Dufrane Anthony

Politique, Député wallon

Charleroi 10/07/1977

Député wallon : 2014* *2014-2019

Fils de l’ancien échevin Christian Dufrane (-1997), Anthony milite très jeune dans le mouvement socialiste. Employé en comptabilité, il se présente en octobre 2000 aux élections communales à Montigny-le-Tilleul. Pour sa première participation à une élection, il rassemble près d’un millier de voix de préférence (912 vp). Dans la localité dirigée depuis des générations par la famille Cornet, octobre 2000 constitue une passation de témoin entre Philippe, le père, et Véronique, la fille, tête de liste du parti libéral (10 sièges). Ayant besoin d’un partenaire pour faire majorité, le PRL renouvelle l’accord de 1994 et le PS (6 s.) obtient deux échevinats, dont l’un pour Anthony Dufrane en charge de la Culture, de l’Information et du Troisième Âge. Troisième sur la liste du PS aux élections communales d’octobre 2006, il signe sans conteste le meilleur score du PS (1.062 vp), seule la MR Véronique Cornet, la bourgmestre sortante, faisant mieux, tous partis confondus. En progressant de 5%, le MR détient désormais la majorité absolue (11 sièges sur 21, +1) et décide de diriger seul Montigny-le-Tilleul. Perdant une trentaine de voix, le PS conserve ses 6 conseillers communaux et se retrouve dans l’opposition. 

Représentant du PS, Anthony Dufrane siège alors au Conseil d’administration de l’IGH (2001-2007) où il est aussi commissaire, ainsi qu’à Aquasambre (2001-2006). Il siège ensuite comme administrateur à l’IPFH (2006-2007), puis à l’IEH (2007-2011). Parallèlement, il est entré comme attaché au Cabinet du ministre wallon, puis président du gouvernement wallon, Jean-Claude Van Cauwenberghe (1999-2005) ; auprès d’Elio Di Rupo puis de Rudy Demotte (2005-2007), il reste collaborateur des services « social et communication » des ministres-présidents wallons. En juillet 2007, il intègre l’équipe fédérale du ministre Paul Magnette en charge de l’Énergie (-2010). Repéré par Philippe Busquin, actif lors des « Chantiers de Demain » organisés par le PS en 2007, il mène sa première campagne fédérale en juin 2007 (11e place, 7.442 vp) dans la circonscription du Hainaut. Après de si bons débuts, une place de combat lui est confiée lors du scrutin fédéral anticipé du 23 juin 2010 (9e place, 9.195 vp). En progression de près de 14%, le PS emmené par Elio Di Rupo gagne alors quatre sièges dans le Hainaut et Anthony Dufrane fait partie des jeunes députés socialistes qui découvrent la Chambre fédérale. 

L’expérience s’avèrera inédite puisque 541 jours de réunions, de crispations, de rebondissements, de notes et de discussions seront nécessaires pour que se dégagent un premier accord sur le volet institutionnel (octobre), puis un second sur le volet socio-économique (décembre) et qu’un gouvernement fédéral se forme enfin. Le 6 décembre 2011, Elio Di Rupo devient Premier ministre à la tête d’une coalition PS-SPa-MR-OpenVlD-cdH-CD&V. Mais pendant cette longue crise politique, le nouvel élu se sent rapidement à l’aise au sein d’une assemblée parlementaire aux coudées franches. Il intervient dans de nombreux dossiers et est membre de la Commission de la Défense. Anthony Dufrane n’a guère l’occasion de goûter au travail parlementaire fédéral qui reprend son rythme et il n’aura même pas le temps de voter les dispositions de la 6e réforme de l’État, car il met un terme à ses activités fédérales (remplacé par Nicolas Martin), pour se consacrer exclusivement à son nouvel échevinat à Charleroi.

En effet, en quittant Montigny-le-Tilleul pour s’installer dans le grand Charleroi en octobre 2011, Anthony Dufrane a réorienté ses ambitions communales ; laissant le PS de Montigny-le-Tilleul orphelin (comme en témoigne le résultat de 2012 : perte de 10% et de 3 sièges), il s’affilie à l’USC de Dampremy. Très actif lors de la préparation des campagnes électorales du PS, cheville ouvrière de la campagne régionale de Paul Magnette en 2009, où ses options stratégiques furent payantes, il se retrouve, en octobre 2012, sur la liste emmenée par Paul Magnette sur le plan local, occupant la neuvième place, tout en incarnant le renouveau du PS carolorégien. Avec 2.765 vp, il signe le 5e meilleur résultat personnel du PS, le 7e tous partis confondus. Il a gagné sa place au sein du Collège échevinal, en charge de la Jeunesse, du Tourisme, des Fêtes et des Relations internationales. C’est à la demande de Paul Magnette qu’il abandonne son mandat de député fédéral, appliquant ainsi très largement les principes du décret wallon sur le cumul, bien qu’aucune disposition légale ne s’impose aux députés fédéraux.

Très vite, le nouvel échevin lance une série de projets destinés à renouveler l’image extérieure de la plus grande ville de Wallonie, à y attirer des touristes (projet d’une auberge de jeunesse), à y faire venir des manifestations culturelles (dont le retour de la City parade) Relançant une dynamique de grands événements, il multiplie aussi les contacts entre la ville et une série de diplomates.

Lors du triple scrutin du 25 mai 2014, un nouveau défi attend Anthony Dufrane ; il s’agit pour la liste emmenée par Paul Magnette de faire aussi bien qu’en 2009 (40%, 5 sièges) au scrutin wallon, dans la circonscription de Charleroi. Chargé de pousser la liste, Dufrane réalise le 3e score PS (5.468 vp) et le 5e tous partis confondus. Élu directement au Parlement wallon, il prête serment le 13 juin 2014 et, en application du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons, il se met immédiatement en congé à Namur, afin de poursuivre son mandat d’échevin à Charleroi. Le député empêché est remplacé par son suppléant Serdar Kilic qui, lui aussi échevin, s’est dit lui aussi empêché à Namur et est finalement remplacé par Hicham Imane. 

Cependant, la mise en place du gouvernement Magnette durant l’été 2014 prolonge ce jeu de chaises musicales entre le Collège de la première ville de Wallonie et l’assemblée wallonne. Julie Patte vient à peine de remplacer Paul Magnette comme députée au Parlement de Wallonie, quand Anthony Dufrane décide finalement d’opter pour Namur. Il y remplace Julie Patte qui hérite de son échevinat et de ses compétences à Charleroi (début septembre). Pour Anthony Dufrane, il n’y aura plus de changement de mandat avant la fin de la législature wallonne, même s’il reste fort présent dans la vie communale. Gérant de la sprlu Sambre Construct (2008-2009), gérant des Halles de la Digue (2011-), de Maya Immobilière (2011-) et de Immo RDM (2014-2015), il est aussi l’un des vice-présidents de l’Intercommunale de santé publique du Pays de Charleroi (ISPPC, 2013-2018).

Au Parlement de Wallonie, Anthony Dufrane est membre de la Commission de l’Économie et de l’Innovation (2014-2017, ainsi que de la Commission de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et des Transports (2014-mars 2016), puis de la Commission Agriculture-Tourisme (mars 2016-2017). Cosignataire de plusieurs propositions de résolution (contre le dumping social, pour une meilleure gestion des invendus, pour soutenir le développement du secteur des drones, pour un Plan wallon en faveur de la diversité et du vivre-ensemble, etc.), le député wallon revendique notamment le maintien d’une liaison Thalys sur la dorsale wallonne (2014) et participe aux travaux sur la réforme du permis de conduire. Il fait partie des députés wallons qui, en 2015-2016, se mobilisent et argumentent pour manifester leur opposition au CETA. Dans ce dossier, il vote en faveur de la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la crise internationale qui s’en est suivi, il figure parmi les 58 députés wallons qui votent en faveur du projet de motion qui valide le compromis où l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).

Durant cette législature, il adopte notamment une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétence nouvellement transférée aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur fait de la Wallonie une région pionnière. 

Membre de la délégation belge au Conseil interparlementaire consultatif du Benelux, celui qui soutenait le gouvernement de Paul Magnette depuis le début de la législature se retrouve subitement dans l’opposition, après le changement de pied de Benoit Lutgen. à partir de septembre 2017 et jusqu’à la fin de la législature, Dufrane est membre de la sous-Commission du contrôle des licences d’armes. Cependant, le député wallon ne se sent pas utile à Namur, contraint à une discipline de parti le privant de marge de manœuvre. Il en tire les conséquences. Malgré ses excellents résultats personnels enregistrés lors des précédents scrutins, celui qui est devenu une machine à voix pour le PS renonce à se présenter aux élections communales d’octobre 2018. Capable d’obtenir son élection à la 51e et dernière place qui lui était proposée, il n’aurait pas été autorisé à devenir échevin, étant tenu en réserve pour le scrutin wallon du 26 mai 2019. Dès lors, il déclare ne pas vouloir tromper l’électeur (août 2018), avant finalement de renoncer totalement à la politique (février 2019) pour se consacrer à d’autres projets.

Avec le besoin de se sentir utile, il développe une société dans le secteur immobilier, plus particulièrement dans la rénovation de bâtiments très abîmés. Par ailleurs, il tient bénévolement une page Facebook, comptant plusieurs dizaines de milliers de followers, où il diffuse des offres d’emploi et donne des conseils à des demandeurs d’emploi. Enfin, après une formation en arboriculture, il se lance dans la culture d’arbres fruitiers (pommes, poires, prunes) par passion avant tout.

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Montigny-le-Tilleul (2001-10/2011)
Échevin (2001-2006)
Député fédéral (2010-11/2012)
Conseiller communal de Charleroi (2012-2018)
Échevin de Charleroi (2012-09/2014)
Député wallon (09/2014-2019)
Échevin empêché (09/2014-2018)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont Le Soir, RTBf et La Dernière Heure 15 juin 2010 ; SudPresse, 6 septembre 2014 ; Le Soir, 7 août 2018 ; La Libre, 11 août 2023
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)