Donnay Auguste

Culture, Gravure, Peinture, Militantisme wallon

Liège 22/03/1862, Liège 18/07/1921


Boiseur et marbreur, peintre et décorateur chez les Berghmans lorsqu’il commence à gagner sa vie (1879), Auguste Donnay suit les cours de l’Académie de Liège et se lie d’amitié avec Armand Rassenfosse. Dessinateur, illustrateur, aquarelliste, il se laisse tenter par le symbolisme et est encouragé par Albert Mockel, mais c’est Félicien Rops qui le rassurera sur son talent. Mémorialiste de l’âme wallonne, imagier populaire, il signe une multitude de dessins pour illustrer les livres de ses amis. Parmi d’autres, les revues Wallonia et La Vie wallonne doivent beaucoup à son talent. Affichiste de renom, Auguste Donnay donne, avec Berchmans et Rassenfosse, ses lettres de noblesse à l’école liégeoise de l’affiche qui avait trouvé en Auguste Bénard l’imprimeur providentiel. Graveur et illustrateur, dessinateur d’ex-libris, il est nommé professeur à l’Académie de Liège (1901) et ajoute le paysage aux thèmes initiaux de la femme et de l’arbre, avant d’y adjoindre des personnages religieux. Une fois la lumière apprivoisée, Donnay magnifiera les paysages du pays wallon.

Son rapport sur le sentiment wallon en peinture présenté au Congrès wallon de 1905 en fait le porte-drapeau de la défense de la culture en Wallonie. À la peinture flamande, colorée, primaire sinon primitive, il oppose la peinture wallonne, sensible, intelligente, privilégiant la ligne et le dessin. Il suggère aussi de réunir une collection complète de bonnes photographies de tous les tableaux wallons éparpillés à travers le monde afin de dévoiler la beauté originale et personnelle d’un art longtemps méconnu. Cet appel à la création d’un musée de l’Art wallon sera entendu après la Seconde Guerre mondiale, avant d’être oublié voire nié par les autorités liégeoises au début du XXIe siècle. Présente dans de nombreuses collections, l’œuvre de Donnay qui a exploré le paysage wallon se donne encore à voir par le grand triptyque de saint Walhère accroché dans l’église romane d’Hastière.

 

Sources

Paul DELFORGE, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. II, p. 
Jacques PARISSE, Auguste Donnay, un visage de la terre wallonne, Bruxelles, 1991
Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 1995 
Maurice KUNEL, dans Biographie nationale, t. 34, col. 244-247
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 402, 468
Paul DELFORGE, Cent Wallons du Siècle, Liège, 1995
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. II, p. 560-561 ; t. III, p. 262, 341
Benjamin STASSEN, La Fête des Arbres. L’Album du Centenaire. 100 ans de protection des arbres et des paysages à Esneux et en Wallonie (1905-2005), Liège, éd. Antoine Degive, 2005, p. 18-22