© L. Moonens

Desquesnes François

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Ath 03/05/1971

Député wallon : 2014-2019 ; 2019-2024
Ministre wallon : 2024-
 
Après des humanités au Collège de Soignies (1989), François Desquesnes fait ses candidatures à Namur, puis décroche une licence en Droit à Louvain-la-Neuve (1993), qu’il complète par une spécialisation en Droit public à l’Université libre de Bruxelles. Actif dans les milieux estudiantins (projet kot BD à Louvain-La-Neuve) et les mouvements de jeunesse et culturels de Soignies, il intègre le groupe PSC au Parlement wallon en tant que « collaborateur politique » dès le milieu des années 1990. C’est le début d’un parcours professionnel qui le met en contact permanent avec les institutions wallonnes.

Recruté par concours, le juriste entre dans l’administration wallonne où il choisit d’intégrer le département du Tourisme dès 1998. Six ans plus tard, quand Benoît Lutgen se voit notamment confier le Tourisme dans son tout nouveau ministère, il invite François Desquesnes à rejoindre son équipe afin de partager ses compétences techniques dans des dossiers comme le projet touristique des Lacs de l’Eau d’Heure, la labellisation des attractions touristiques, le Musée Hergé de Louvain-la-Neuve, voire la répartition des fonds européens dans différents projets (Hôpital-Notre-Dame à la Rose de Lessines, etc.). Chef de Cabinet adjoint pour les dossiers liés à l’Agriculture (2008), François Desquesnes devient le chef de Cabinet de Benoît Lutgen lorsque celui-ci est chargé de l’Équipement, de l’Agriculture, de la Ruralité, du Patrimoine et de la Conservation de la nature dans le gouvernement wallon à majorité PS-cdH-écolo présidé par Rudy Demotte (2009-2011). Quand Benoît Lutgen accède à la présidence du cdH (1er septembre 2011), François Desquesnes reste à ses côtés, toujours comme chef de Cabinet (2011-2014).

Administrateur de la Communauté urbaine du Centre (-2007), commissaire du gouvernement de l’Office de Promotion du Tourisme WB (2004-2009), administrateur de l’IDETA (2004-2007), de Novalia (2009-2013), éphémère président du Conseil d'administration de la SOWAER (12/2011-02/2012), administrateur d’IDEA (2013-2014), administrateur et vice-président d’ORES Assets (2013-2017), François Desquesnes mène un combat difficile sur le plan local, dans une ville de Soignies où le PS – premier parti – a conclu une alliance durable avec le MR, 2e force politique. Président de la section « nouveau PSC » de Soignies (1999), conseiller communal élu pour la première fois en octobre 2000 et reconduit en 2006 (5e place, 604 vp et 2e score de sa liste), il s’attèle à faire émerger le programme du cdH dans la circonscription de Soignies. En 2004, l’élection de Jean-Paul Procureur au Parlement de Wallonie est un succès qui reste cependant sans lendemain, le cdH perdant ce mandat au scrutin régional de 2009. 

Absent des scrutins fédéraux ou régionaux, Desquesnes se concentre à l’époque sur le terrain communal, s’imposant comme le porte-parole de l’opposition au Conseil communal. Alors que son nom avait été cité pour succéder à Benoît Lutgen au gouvernement wallon, François Desquesnes est tête de liste au scrutin communal d’octobre 2012 sur une liste « Ensemble » poussée par Jean-Paul Procureur. Avec une progression de 7,7% par rapport à 2006, le « cdH élargi à la société civile » (27,9%, 8 sièges, +2) devient la 2e force politique de Soignies, son leader (1.397 vp) signant le 2e score personnel, tous partis confondus, derrière Marc de Saint-Moulin. Mais Ensemble (8) reste dans l’opposition, avec Écolo (2), puisque le PS (11) et le MR (8) disposent encore d’une très large majorité et décident de renouveler le Pacte de majorité. En octobre 2018, Ensemble, dont il est toujours la tête de liste (1.540 vp), ne progresse pas (8 sièges), et le PS de Fabienne Winckel (3.361 vp) en progression de 2 sièges convainc le MR et écolo de signer le nouveau Pacte de majorité, laissant Ensemble seul dans une opposition dont Fr. Desquesnes reste le porte-parole.

Lors du triple scrutin du 25 mai 2014, François Desquesnes se porte candidat pour la première fois au Parlement wallon. Tête de liste cdH dans la circonscription de Soignies, il part à la reconquête du siège perdu par son parti en 2009. Avec 4.100 vp et un résultat de liste à peine plus élevé (14,24 %, soit 500 voix de plus), le pari est réussi, le cdH enlevant son siège à Écolo en chute libre (-8,2%). Après avoir prêté serment à Namur, le bras droit de Benoit Lutgen participe aux négociations conduisant à la formation du gouvernement Magnette, à majorité PS-cdH. Par ailleurs, il est désigné pour représenter la Wallonie au Sénat. Dans l’assemblée tout récemment réformée, il devient le chef du groupe cdH. Il s’y efforce de le rendre opérationnel et d’en faire un réel outil du fédéralisme belge.

À Namur, le député wallon est membre de la Commission Agriculture-Tourisme et de la Commission des poursuites (2014-2019). Sans tarder, il témoigne d’une forte activité, par le dépôt de textes de décret ou de résolution, et en questionnant les différents ministres, notamment sur une série de dossiers intéressant Soignies et la région du Centre (mobilité, Durobor, tourisme, logement, etc.), mais pas seulement. Cosignataire d’une proposition de décret sur les intercommunales transrégionales, d’une résolution pour préserver tout le territoire wallon des OGM, ou pour rendre le centre des villes plus attractif sur le plan commercial, il dépose aussi une proposition de décret visant à rapprocher autorité communale et aide sociale. En 2017, à titre personnel, il s’engage à consommer 100% wallon pendant trois mois et revoit son organisation quotidienne en conséquence. Dans le dossier CETA, il vote en faveur de la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la crise internationale qui s’en est suivi, il vote en faveur du projet de motion qui valide le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).

Soutenant l’appel du 19 juin 2017 de Benoit Lutgen qui invite à mettre un terme à toute gouvernance avec les socialistes, il est l’un des quatre signataires cdH qui, avec quatre députés MR, déposent la motion de défiance constructive qui est adoptée le 28 juillet : elle scelle le sort du gouvernement wallon de Paul Magnette. C’est une première dans l’histoire politique de la Wallonie. Mais l’incertitude qui plane durant tout l’été 2017 sur d’autres changements de majorité, et le résultat de sondages qui créditent le cdH de mauvais résultats suscitent des réactions auprès de certains mandataires de ce parti. Invité à organiser un débat interne, le président du cdH confie à François Desquesnes la présidence d’un groupe de travail chargé de formuler des propositions pour renforcer la participation des militants et des citoyens (novembre-décembre 2017). Il s’agit aussi de mobiliser l’ensemble des troupes en vue des échéances de 2018 et 2019.

Auteur d’une proposition de décret visant l’interdiction d’élevage d’animaux à fourrure en Wallonie, le député wallon Desquesnes adopte une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétence nouvellement transférée aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur fait de la Wallonie une région pionnière.  Favorable à une nouvelle circonscription « Centre-Soignies » dans le cœur du Hainaut, il se réjouit, sous le gouvernement Borsus, de la négociation entre présidents de partis qui conduit à un accord sur la réorganisation des circonscriptions électorales (décret spécial du 25 janvier 2018). Ainsi, lors du scrutin régional du 26 mai 2019, c’est dans une « nouvelle » circonscription électorale du Centre/Soignies La Louvière (composée des dix communes de Binche, Braine-le-Comte, Écaussinnes, Estinnes, La Louvière, Le Rœulx, Manage, Morlanwelz, Seneffe et Soignies), qui envoie cinq représentants à Namur, qu’il se représente.

Avec 8,28%, le cdH de François Desquesnes évite in extremis le purgatoire, bénéficiant du système de l’apparentement. Avec 2.978 vp (7e score tous partis confondus), il sauve son siège de député wallon, en passant par le chas de l’aiguille : écolo (avec 10,79%) et surtout le MR (14,72%) n’obtiennent aucun élu. En Wallonie et à Bruxelles, les résultats du cdH sont alarmants ; le parti ne compte plus que 10 députés wallons, loin des 16 mandataires PSC de 1995. Son président annonce très vite qu’il ne participera à aucune coalition gouvernementale (été 2019). C’est donc en tant que chef de groupe de l’opposition que François Desquesnes va agir au Parlement de Wallonie durant une législature où son groupe accueillera un nouveau membre, J-L. Crucke (février 2023). 

Président du groupe cdH (2019) devenu groupe Les Engagés le 14 mars 2022, François Desquesnes siège à ce titre à la Conférence des Présidents du Parlement de Wallonie. Dès le début de la législature, il contribue, avec ses collègues qui sont dans la majorité, à améliorer le règlement de fonctionnement et la transparence du Parlement de Wallonie, par l’introduction de diverses modifications ; ainsi soutient-il l’abrogation de la notion de député empêché, l’avancement de la rentrée du Parlement au premier mercredi de septembre et l’amélioration de certaines modalités de contrôle du Gouvernement ; il introduit aussi le droit, pour l’auteur d’une pétition, d’être entendu par l’assemblée wallonne (septembre 2020) ; il porte encore le texte qui met en place une commission permanente destinée à renforcer le contrôle sur les budgets et les comptes du Parlement de Wallonie, au moment de l’affaire dite du greffier (novembre 2022). 

Quand la crise sanitaire du coronavirus nécessite des mesures d’urgence, il veille à la bonne organisation pratique de l’assemblée wallonne, par diverses mesures convenues avec les autres chefs de groupe. Quand le Parlement de Wallonie accorde des pouvoirs spéciaux à son Gouvernement (2020), François Desquesnes représente son parti au sein de la « Commission spéciale chargée de contrôler l’action du gouvernement wallon dans le cadre de la crise sanitaire de la Covid-19 » (15 avril-17 juin 2020). Ensuite, il contribue à la création de la « Commission spéciale chargée d’évaluer la gestion de la crise sanitaire par la Wallonie », dans ses différents aspects : sanitaires, économiques, financiers et sociaux. Cette Commission spéciale se réunit de juillet à novembre 2020. 

Membre de la Commission énergie-Climat-Mobilité (2019-02/2023), membre du groupe de travail « Dialogue interparlementaire sur le Climat » (2020-2024) et de la Commission de contrôle des dépenses électorales et des Communications (2019-2024), il est membre suppléant de la Commission spéciale d’enquête sur les inondations de juillet 2021, dont il avait demandé la création avec les présidents de tous les autres groupes politiques.

Se conformant à la décision de leur parti de ne participer à aucune majorité, les 10 puis 11 députés wallons du groupe cdH dirigé par François Desquesnes organisent leurs travaux et leurs interventions de manière dynamique et collective, pour exister en tant que principale force d’opposition aux côtés des 10 députés du PTB. Actifs dans chaque Commission, ils sont régulièrement six ou sept à signer des propositions de décret dans toutes les matières régionales : démocratie locale et transparence de l’autorité publique, mobilité douce, circuit court, mesures urgentes et pratiques durant la pandémie de la Covid-19, mesures d’aide aux sinistrés des inondations, stratégie wallonne en cas de crise sanitaire, santé mentale, logement et code wallon de l’habitation durable, lutte contre le gaspillage et les déchets, révision de la constructibilité en zones inondables, protection contre le bruit, statut des transporteurs de voyageurs par route, 5G, véhicules électriques, valorisation de la formation en alternance, mesures contre l’intoxication au monoxyde de carbone, meilleure sensibilisation à l’endométriose, APE, assurance-autonomie, soutien au coworking, création d’un registre des cadeaux, contrôle des comptes du Parlement wallon par la Cour des comptes, mesures pour contrôler les lobbys actifs auprès des autorités wallonnes, lutte contre le sans-abrisme, etc. Porteur de plusieurs propositions de résolution, notamment en matières internationales (par exemple l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur, 2020), François Desquesnes veille à ce que soient respectés à la fois des critères environnementaux, sociaux et sanitaires, ainsi que la démocratie, les libertés et les droits humains, et réclame des mesures pour poursuivre les crimes de génocide et les atteintes au patrimoine mémoriel. Il demande aussi des alternatives dans le dossier du contournement Nord de Wavre.

Le 9 juin 2024, il emmène la liste Les Engagés, dans la circonscription de Soignies-La Louvière, sollicitant des électeurs le renouvellement de son mandat de député wallon. Avec 5.559 vp, il réalise le 4e meilleur résultat tous partis confondus et est reconduit au Parlement de Wallonie ; quant aux Engagés (17%), ils progressent de près de 9% par rapport à la liste cdH de 2019.

Lors de la formation du gouvernement wallon, il est nommé, le 14 juillet 2024, Vice-Ministre-Président de la Région wallonne, ministre de l'Aménagement du territoire, des Zones d'activité économique, des Travaux publics, de la Mobilité, de la Sécurité routière et des Pouvoirs locaux. 

 

Mandats politiques

Conseiller communal à Soignies (2001-)
Député wallon (2014-2024)
Sénateur représentant la Wallonie (2014-2019)
Chef de groupe cdH puis Engagés au Parlement de Wallonie (2019-2024)
Vice-Président et Ministre wallon (2024-)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures 
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2023)
https://www.desquesnes.be/presentation/

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)