Delattre Louis

Culture, Littérature

Fontaine-l’Évêque 24/06/1870, Uccle 12/12/1938

Médecin, Louis Delattre est l’un des plus écrivains régionalistes de Wallonie, au tournant des XIXe et XXe siècles. Chantre de sa terre natale, il a su, ainsi que l’écrit Hubert Krains, exprimer « l’âme de la Wallonie sans mesquineries ni petitesses ». C’est dans le conte que l’on trouve la meilleure réussite de sa carrière littéraire.

Élève au pensionnat de Malines puis à l’Athénée de Charleroi, Louis Delattre se découvre très tôt un talent pour l’écriture et publie, en 1888, ses Croquis d’écolier, qui seront présentés dans La jeune Belgique. Collaborateur, l’année suivante, de La Jeune Belgique et de La Société nouvelle, auxquelles il donne ses premiers contes, Louis Delattre s’inscrit à l’École vétérinaire de Cureghem, qu’il quitte pour la section Médecine de l’Université libre de Bruxelles, et poursuit ses activités littéraires.

Diplômé en 1896, il s’installe à Bruxelles pour exercer son métier de médecin, sans renoncer à l’écriture. Critique littéraire, il consacre une série d’études aux écrivains de son temps (Hubert Krains, Edmond Picard, Albert Giraud, Georges Eekhoud…) et donne de nombreux articles dans les revues et les journaux – La Nervie, Le Thyrse, La revue générale, La vie intellectuelle, La Belgique artistique et littéraire, La dernière Heure, Le Soir, etc.

Auteur très prolifique, Louis Delattre publie massivement jusqu’en 1912, avant que de nouvelles responsabilités professionnelles ne ralentissent quelque peu la cadence : il est tour à tour médecin à la prison de Forest (1912-1935), inspecteur des prisons puis inspecteur principal de l’hygiène, autant d’expériences qui lui inspireront la rédaction de récits, notamment les contes publiés en 1910, dans Les carnets d’un médecin de village, Du côté de l’ombre (1925), récompensé du Prix triennal de Littérature, ainsi que de nombreuses brochures et autres ouvrages de vulgarisation. Il sera admis comme membre de l’Académie de Langue et de Littérature françaises.

Auteur de deux pièces de théâtre, d’un roman et de quelques essais, sur les cultures wallonne et flamande notamment, il fait des causeries très populaires à la radio, mais c’est surtout en tant que conteur que Louis Delattre excelle, « multipliant détails exquis et notations subtiles, trahissant une sensibilité délicate et un don aigu d’observation, exprimés dans une langue où fleurissent les locutions patoisantes et les termes picards ». Bien qu’installé à Bruxelles, les habitants de Fontaine-l’Évêque peuplent ses publications.

Sources

Marcel THIRY, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. II, p. 415-417
Armand COLARD, dans Biographie nationale, t. 35, col. 160-164
Paul DELFORGE, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. I, p. 431-432
Jean-Marie KLINKENBERG, dans Bruno DEMOULIN (dir.), Histoire culturelle de la Wallonie, Bruxelles, Fonds Mercator, 2012, p. 165
http://www.arllfb.be/composition/membres/delattre.html (s.v. avril 2016)

Œuvres principales

Croquis d’écolier, courts récits (1888)
Contes de mon village, contes (1890)
Les miroirs de jeunesse, contes (1894)
Une rose à la bouche, contes (1896)
Marionnettes rustiques, contes (1899)
La loi de péché, roman (1899)
De la fleur à l’abeille (1913)
Fany, théâtre (1906)
La mal vengée, théâtre (1907)
Avril, contes (1907)
Le roman du chien et de l’enfant, contes pour enfants (1907)
Le jeu des petites gens en 64 contes sots, contes (1908)
Les carnets d’un médecin de village, contes (1910)
Contes d’avant l’amour, contes (1910)
Le jardin du docteur, essai (1911)
Le pays wallon, essai (1911)
Petits contes en sabots¸ contes (1911)
Le parfum des buis avec six autres histoires pour exalter la radieuse misère de vivre, contes (1911)
Pour l’âme belge, essai (1912)
L’art de manger, essai (1912)
Contes à saint Christophe, patron de mon village, contes (1912)
Rapport concernant un plan d’éducation morale et hygiénique de la vie sexuelle (1922)
Le trésor de la Fruitière avec l’art de manger, chronique (1925)
Du côté de l’ombre, recueil (1925)
Bichette, contes (1925)
Le fil d’or, contes (1927)
La Pirporelle, contes (1928)
Vers luisants, aphorismes (1928)
Plus est en vous, aphorismes (1933)
Les pieds nus, aphorismes (1933)
Grains d’anis, aphorismes (1936)
Catherinette chez les Nutons, contes (1937)
Pain de mon blé, aphorismes (1938)
Bonne chère, bon remède, aphorismes (1938)
Le canari, contes (1938)
Les chroniques du docteur Delattre, chroniques (1939)