Deprez Gérard
Politique
Noville 13/08/1943
Président du PSC puis du MCC, eurodéputé et sénateur, Gérard Deprez est un acteur politique wallon majeur sur la scène belge depuis la fin des années 1970. Les étapes de son histoire personnelle se mêlent d’ailleurs étroitement aux faits principaux de l’histoire récente.
Né en pleine Seconde Guerre mondiale, non loin de Bastogne, il se retrouve orphelin de son père fusillé par des troupes irrégulières de l’armée allemande lors de l’offensive Von Rundstedt (1944). Après des études secondaires classiques au Petit Séminaire de Bastogne, Gérard Deprez arrive à Leuven au moment des revendications flamandes en faveur de la flamandisation intégrale de l’Université. C’est par conséquent dans l’atmosphère des Walen buiten qu’il réussit ses licences en Sociologie (1963-1967), devient assistant puis docteur en Sociologie (1974), tout en exerçant comme professeur à l’ISCO (1966-1974). Entre une carrière universitaire et la politique, le virus du second s’avère le plus déterminant. Conseiller au Cabinet du Ministre de la Culture française (1974-1975), il devient Chef de Cabinet du Vice-Premier ministre (1979-1981), tout en exerçant des fonctions de plus en plus importantes au sein du PSC. Conseiller politique auprès des présidents du PSC, Charles-Ferdinand Nothomb et Georges Gramme (1975-1978), il devient secrétaire politique général du PSC-CVP (1978-1979) avant la rupture définitive entre les deux ailes communautaires du parti catholique. Candidat à la présidence du PSC en 1979 face à Paul Vanden Boeynants, le jeune Gérard Deprez est battu par celui qui vient d’exercer pour la dernière fois la charge de Premier ministre (65,5%-34,5%). Mais deux ans plus tard, quand VDB démissionne de la présidence du PSC en même temps que tombe le gouvernement (décembre 1981), le comité directeur du PSC désigne Deprez pour assurer l’intérim, avant qu’une élection interne ne confirme ce choix.
De 1981 à 1996, Gérard Deprez est le porte-parole d’un PSC qui est associé à tous les gouvernements qui se succèdent. Il apporte ainsi sa contribution décisive lors des réformes institutionnelles de 1988-1989 et surtout de 1992-1993. Durant tout ce temps, il exerce un mandat européen, ayant été élu pour la première fois en 1984. Il siègera au Parlement européen sans interruption jusqu’en 2009, refusant d’exercer le mandat de sénateur pour lequel il avait été élu en 1995.
Après quatorze années passées à la tête du PSC, Gérard Deprez annonce son départ anticipé (fin 1995) ; élu avec 51,1% des suffrages exprimés en juillet 1994, il soutient la candidature de Joëlle Milquet à sa succession. La candidature de Ch-F. Nothomb (janvier) perturbe un scénario trop bien monté. Fin mars, l’élection qui mobilise plus de 20.000 adhérents du PSC fait émerger Ch-F. Nothomb (47,93%) pour un dixième de pourcent, face à Joëlle Milquet (47,82%). Refusant de remplacer Guy Lutgen comme ministre wallon à Namur (1996), Deprez lance l’idée d’un mouvement de centre droit, wallon, s’orientant vers le PRL. En opposition avec les instances dirigeantes du PSC, Gérard Deprez crée le MCC, est exclu du PSC en janvier 1998 et transforme le « Mouvement des Citoyens pour le Changement » en parti.
En novembre 1998, la fédération PRL-FDF s’étend au MCC : à partir de 1999, le chemin politique de Gérard Deprez est étroitement associé à celui du parti libéral, au sein du MR à partir de 2002. Conservant son autonomie et son droit à la différence en tant que président d’une structure politique constituante du MR, Gérard Deprez est premier suppléant lors du scrutin européen de 2009 (60.336 vp.). Alimentant la campagne électorale par un livre coécrit avec Louis Michel, 100 raisons d’aimer l’Europe, il ne retrouve pas son mandat à l’Europe. En mai 2010, premier suppléant MR au Sénat (43.148 vp.), il entre à la Haute Assemblée dans la mesure où Louis Michel (dernier de liste et élu avec 127.878 vp.) poursuit son parcours européen. Membre du Groupe Renaissance au sein du MR, Gérard Deprez retrouve les bancs du Parlement européen en 2014 : 3e candidat effectif (55.270 vp.), il est le principal bénéficiaire du gain d’un siège enregistré par le MR.
Sources
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
http://www.gdeprez.be/histoire/02-cv.php
http://www.gdeprez.be/histoire/01-mon-histoire.php (s.v. décembre 2014)
Mandats politiques
Député européen (1984-2009)
Ministre d’État (1995)
Sénateur (2010-2014)
Député européen (2014-)
Paul Delforge