Dupont Jean-Marc

Politique, Député wallon

Mons 08/07/1959

Député wallon : 2014-2018*

Depuis 1895, Frameries vote majoritairement à gauche. Sans cesse contestée, cette domination vacille à l’approche du XXIe siècle. Après la fusion des communes, le PSC grignote son retard et les années 1990 sont marquées par la confrontation entre Didier Donfut et Albert Liénard, le PSC cherchant à profiter de la passation de pouvoir entre Max Audain et le jeune Donfut (1992). En octobre 1994, PS et PSC se retrouvent d’ailleurs chacun avec 13 sièges sur 27 et c’est le PRL Pierre Fortez qui permet au PS de conserver in extremis la majorité. C’est à ce moment-là que Jean-Marc Dupont est élu conseiller communal sur la liste du PS.

Régent français-histoire, professeur, directeur adjoint de l’Institut de Promotion sociale de Colfontaine, Jean-Marc Dupont milite de longue date dans les rangs socialistes. À la fin des années 1990, il préside l’USC de Frameries. À ce titre, en vue des élections d’octobre 2000, il joue la carte de la parité hommes-femmes, du rajeunissement et de l’ouverture à la société civile, quand il compose la liste socialiste avec Didier Donfut. Emmenée par ce dernier et poussée par Jean-Marc Dupont, la liste du PS progresse de 4 sièges et retrouve la majorité absolue ; l’alliance PS (15) – PRL (2) est maintenue, s’élargissant à Écolo (2). Jean-Marc Dupont, quant à lui, devient président du CPAS de Frameries (2001-2006) : il prend en charge d’importants projets, dont l’inauguration d’une nouvelle maison de retraite, des projets d’insertion socioprofessionnelle, la création d’un atelier de repassage et d’une épicerie sociale, le transfert du centre de santé communal avec ouverture d’une maison médicale (la première ouverte par un CPAS en Wallonie), ainsi que l’insertion dans le projet « e-Agora », visant à élargir la participation citoyenne et à renforcer les processus de démocratie locale en s’appuyant sur l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Expert pédagogique (2005-2006), collaborateur et attaché auprès de divers Cabinets du gouvernement de la Communauté française Wallonie-Bruxelles (2005-2008), chargé de mission au Conseil régional de Formation (2006), puis à la province de Hainaut (2007-2013), Jean-Marc Dupont représente aussi le PS au Conseil d’administration de la Société immobilière sociale « Toit et moi » (2004-2013), au Centre hospitalier universitaire Ambroise Paré (2007-2019), à la Régie communale autonome (2008-2011), à l’Agence locale pour l’emploi, à la Communauté urbaine de Mons, etc. Il est aussi administrateur de la Maison de Laïcité. Parallèlement, quand Didier Donfut devient Secrétaire d’État dans le gouvernement Verhofstadt (2004-2007), Jean-Marc Dupont fait fonction de bourgmestre jusqu’à la fin de la législature. 

En octobre 2006, le scrutin communal de Frameries est à nouveau très disputé. Le PS (13) perd sa majorité absolue, tout en restant le premier parti de l’entité. Il décide alors de tourner le dos au MR (3) et à l’Écolo Manu Disabato (1), pour tendre la main au cdH conduit par Philippe Debaisieux (10). Didier Donfut (1.733 vp.) reste bourgmestre empêché et c’est Jean-Marc Dupont (1.036 vp, 3e score tous partis confondus) qui fait alors fonction à la tête du Collège communal. Sécurité, nouvelle bibliothèque, rénovation urbaine sont notamment à l’agenda quotidien de celui qui préside la zone boraine de police (2008-2010).

Ministre fédéral (2007) puis ministre wallon (2008-2009), Didier Donfut est emporté dans la tourmente du printemps 2009 : il est forcé à la démission de ses fonctions à Namur et contraint à ne pas défendre son mandat lors du scrutin régional. Dès lors, il renonce aussi à reprendre ses fonctions de bourgmestre à Frameries (28 mai 2009). Jean-Marc Dupont achève la législature en tant que bourgmestre en titre. Tête de liste aux élections communales d’octobre 2012, il remporte un plantureux succès avec 16 sièges (+3) et 49% (+4%) soit un meilleur résultat que celui d’octobre 2000. Toujours aussi actif, mais moins visible, Didier Donfut (749 vp) passe la main à un Jean-Marc Dupont (2.433 vp) qui dame le pion au cdH (7 sièges, -10%), en particulier à Catherine Fonck (1.038 vp). Bien que largement majoritaire, le PS s’ouvre cette fois au MR (2), avec lequel il signe le pacte de majorité.

Arrivant à la fin de multiples chantiers de rénovation du centre-ville, dont l’ambitieux projet épicentre en partenariat public/privé, le maïeur de Frameries lance en 2013 une « maternité commerciale », projet unique en Wallonie, qui consiste à favoriser l’éclosion de nouveaux commerces dans des locaux publics en pratiquant des prix attractifs. Mais sa popularité n’a pas échappé aux instances du PS. En vue des élections du 25 mai 2014, il est sollicité pour occuper la 3e place élective au Parlement wallon. À 55 ans, il participe pour la première fois à une élection autre que communale ; pour le PS, le défi est de conserver 3 sièges au moment où la circonscription électorale passe de 6 à 5 représentants. Malgré une perte de 6%, le PS atteint son objectif et Jean-Marc Dupont (4.660 vp, 6e score tous partis confondus) est élu député wallon. En application du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons, il choisit de prêter serment à Namur et d’y siéger. Bourgmestre empêché, il remet les clés de la mairie de la cité des écureuils au Premier échevin, Didier Draux.

Administrateur d’IDEA (2012-2019), vice-président du Pass (2014-2017), le député wallon se fait le porte-parole de Mons-Borinage auprès du ministre wallon de l’Économie face aux événements qui touchent sa sous-région (fermeture de Doosan employant 300 travailleurs, de Nexans, d’ACV, de Jemappes Steel Center, de Vidrala…). Dans le même temps, il revendique une place pour « Mons-Borinage » dans le SDER et la création d’un véritable bassin de vie. Il se veut le défenseur des intérêts des « petites communes » (fusion libre commune/CPAS, etc.). Attentif aux besoins de la Wallonie en termes de logement, il intervient en faveur du maintien de la circulation du Thalys sur la dorsale wallonne (2014), mais en vain dans ce dossier géré par le fédéral. Par contre, il contribue à la reconnaissance d’une des quatre premières zones franches de Wallonie, en l’occurrence sur l’ancien site de Doosan (2017) et fait partie des députés wallons qui, en 2015-2016, se mobilisent et argumentent contre la signature du CETA. Dans ce dossier, il vote en faveur de la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la brève crise internationale qui s’en est suivi, il figure parmi les 58 députés wallons qui votent en faveur du projet de motion qui valide le compromis où l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).

Vice-président de la Commission Pouvoirs locaux-Logement-Énergie et membre de la Commission du Budget-Fonction publique, le député wallon est aussi membre du Groupe de travail sur la tutelle et le financement public des cultes par les autorités locales et régionales wallonnes (janvier 2017-2018), il fait partie des 69 députés wallons présents qui adoptent le décret renforçant les obligations des gestionnaires de lieux de cultes, la transparence des financements, l’usage du français et le respect des valeurs démocratiques, avec l’objectif de prévenir le radicalisme (17 mai 2017). Entre mars 2017 et novembre 2018, il est membre de la « Commission spéciale relative au Renouveau démocratique » où il remplace P-Y. Dermagne. Après la crise wallonne de l’été 2017 où le cdH renverse les alliances, abandonnant le PS de Paul Magnette pour former un nouveau gouvernement wallon conduit par Willy Borsus, Jean-Marc Dupont, désormais dans l’opposition, est appelé à la présidence de la Commission du Budget (septembre 2017-novembre 2018). 

Durant cette législature, il adopte aussi une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétences nouvellement transférées aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur fait de la Wallonie une région pionnière.

Cependant, le député wallon conserve toute son attention à sa commune de Frameries et n’entend pas manquer son rendez-vous avec les électeurs, en octobre 2018, d’autant que l’opposition écolo-cdH se présente sur une seule liste, BE Frameries. Néanmoins, les enjeux locaux et l’éloignement du bourgmestre empêché se manifestent dans les résultats : alors que le PTB obtient ses trois premiers élus, le PS perd… trois élus, près de 8% (41,41%) et sa majorité absolue. En termes de popularité, Jean-Marc Dupont (1.732 vp) est loin devant Catherine Fonck (1.064) et Manu Disabato (952) dont la liste commune Be Frameries dispose désormais de 9 élus (+1). En reconduisant le pacte de majorité avec le MR (2), le PS (13) conserve le maïorat. Toujours en vertu du décret spécial wallon interdisant le cumul des mandats, Jean-Marc Dupont décide cette fois de ceindre l’écharpe maïorale effectivement et renonce à son mandat de député wallon (décembre 2018). C’est Pierre Tachenion qui le remplace à Namur. Lors du triple scrutin du 26 mai 2019, le bourgmestre de Frameries n’est plus candidat à un mandat parlementaire. Président de l’intercommunale de gestion des déchets Hygea (2019-), il préside le bureau du Conseil régional de la Formation (CRF, 2020-). En vue des élections communales d’octobre 2024, Jean-Marc Dupont annonce très tôt qu’il ne mènera pas la liste socialiste, ne souhaitant plus être bourgmestre, sans pour autant abandonner la politique.

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Frameries (1994-)
Président CPAS (2001-2006)
Bourgmestre faisant fonction (2006-05/2009)
Bourgmestre (05/2009-2012, 2012-06/2014)
Député wallon (2014-12/2018)
Bourgmestre empêché (06//2014-12/2018)
Bourgmestre (12/2018-2024)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont La DH, 10 février 2004 ; La DH, 27 mai 2014 et 21 septembre 2023 ; Le Soir, 5 juin 2014
http://www.jean-marcdupont.be/index.php?option=com_content&view=article&id=17&Itemid=270
cumuleo.be -2022
http://www.wallonie.be/fr/actualites/les-4-zones-franches-definies-par-la-wallonie-enfin-validees-par-le-federal 
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
https://crf.wallonie.be/composition,-fonctionnement.html 
https://www.telemb.be/actu/en-direct-avec-jean-marc-dupont-bourgmestre-de-frameries/29333 

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)