Dock Magali

Politique, Député wallon

Huy 14/07/1979

Députée wallonne : 2014-2019

Depuis les premières élections directes au Parlement wallon, le 21 mai 1995, les résultats de la circonscription de Huy-Waremme réservent des surprises aux partis politiques, en raison notamment du système de l’apparentement. Avec Pierre Hazette ou Hervé Jamar, les libéraux ont toujours réussi à gagner un siège au Parlement wallon ; depuis 2004, avec Caroline Cassart-Mailleux, ils en décrochent un second, le MR atteignant alors les 27%. Le 25 mai 2014, toujours emmené par Hervé Jamar, le MR dépasse la barre des 28% et se rapproche du PS (31,6%). À ce succès participe Magali Dock, 3e meilleur résultat tous partis confondus dans la circonscription (5.705 vp). 

Nageuse de haut niveau, Magali Dock a mené des études de Droit à l’Université catholique de Louvain, se spécialisant en droit européen des affaires et à la KUL, en relations internationales, avec un Erasmus passé au Tecnologico de Monterrey à Mexico, avant d’être engagée à l’Université de Namur comme assistante-chercheuse à la Faculté de Droit (2006-2014). Remarquée par Georges Pire, cette juriste quadrilingue spécialisée en droit européen des affaires et en relations internationales met rapidement le pied en politique.

Collaboratrice parlementaire auprès du groupe libéral au parlement wallon (2005-2006), conseillère du CPAS de Verlaine (2006-2017) et 4e candidate aux provinciales de 2012 (1.938 vp), elle prête serment au Parlement de Wallonie en juin 2014. Membre de la Commission de contrôle des dépenses électorales (2014-2019) et de la Commission Pouvoirs locaux-Logement-énergie (septembre 2015-janvier 2017), puis de la Commission Budget-Fonction publique-Energie (2017) et Budget-énergie-Climat (2017-2019), la députée wallonne siège aussi au sein du Comité mixte Assemblée nationale du Québec/Parlement de Wallonie. Membre de la Commission Économie-Innovation (2014-janvier 2017), elle s’attache notamment à soutenir le développement du secteur des drones en Wallonie. Assidue aux travaux des Commissions, elle interpelle aussi régulièrement les membres du gouvernement PS-cdH de Paul Magnette à Namur, et surtout celui de Rudy Demotte, à Bruxelles, dans les dossiers relatifs à l’Enseignement, à l’Enseignement supérieur en particulier, la Jeunesse, les PME, l’Agriculture, etc. Ses propositions de décret ou de résolution visent à faciliter les activités économiques, en allégeant les charges financières, ainsi que l’amélioration de la gouvernance et l’interdiction de signes convictionnels ostentatoires au niveau des exécutifs locaux.

A Namur, au sein de la dynamique Commission chargée des Questions européennes (2015-2019), elle soutient l’idée de rendre les députés wallons plus actifs à l’égard des traités internationaux et de les examiner dès qu’ils sont connus, plutôt que d’attendre leur arrivée pour ratification. La Commission porte d’ailleurs son attention sur les enjeux des traités de libre-échange négociés par la Commission européenne (TTIP, CETA, ACS) et se réunit plus d’une trentaine de fois, auditionnant une vingtaine d’experts de très haut niveau (2014-2016). Mais quand une résolution arrive en assemblée plénière marquant le refus du Parlement de Wallonie de déléguer ses pleins pouvoirs au Gouvernement fédéral pour la signature de l’accord CETA entre l’UE et le Canada, Magali Dock s’oppose à ce texte avec les 15 autres membres du groupe MR. Approuvé néanmoins par 47 députés PS-cdH-Ecolo-PTB et indépendant (14 octobre 2016), le texte charge le ministre-président wallon, Paul Magnette, de faire valoir le point de vue majoritaire wallon auprès des autorités européennes, provoquant une crise inédite sur le plan international. Finalement, le 28 octobre, une large majorité se dégage en faveur du texte de compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir. Mais Magali Dock est absente ce jour-là pour raison de santé. En février 2018, avec des députés de la nouvelle majorité, elle dépose une proposition de résolution sur les accords de libre-échange de l’Union européenne et le redéploiement international de l’économie wallonne.

À la suite de l’appel du 19 juin 2017 de Benoit Lutgen qui invite à mettre un terme à toute gouvernance avec les socialistes, Magali Dock vote, le 28 juillet, la motion de défiance constructive déposée par les députés MR et cdH ; c’est une première dans l’histoire politique wallonne. Jusqu’à la fin de la législature wallonne, elle fait désormais partie de la très courte majorité MR-cdH (38 sièges sur 75) qui entend imprimer un changement de cap à la politique wallonne : suppression de la « Redevance Télévision », modification de grille des loyers, réduction de la fiscalité immobilière, abandon du Plan Marshall, réduction de l’intervention publique et incitation à l’initiative privée ou associative, résolution fixant une série de balises pour les futurs traités de libre-échange négociés par l’Union européenne, application de recommandations de la Commission Publifin en matière de transparence et de gouvernance, réforme de la gouvernance des GRD du gaz et de l’électricité, etc. Durant cette législature, la députée wallonne adopte aussi une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétence nouvellement transférée aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État, notamment le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018). En tant que membre de la Commission de coopération avec la Communauté germanophone depuis le début de la législature (2015-2019), elle a déjà déposé une proposition de résolution pour réaliser le transfert de compétences de la Wallonie vers l’Ostbelgien : la nouvelle majorité conclura un accord en ce sens, permettant aux Germanophones d’entamer leur exercice à partir du 1er janvier 2020.

À l’automne 2017, Magali Dock quitte Verlaine où elle était toujours conseillère CPAS pour s’installer à Huy et la Fédération MR de Huy-Waremme lui confie la mission d’emmener la liste libérale lors du scrutin communal d’octobre 2018, avec l’espoir de décrocher 5 sièges.  Tête de file suivie directement par Christophe Pire (296 vp), tandis que Jacques Mouton (362 vp) pousse la liste, Magali Dock (346 vp) maintient les libéraux hutois à un niveau similaire à celui de 2012 (12,5% contre 13%), ainsi que trois conseillers communaux. Faisant alliance avec le PS (12) de Christophe Collignon, Eric Dossogne et étienne Roba, ainsi qu’avec la liste Idhuy de Françoise Kunsch-Lardinoit (2), le MR signe le Pacte de majorité : Jacques Mouton devient échevin et Magali Dock préside le Conseil communal. 

Lors du triple scrutin wallon du 26 mai 2019, elle opte pour la Chambre fédérale. Deuxième suppléante dans la circonscription liégeoise (4.893 vp), elle n’obtient pas de mandat parlementaire. 

Assistante en droit européen à l’Université de Namur (octobre 2019-novembre 2020), collaboratrice du groupe MR au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (novembre 2019-octobre 2020), elle remplace brièvement Philippe Goffin (de mars à octobre 2020), le temps de la formation du gouvernement De Croo. Au moment où éclate la crise covid-19, elle fait partie de la Commission Santé.

Cependant, parallèlement à ses activités, Magali Dock s’est lancé un nouveau défi. Après avoir réussi les nombreux examens qui mènent vers la diplomatie, elle entame une nouvelle carrière en tant que diplomate au sein de Wallonie-Bruxelles International. L’activité de déléguée générale devant la conduire à vivre des périodes de quatre années à l’étranger, elle s’apprête à devoir renoncer à ses mandats politiques lorsqu’une nomination interviendra.

 

Mandats politiques

Conseillère CPAS à Verlaine (2012-11/2017)
Députée wallonne (2014-2019)
Conseillère communale à Huy, présidente du Conseil (2018-)
Députée fédérale (03/2020-11/2020)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont La Libre, 4 octobre 2014 ; L’Avenir, 8 décembre 2021

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)