Delporte Valérie

Politique, Député wallon

Enghien 20/02/1968

Députée wallonne : 2019-2024

A Sombreffe, la concurrence électorale est rude entre le PS, les Intérêts communaux et les libéraux. Au moment de la fusion des communes (Sombreffe, Tongrinne, Boignée, Ligny), la liste Intérêts communaux, de forte tendance PSC, détient la majorité à l’hôtel de ville, Ulysse Hubaux étant le premier bourgmestre du « grand Sombreffe » (1977-1982). En octobre 1982, le PS renverse la table et l’ancien bourgmestre de Tongrinne (1965-1976), Léon Keimeul prend les rênes de la commune namuroise pour quelques années, s’appuyant sur une forte majorité absolue (10 sièges sur 17, en 1988). à ses 65 ans, il décide de passer le relai à Roger Bastin (1992), que les électeurs soutiennent en octobre 1994. En cours de législature, cependant, Roger Bastin accepte de remplacer Michel Warnon décédé et devient député permanent (mars 1999) ; il confie les clés de la Maison communale de Sombreffe à Nicole Docq pour les derniers mois de la législature. Fourbissant ses armes, l’opposition se présente alors unie sur une liste PRL-IC qui récolte 44,32% des voix et 9 sièges (octobre 2000). En face, le PS réalise 42,13% et conserve lui aussi 9 sièges. Alors qu’une liste FN attire 2,5%, de l’électorat écolo avec ses 11,06% se retrouve en position de faiseur de roi, avec un seul élu. En choisissant le changement, écolo envoie le PS dans l’opposition et étienne Bertrand à l’hôtel de ville. Six ans plus tard, avec 65 électeurs de plus (11,7%), écolo double ses représentantes au Conseil communal (Brigitte Maroy et Anne-Sophie Hubaux, petite-fille de l’ancienne bourgmestre), tandis que le PS s’écroule (27,5%, 6 s.), le MR reprend son indépendance (13,3%, 2 s.) et la Liste du Bourgmestre avec quelques dissidents du MR garde 41,4% et 9 sièges. En position de choisir son partenaire de majorité, le bourgmestre étienne Bertrand garde sa confiance à Brigitte Maroy, Première échevine sortante, Sombreffe continuant à être une des rares communes de Wallonie avec une présence écologiste dans la majorité. Pourtant, en cours de législature, Sombreffe est secoué par une révolution de palais. Voyant sa majorité s’effilocher au fil des jours, étienne Bertrand change de partenaires ; une motion de défiance constructive est adoptée qui conduit à l’éviction des écolos, ainsi que de deux échevins libéraux (MR-LDB). Se met alors en place une nouvelle majorité PS-IC-LdB, où les socialistes Nicole Docq et Olivier Romain deviennent échevins. Ce n’est que le commencement d’une transformation du paysage politique local, la période des transferts s’étalant bien avant l’échéance d’octobre 2012. 

C’est dans ce contexte que Valérie Delporte choisit de militer au sein de la section locale écolo de Sombreffe. Jusqu’alors, celle qui avait réalisé ses humanités au Collège saint-Augustin à Enghien avait surtout été active dans les mouvements de jeunesse, au sein de la Ligue des familles ou comme syndicaliste. Par ailleurs, elle travaille comme secrétaire à l’Institut d’études européennes à l’Université catholique de Louvain, au moment où elle s’engage en politique sur le plan local d’abord.

En octobre 2012, elle se présente pour la toute première fois devant les électeurs, avec déjà le statut de tête de liste (164 vp), alors que Brigitte Maroy (174 vp) occupe la dernière place. Elles seront toutes les deux élues, écolo progressant de 1,44% (13,14%) sans toutefois décrocher de siège supplémentaire. Quant à la Liste du Bourgmestre, étienne Bertrand (1.311 vp), elle a misé sur le pluralisme (accueillant notamment la tête de liste socialiste de 2006, Jacques Bernard, 350 vp) et a recherché la majorité absolue ; la stratégie n’a cependant pas payé et la LdB est en léger recul (40,15%), la vingtaine de voix perdues lui coûtant un siège précieux (8). Du côté du MR, que conduit désormais un Philippe Leconte qui figurait sur la LdB en 2006 (515 vp), la liste progresse de plus de 12% et gagne trois sièges (25,5%, 5 s.), alors que le PS d’Olivier Romain (500 vp) accuse un nouveau recul (21,2%, 4 s.). L’arithmétique électorale permet de nombreux scénarios à Sombreffe, mais très vite MR-PS et écolo s’entendent pour renverser étienne Bertrand et, dans le nouveau Collège dirigé par Philippe Leconte, chaque parti obtient deux échevins. Valérie Delporte, à peine élue, devient la nouvelle présidente du CPAS, tout en ayant en charge le Logement et la Politique des Aînés.

Dès septembre 2013, l’échevine crée le Conseil consultatif communal des Aînés (CCCA), mettant ensuite en place des ateliers collectifs d’insertion sociale. Administratrice des asbl En Chemin, Les Bib’Z (-2015), Pomme d’Happy et Le P’tit Matelot, elle représente également écolo au sein du Foyer Namurois (2013-2017), de l’Agence immobilière sociale des Cantons de Gembloux et Fosses, dont elle est la trésorière (2013-2019) et devient la vice-présidente de l’Association chapitre XII, Médiation de dettes (2013-2019). Après un début en fanfare, la législature communale s’achève dans un certain désordre, les divisions gagnant les rangs de la majorité comme de l’opposition. En octobre 2018, les électeurs se voient proposer deux listes « de rassemblement » menées par les deux derniers bourgmestres – la liste IC-MR conduite par étienne Bertrand (1.300 vp) et la liste CI-LdB du bourgmestre sortant Philippe Leconte (748 vp) – ainsi qu’une liste DéFi et celle des écologistes emmenée par Valérie Delporte. En dépassant les 20%, écolo double ses représentants au Conseil communal, sa cheffe de file réalisant 324 vp. Alors que DéFi prend un siège, étienne Bertrand réalise son objectif : disposer de la majorité absolue (46% et 10 sièges), tandis que la liste du bourgmestre (sortant) se contente de 23% et de la moitié de ses sièges (4). Le nouveau bourgmestre ne partage pas sa majorité et c’est comme cheffe de groupe écolo que Valérie Delporte se retrouve dans l’opposition.

Jusqu’en octobre 2018, la Sombreffoise n’a mené de campagnes électorales qu’au niveau communal ; dans la perspective du triple scrutin du 26 mai 2019, elle se laisse convaincre d’occuper une place de combat, en tant que deuxième effective, sur la liste écolo menée par Stéphane Hazée dans la circonscription de Namur. à l’exception de 2004, écolo a toujours obtenu au moins un député wallon dans son fief historique ; avec près de 22%, 2009 fut un scrutin mémorable qui ne rapporta qu’un siège, alors qu’en 1999, le résultat de 20,43% avait donné droit à deux élus. Le millésime 2019 s’avère original : 16,76% et deux élus, Stéphane Hazée (6.963 vp) et Valérie Delporte (4.419 vp) étant les deux meilleurs faiseurs de voix de la liste verte (en progrès de 6,5% par rapport à 2014).

Membre de la majorité PS-MR-écolo, la députée wallonne est membre de la Commission Logement-Pouvoirs locaux (2019-2024). Comme ses collègues, elle entend appliquer les grands axes de la Déclaration de politique régionale, mettant l’accent sur une transition à la fois sociale, économique et environnementale. Des événements exceptionnels – la Covid-19, les inondations de juillet 2021, l’offensive russe contre l’Ukraine – viendront secouer une législature wallonne au cours de laquelle Valérie Delporte apporte sa voix aux multiples plans et mesures de la majorité. Avec ses collègues Laurent Devin (PS), éric Lomba (PS), Sybille de Coster-Bauchau (MR), Yves Evrard (MR) et Stéphane Hazée (écolo), elle est notamment à l’origine du décret relatif au bail d’habitation limitant l’indexation des loyers en fonction du certificat de performance énergétique des bâtiments. Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, elle préside la Commission Enfance-Santé-Culture-Médias-Droits de l’Homme. En mars 2021, elle renonce à son mandat communal pour mieux se consacrer à ses activités parlementaires. 

Le 9 juin 2024, elle est 7e suppléante, occupant la dernière place sur la liste écolo dans la circonscription de Namur, lors du scrutin wallon, réalisant 1.145 voix de préférence.

 

Mandats politiques

Conseillère communale à Sombreffe (2012-03/2021)
Échevine et présidente du CPAS (2012-2018)
Députée wallonne (2019-2024)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024), dont Le Soir, 1er août 2006, 19 octobre 2006, 24 octobre 2008, 3, 4, 5 et 12 novembre 2018, 17 octobre 2012 ; La DH, 29 mai 2019
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2019 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
Cumuleo (-2023)
https://ecolo.be/interventions-parlementaires/?parlementaire=1766 

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)