Duvivier Benjamin
Culture, Sculpture
Paris 05/11/1730, Paris 11/07/1819
Paris salua avec faveur le talent de Jean Varin (1607-1672) et de Jean Duvivier (1687-1761), et finit par croire qu’il n’y avait de bons graveurs de médailles qu’en pays de Liège. Fils de Jean Duvivier, Benjamin aurait pu être le troisième à ajouter son nom. Son talent était grand, mais les événements politiques en décidèrent autrement.
Père de 17 enfants, Jean Duvivier ne verra finalement grandir que trois d’entre eux, dont Benjamin, né à Paris où la famille était installée depuis longtemps déjà. De son père, il hérita du talent de graveur malgré les fortes préventions dont Jean Duvivier entourait son fils pour qu’il ne s’inscrive pas dans son sillon. Sans égaler le maître, Benjamin Duvivier conserva la confiance de la cour et poursuivit les travaux officiels d’une fonction qui lui permettrait de continuer à vivre au Louvre. En 1764, il devient Graveur du roi Louis XV et, dix ans plus tard, il achète la charge de graveur général des Monnaies, fonction qu’il exerce jusqu’en 1791. En 1774, année de l’accession au trône de Louis XVI, Benjamin Duvivier est admis à l’Académie royale de peinture et de sculpture.
Attentif aux événements importants du règne de Louis XV et Louis XVI, qu’il s’agisse de circonstances privées ou publiques, Benjamin Duvivier en représente un grand nombre sur ses médailles ; il s’intéresse aussi à ce qui se passe sur le continent américain et réalise notamment un portrait de George Washington. Comme son père, il est fortement sollicité pour la réalisation de portraits. Influencé par les idées nouvelles (il grave notamment une « Abolition des privilèges »), il perd sa charge de graveur général lorsque l’office des monnaies est supprimé (mai 1791). Il retrouve une place dans l’histoire de la médaille française sous l’Empire ; en 1806, la classe des Beaux-Arts de l’Institut le nomme dans la section de la gravure. Conscient de ses origines wallonnes, il rappellera explicitement sur une médaille dédiée à son père les origines liégeoises de la famille (1797).
Sources
Jacques STIENNON, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 291-292
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 307
Henry NOCQ, Les Duvivier (…). Essai d’un Catalogue de leurs œuvres précédé d’une notice biographique et bibliographique (…), Paris, Société de propagande des œuvres d’art, 1911
Félix STAPPAERTS, dans Biographie nationale, t. 6, col. 383-391
http://data.bnf.fr/14954075/pierre_simon_benjamin_duvivier/ (s.v. novembre 2014)
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