Foulon Roger

Culture, Littérature

Thuin 03/08/1923, Thuin 25/02/2008

Poète, nouvelliste, essayiste, conteur, romancier, journaliste et animateur culturel, Roger Foulon a marqué l’histoire littéraire wallonne par une œuvre abondante, imprégnée de « sa » Thudinie, qu’il n’a jamais quittée, ses rivières, ses reliefs et ses forêts.

Issu d’une famille rurale, Roger Foulon accomplit ses études primaires et moyennes à Thuin avant de sortir diplômé de l’École normale de Mons et de l’Institut supérieur de Pédagogie de Morlanwelz. Entamant une carrière d’instituteur, il évolue, durant la Seconde Guerre mondiale, dans un environnement littéraire et est amené à fréquenter de jeunes auteurs hennuyers, tels que Vanderborght, Prévot et Evrard. Son premier recueil, L’exil terrestre, sort en 1946.

À la veille de ses cinquante ans, après trente années d’enseignement, Roger Foulon décide de se consacrer pleinement à la littérature. Auteur prolifique, ce poète, romantique par sa vision de la nature, le fut assurément. Pour preuve, à son entrée à l’Académie de Langue et de Littérature françaises (1999), Jacques Crickillon, dans son discours d’accueil, dénombre septante-sept recueils de poèmes – le premier, D’entre les songes, sort en 1947 – neuf romans – genre qu’il n’aborde qu’en 1977, avec L’Espérance abolie – six pièces de théâtre, un oratorio, mais aussi des contes, des critiques littéraires, des essais et monographies. L’amour occupe une place centrale dans l’œuvre foulonienne.

Président de l’Association des Écrivains belges de langue française (1973-1994), membre du Fonds national de la Littérature, adepte du haïku, témoignant d’un engagement fort en littérature, qu’il pratique sous tous les angles, Roger Foulon est également le propre imprimeur de ses poèmes : Les Éditions du Spantole, c’est ainsi qu’il nomme sa presse privée, dont plusieurs recueils de poèmes, notamment Ombres chinoises (1989) et Croix (1991), furent illustrés de xylogravures ou lithographies signées de son ami, l’artiste liégeois établi en Thudinie, Gustave Marchoul, également professeur à Mons et à l’École supérieure des arts visuels de La Cambre à Bruxelles. Foulon publie également ses romans chez de grands éditeurs, notamment Paul Legrain, La Renaissance du livre ou encore Luce Wilquin.

Le Prix hennuyer de Littérature française Charles Plisnier lui a été remis pour L’Envers du décor (1967), le Prix Malpertuis pour Le dénombrement des choses (1973), le Prix Georges Garnir de l’Académie de langue et de Littérature françaises pour Un été dans la Fagne (1980), le Prix Maurice Carême pour Paroles de feuillage (2005), tandis que le Prix Charlier-Anciaux de l’Académie de langue et de Littérature françaises couronnait l’ensemble de son œuvre. En 2009, son fils, Pierre-Jean Foulon donne une édition posthume de textes de son père, rassemblés sous le titre Charmes de mon pays, préfacée par Marcel Leroy.

À côté de son activité d’écriture, Roger Foulon consacre une partie de son temps à la vie culturelle de sa région. Actif dans de nombreuses associations thudinienne, il est notamment membre des Amis de Maurice des Ombiaux, président-fondateur, en 1946, des Artistes de Thudinie, ainsi que le fondateur-directeur de la revue littéraire et artistique trimestrielle Le Spantole – qui publie, à partir de 1956, les grands noms des lettres belges et les écrivains confirmés de Thudinie, autant qu’elle s’attache à faire connaître le travail de nouveaux talents. Roger Foulon est également un passionné des marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Actif au sein du comité organisateur, il est le créateur de la compagnie Saint-Roch, la plus importante de Thuin. Par ailleurs, en 1976, Foulon est l'un des 143 signataires de la Nouvelle Lettre au roi (29 juin), destinée à dénoncer l'extrême lenteur mise dans l'application de l'article 107 quater de la Constitution ; il plaide ainsi en faveur d'un fédéralisme fondé sur trois Régions : Bruxelles, Flandre et Wallonie.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse dont La Dernière Heure
Hommage à Roger Foulon, dans Le Spantole, n° 353, novembre 2008
Académie de Langue et de Littérature françaises, http://www.arllfb.be/composition/membres/foulon.html
Jacques CRICKILLON, Réception de Roger Foulon, séance publique du 26 février 2000, Bruxelles, Académie de Langue et de Littérature françaises de Belgique, 2000
Service du Livre luxembourgeois, https://www.servicedulivre.be/Auteur/foulon-roger 
https://maisondelapoesie.be/poetes-list/foulon-roger/

Œuvres principales

L’exil terrestre, poésie (1946)
D’entre les songes, poésie (1947)
Eve et le songe, poésie (1952)
Le peintre Richard Bressy, monographie (1953)
Artistes de Thudinie, monographie (1961)
Les voix de la nuit, théâtre (1961)
Thudinie de mon cœur, essai (1962)
Arts de Thudinie, essai (1966)
L’Envers du décor, poésie (1967)
Marcel Thiry, poète, essai (1969)
Charles Plisnier, essai (1971)
Le chêne, conte (1973)
Le dénombrement des choses, poésie (1973)
Marie-Louise Albessart, imagière wallonne, monographie (1974)
Le grand feu, conte (1975)
Marches militaires et folkloriques d’Entre-Sambre-et-Meuse, essai (1977)
L’Espérance abolie, roman (1977)
Pour saluer le jour, poésie (1979)
Armand Simon, monographie (1980)
Un été dans la Fagne (1980)
Le légendaire de Wallonie, contes (1983)
La botte du Hainaut, région des sylves et des prés, essai (1983)
Déluge, roman (1984)
Le maitre d’école, essai (1985)
Poèmes pour un amour qui ne s’éteint, poésie (1987)
Légendes et contes d’Entre-Sambre-et-Meuse, contes (1989)
Ombres chinoises, poésie (1989)
Croix, poésie (1991)
Bat’lîs èt batias du tamps qu’èst oute, poésie en wallon (1994)
L’homme à la tête étoilée, roman (1995)
L’homme à la tête étoilée, roman (1996)
Histoire de bête, nouvelles (1997)
Anne-Michèle Hamesse, essai (1998)
La maison de feuillets, poésie (1999)
Les feux du ciel, roman (2000)
Douze quatrains pour dire le printemps, poésie (2002)
L’étrange vie de Saint Landelin, roman (2003)
Paroles de feuillage, anthologie poétique (2005)
Les jardins de Giverny, nouvelles (2007)
Charmes de mon pays, ouvrage posthume (2009)