société coopérative intercommunale dont il est devenu l’un des vice-présidents quand le conseil d’administration a été renouvelé à la suite du scandale des comités de secteur et des rémunérations des dirigeants de Nethys (mars 2017) ; il restera dans cette fonction au sein d’Enodia.

Au Parlement de Wallonie, de juillet 2017 à la fin de la législature en mai 2019, Fabian Culot est membre de la Commission des Questions européennes, de la Commission pour l’Égalité des chances entre hommes et femmes et de la Commission Environnement-Aménagement du territoire-Travaux publics. Dans cette dernière, se poursuivent notamment les discussions relatives au bien-être animal. Comme 67 des 69 députés wallons en séance, il soutiendra le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur faisant ainsi de la Wallonie une région pionnière. Mais si la quasi-unanimité de l’assemblée s’est prononcée en faveur de ce dossier, il n’en est pas de même ailleurs, loin de là. S’appuyant sur une très courte majorité (38 sièges sur 75), la coalition MR-cdH entend montrer qu’elle impulse un changement de cap à la politique wallonne. Fabian Culot est donc amené à voter rapidement une série de mesures comme la suppression de la « Redevance Télévision », la modification de la grille des loyers, la réduction de la fiscalité immobilière, le transfert de compétences vers l’Ostbelgien, l’abandon du Plan Marshall, la réduction de l’intervention publique et l’incitation à l’initiative privée ou associative, une résolution fixant une série de balises pour les futurs traités de libre-échange négociés par l’Union européenne, l’application de recommandations de la Commission Publifin en matière de transparence et de gouvernance, la réforme de la gouvernance des GRD du gaz et de l’électricité, etc.

En août 2018, Fabian Culot signe une carte blanche où, avec plusieurs mandataires libéraux, il plaide en faveur du retour à l’état fédéral de certaines compétences comme le Commerce extérieur, la Mobilité, l’Energie ou la Santé, dans un seul but : l’efficacité. Cela suscitera de nombreuses réactions, notamment dans les rangs libéraux, obligeant l’intervention d’O. Chastel. Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, membre de la Commission de l’enseignement supérieur et des médias, il défend un texte visant à lutter contre les « fausses » universités et hautes écoles, proposition adoptée par l’assemblée et qui devient décret. 

Membre de la Commission Renouveau démocratique, qui mène une réflexion sur les mesures de bonne gouvernance à mettre en œuvre au niveau régional ou local, visant notamment à améliorer tant la démocratie représentative que la démocratie participative, le député wallon est amené à voter deux décrets qui font de la Wallonie la première entité du pays à adopter le principe d’une consultation d’initiative citoyenne (2019). Cette consultation peut être organisée si une majorité simple des députés le décide ou si sont réunies au moins 60.000 signatures de citoyens belges et étrangers résidant en Wallonie.

Inscrite dans la Déclaration de politique régionale de la majorité MR-cdH, la réforme des provinces est un dossier sur lequel le nouveau député wallon planche depuis plusieurs mois. Ainsi peut-il, dès décembre 2017, proposer les conclusions de travaux portant sur la supracommunalité en province de Liège, avec comme but de créer un tout nouveau niveau de pouvoir sur les bases de l’actuelle institution provinciale et des 26 intercommunales existantes, qui serait appelé Liège métropole. Mais si le gouvernement de Willy Borsus s’est fixé de très nombreux objectifs en très peu de temps, l’alliance MR-cdH ne peut tout réformer, surtout quand la MR Patricia Potigny quitte le MR pour la liste Destexhe (mars 2019), privant MR et cdH de leur majorité.

Le scrutin communal d’octobre 2018 n’est guère favorable aux libéraux sérésiens. Tête de liste, Fabian Culot réalise 1.347 vp, meilleur score libéral, mais 7e résultat tous partis confondus et sa liste perd un siège (10,93%, - 2,2%), au terme d’une élection qui a vu 10 listes s’affronter : le PS a perdu sa majorité absolue et le PTB est monté en flèche. Le MR n’est pas associé à la nouvelle majorité à Seraing, contrairement à l’accord qui est signé au niveau de la ville de Liège. La désignation de Christine Defraigne comme échevine à Liège l’oblige à abandonner son mandat wallon et, règlementairement, c’est Fabian Culot qui la remplace à Namur, étant lui-même remplacé par Diana Nikolic, Virginie Defrang-Firket ayant été reconduite dans ses fonctions à Neupré (décembre 2018).

En 2014, le MR avait conquis trois députés au scrutin wallon dans la circonscription de Liège et, depuis 1995, cela avait toujours été le cas, sauf en 1999 où les libéraux avaient obtenu quatre élus. Le 26 mai 2019, Fabian Culot occupe la troisième place, comme effectif (4.814 vp). Avec 17,14%, son résultat le plus faible depuis 1995, et pour la première fois sous la barre des 20%, le MR liégeois n’obtient que deux élus au Parlement de Wallonie. C’est le PTB, comme à Seraing, qui obtient 3 élus, avec 18,35% des voix. Une fois les majorités formées, Fabian Culot devient chef de Cabinet auprès de Pierre-Yves Jeholet, le Ministre-Président du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (2019-2024). Par ailleurs, président du comité de gestion des pensions des administrations locales et du service social collectif (07/2019-02/2022), il est aussi vice-président du comité de direction et du conseil d’administration du Centre hospitalier régional de la Citadelle (2019-2020), vice-président de Noshaq (2020-), et membre du comité d’avis d’Ethias-Co. Lors du scrutin wallon du 9 juin 2024, il est premier suppléant sur la liste MR dans la circonscription de Liège.

 

Mandats politiques

Conseiller communal à Seraing (2006-)
Conseiller provincial de Liège (2006-06/2017)
Député wallon (06/2017-2019)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont La Libre, 5 juillet 2017 ; La Meuse, 8 décembre 2017 ; Le Soir, 8 décembre 2017 ; La Libre, 9 décembre 2017
Cumuleo (-2021)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2017à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
http://www.fabianculot.be/
http://www.pfwb.be/les-deputes/fabian-culot (s.v. décembre 2017)

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)