GALANT Jacqueline
Politique, Député wallon, Ministre wallon
Mons 18/03/1974
Députée wallonne : 2014* *2016-2019 ; 2019-2024
Ministre wallonne 2024 -
Lors de la fusion d’Erbaut, Erbisoeul, Herchies, Lombise, Masnuy-Saint-Jean et Masnuy-Saint-Pierre avec Jurbise, le PSC Marcel Crespin devient le premier bourgmestre de la nouvelle entité, en s’alliant avec le PSB ; six ans plus tard, Jacques Galant qui était déjà échevin à Herchies en 1971 accède à la fonction de bourgmestre et le reste jusqu’au début du XXIe siècle, bien secondé dans les années 1990 par sa Première Échevine, Dominique Cogels-Le Grelle. En 1999 cependant, le scrutin régional réserve une surprise dans la circonscription puisque Dominique Cogels se trouve en concurrence directe avec Jacqueline Galant qui a quitté le PSC pour rejoindre les rangs du PRL et est élue à la Chambre. À l’approche des élections d’octobre 2000, le bourgmestre de Jurbise rejoint à son tour les rangs du PRL, faisant éclater la liste Intérêts communaux à la veille du scrutin communal. La liste des Galant (le père comme tête de liste, la fille pour la pousser) l’emporte, mais une plainte du PS (relative à la fiabilité du système informatique) entraîne l’organisation de nouvelles élections en avril 2001 : cette fois, la fille est tête de liste et réalise un score supérieur à celui du bourgmestre sortant ; avec une majorité de 13 sièges sur 21, Jacqueline Galant devient la nouvelle bourgmestre de la cité, tandis que Jacques prend la présidence du CPAS. Elle est la première femme à exercer cette fonction à Jurbise.
À partir de cette date, l’opposition devient quasi inexistante à Jurbise, tant la liste de la bourgmestre domine les scrutins communaux suivants : 60%, 15 sièges sur 21 en 2006, 68% et 17 sièges en 2012, seul le PS parvenant encore à accrocher 4 sièges face au raz-de-marée de Jacqueline Galant (2.599 puis 2.972 vp) ; en octobre 2018, la Liste de la Bourgmestre (LB) retient la voix de trois électeurs sur quatre (74,5%) et garde ses 17 sièges, tandis que Jacqueline Galant réunit sur son nom 3.366 voix de préférence, soit près d’un électeur sur deux. Poursuivant sur les traces paternelles, la bourgmestre modernise la bibliothèque et les services communaux, crée le taxi-seniors et le taxi-ados, et développe des jumelages linguistiques entre les écoles communales de Jurbise et Brakel, avant de lancer un Plan Langues, avec des cours de néerlandais dès la 3e maternelle dans les écoles communales. L’accent est mis sur l’amélioration du cadre de vie, de la sécurité et de la mobilité dans cette commune de 10.000 habitants, située dans la grande banlieue verte au nord de Mons, non loin de Pairi Daiza. Licenciée en Sciences politiques et Administratives des Facultés universitaires catholiques de Mons (FUCaM), la fille de l’ancien maïeur se fait rapidement un prénom sur le plan local, avant d’étendre sa notoriété à l’ensemble de l’arrondissement de Mons-Borinage, où elle est la seule bourgmestre libérale dans un bassin de vie que domine traditionnellement le parti socialiste.
Collaboratrice du ministre fédéral des Affaires étrangères Louis Michel (1999-2004), Jacqueline Galant est candidate à la Chambre fédérale, le 18 mai 2003. Occupant la 4e place sur la liste MR emmenée par Hervé Hasquin, elle réalise 11.849 vp dans la circonscription du Hainaut, où le MR gagne plus d’un pourcent et surtout un siège. Membre des Commissions Intérieur, Naturalisations, Fonction Publique et Affaires générales, la nouvelle députée fédérale se voit également confier des responsabilités au sein de son parti : depuis 2004, elle est présidente de la Fédération du MR Mons-Borinage et vice-présidente de la Fédération provinciale du Hainaut.
Le 13 juin 2004, lors du scrutin régional, elle contribue au maintien d’un élu libéral au Parlement de Wallonie dans la circonscription de Mons, en faisant mieux que la tête de liste (2e place, 7.178 vp, 2e score tous partis confondus). Ce sera encore le cas le 7 juin 2009 (8.615 vp en tant que première suppléante) ; mais elle ne souhaite pas siéger à Namur. Jusqu’en 2014, c’est à la Chambre fédérale que siège Jacqueline Galant ; chaque fois candidate en 2e position derrière Olivier Chastel, elle rassemble énormément de voix : 21.743 vp le 10 juin 2007 et 18.256 le 23 juin 2010 lors du scrutin fédéral anticipé, avec des résultats en dents de scie pour la liste MR dans le Hainaut. En octobre 2009, elle fait partie de la vingtaine de libéraux signataires d’une lettre ouverte remettant en question le leadership de Didier Reynders. Les critiques se multiplient au lendemain du scrutin fédéral de 2010, le MR organisant finalement un scrutin interne qui désigne Charles Michel pour succéder à Didier Reynders (janvier 2011).
Alors que les entités fédérées assurent sereinement la continuité de l’État (2010-2011), le « fédéral » connaît sa plus longue crise politique : 541 jours de réunions, de crispations, de rebondissements, de notes et de discussions seront nécessaires pour que se dégagent un premier accord sur le volet institutionnel (octobre), puis un second sur le volet socio-économique (décembre). Le 6 décembre 2011, Elio Di Rupo devient le Premier ministre du nouveau gouvernement fédéral ; membre de la majorité PS-CD&V-MR-Open VLD-SP.A-cdH, la députée Jacqueline Galant adopte alors, parmi beaucoup d’autres textes législatifs, l’ensemble des dispositions de la 6e réforme de l’État qui comprend notamment la scission de BHV, la transformation profonde du Sénat en une assemblée des entités fédérées, l’accroissement tangible de l’autonomie fiscale des Régions, la nouvelle loi de financement des communautés et des régions, ainsi que le transfert d’importantes compétences, notamment en sécurité sociale, vers les entités fédérées. En 2014, par contre, elle s’abstient lors du vote de la loi concernant l’euthanasie pour mineurs d’âge.
Lors du triple scrutin du 25 mai 2014, le MR modifie la répartition de ses forces dans le Hainaut, confiant à Olivier Chastel la tête de liste au fédéral et à Jacqueline Galant le soin de mener la liste régionale dans la circonscription de Mons, face à Nicolas Martin (PS) et à Carlo di Antonio (cdH). Par rapport à 2009 où six sièges étaient en jeu, il n’en reste plus que cinq à pourvoir en 2014 : malgré une progression de 3,6% et le plus haut score depuis 1995 (20,88%), le MR conserve un seul siège. Avec 14.959 vp (soit plus d’une voix libérale sur deux), Jacqueline Galant réalise le 2e meilleur résultat de la circonscription derrière Nicolas Martin, tous partis confondus.
Quelques semaines après avoir prêté serment au Parlement de Wallonie (juin), elle quitte ce « grand Conseil communal » (sic) le 11 octobre 2014, au moment où Charles Michel l’appelle dans son équipe, au fédéral : elle devient ministre au sein de la majorité dite suédoise (MR, Open-VlD, N-VA, CD&V). Laissant son siège wallon à son suppléant Georges-Louis Bouchez, elle hérite du portefeuille de la Mobilité, avec tous les dossiers délicats liés aux survols aériens de Bruxelles et à la gestion de la SNCB notamment. Rapidement identifiée comme un maillon faible de la Suédoise par l’opposition et les médias, elle accumule les maladresses sur le dossier RER ou l’affaire Clifford, et ses approximations budgétaires suscitent l’ironie, tout en jetant le discrédit sur son travail ministériel. Aux critiques répétées du patron démissionnaire du SPF Mobilité (Laurent Ledoux) s’ajoutent les observations de la Commission européenne au sujet de la sécurité de l’aéroport de Bruxelles-national, quelques mois après les attentats terroristes. Bénéficiant de la confiance répétée du Premier Ministre Charles Michel, Jacqueline Galant finit néanmoins par démissionner (15 avril 2016) et est remplacée par François Bellot. Elle retrouve son siège au Parlement de Wallonie et, conformément au décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons, son résultat personnel du 25 mai 2014 l’autorise à exercer son mandat wallon en même temps que ses fonctions de bourgmestre de Jurbise ; en l’absence de législation sur le cumul au fédéral, elle avait continué d’exercer ses fonctions maïorales lorsqu’elle était ministre.
Fin avril 2016, la députée wallonne prend la présidence de la Commission Agriculture-Tourisme ; elle réclame aussi et obtient de présider les débats sur la politique wallonne en matière… d’aéroports jusqu’en juillet 2017. Dans le dossier CETA, elle est absente lors du vote de la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la crise internationale qui s’en est suivi, elle figure parmi les 58 députés wallons, PS, cdH et MR réunis, qui votent en faveur du projet de motion qui valide le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016). Elle adopte une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétence nouvellement transférée aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur quasi unanime fait de la Wallonie une région pionnière. Avec d’autres députés MR, elle est la cosignataire d’une proposition de résolution visant à interdire le port de signes convictionnels ostentatoires au personnel des services publics. Quant à sa résolution réclamant le maintien du vote électronique aux élections communales et provinciales, elle est rejetée en mars 2016.
À la suite de l’appel du 19 juin 2017 de Benoit Lutgen qui invite à mettre un terme à toute gouvernance avec les socialistes, Jacqueline Galant vote le 28 juillet, la motion de défiance constructive déposée par les 38 députés MR et cdH ; c’est une première dans l’histoire politique de la Wallonie. Jusqu’à la fin de la législature wallonne, elle fait désormais partie de la courte majorité MR-cdH (38 députés sur 75). Dès le 28 juillet, elle accède à la deuxième vice-présidence du Parlement de Wallonie et, à ce titre, est aussi vice-présidente de la Conférence des présidents qui coordonne les travaux de l’assemblée ; elle y porte une série de changements au Règlement intérieur et à son fonctionnement. Elle est également membre de la Commission Pouvoirs locaux-Logement-Sports et vice-présidente de la Commission Agriculture-Tourisme-Patrimoine jusqu’à la fin de la législature.
Souhaitant imprimer un changement de cap dans la politique wallonne, le MR et le cdH adoptent une série de mesures marquantes : suppression de la « Redevance Télévision », modification de grille des loyers, réduction de la fiscalité immobilière, transfert de compétences vers l’Ostbelgien, abandon du Plan Marshall, réduction de l’intervention publique et incitation à l’initiative privée ou associative, résolution fixant une série de balises pour les futurs traités de libre-échange négociés par l’Union européenne, application de recommandations de la Commission Publifin en matière de transparence et de gouvernance. La députée wallonne apporte sa contribution avec des changements dans l’organisation du marché wallon de l’électricité, et fait adopter un décret imposant l’alternance des genres des candidats aux élections pour le Parlement de Wallonie (décembre 2018). Attentive à favoriser les échanges économiques entre la France et Wallonie via le transport routier, soucieuse de l’amélioration du développement et de la sécurité du transport scolaire (par exemple, rendre obligatoire des dispositifs d’éthylotest antidémarrage), elle s’intéresse aussi à la libéralisation du contrôle technique et dépose un rapport sur la transparence et la gouvernance des intercommunales et des sociétés de logement de Mons-Borinage. Elle propose aussi un « service garanti » dans le secteur du ramassage des déchets en cas de mouvement social.
Lors du scrutin wallon du 26 mai 2019, à nouveau tête de liste dans la circonscription de Mons, Jacqueline Galant (8.742 vp) n’échappe pas au vote sanction qui ramène le MR à son deuxième résultat le plus bas depuis 1995 dans cette circonscription (15,24%) et au statut de troisième parti, derrière le PS et le PTB. Néanmoins, deuxième score tous partis confondus, Jacqueline Galant bénéficie toujours à titre personnel d’un excellent taux de pénétration qui lui permet de conserver sa fonction exécutive communale et de continuer de siéger à Namur, où le gouvernement Di Rupo III bénéficie du soutien d’une majorité PS-MR-écolo.
Première vice-présidente du Bureau du Parlement de Wallonie (2019-2022), elle entend améliorer le travail parlementaire et, dès le début de la législature, elle contribue notamment à la modification du Règlement de l’assemblée, abrogeant la notion de député empêché, avançant la rentrée du Parlement au premier mercredi de septembre et améliorant certaines modalités de contrôle du Gouvernement ; elle introduit aussi le droit, pour l’auteur d’une pétition, d’être entendu par l’assemblée wallonne (septembre 2020). Quand éclate l’affaire dite du greffier, les membres du bureau du Parlement de Wallonie sont l’objet d’attaques de plus en plus nombreuses. Malgré l’adoption d’un texte – notamment porté par J. Galant – mettant en place une commission permanente destinée à renforcer le contrôle sur les budgets et les comptes du Parlement de Wallonie (novembre 2022), la pression politico-médiatique s’accentue et l’annonce de la démission du président, J-C. Marcourt, entraîne la démission collective du Bureau, dont celle de la vice-présidente.
Durant toute la législature wallonne 2019-2024, elle est membre de la Commission de Vérification des pouvoirs, de la Commission Logement-Pouvoirs locaux et de la Commission Affaires générales-Relations internationales ; elle siège aussi au Conseil parlementaire interrégional qui émet une série de recommandations en faveur d’initiatives à l’échelle de la Grande Région. Comme ses collègues, la députée wallonne est confrontée à la période de la Covid-19, accompagne l’évolution du Plan wallon de Relance et réagit aux conséquences des inondations de l’été 2021, ainsi qu’à celles de l’offensive russe contre l’Ukraine avec la crise énergétique de l’automne 2022. En plus de diverses mesures pratiques pour que tous les acteurs de la société puissent continuer à fonctionner pendant la pandémie, elle est l’une des six cosignataires de la résolution qui a conduit à la création de la Commission spéciale chargée d’évaluer la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 par la Wallonie (juillet-novembre 2020). Co-auteure d’un texte accordant le droit, pour l’auteur d’une pétition, d’être entendu, la députée légifère aussi pour assurer une proximité pertinente des citoyens aux distributeurs automatiques de billets en Wallonie, et pour davantage de publicité dans le fonctionnement des pouvoirs locaux. Elle porte encore le texte de résolutions, l’une visant à renforcer la sécurité routière des motards, l’autre à préserver le droit des femmes en Iran.
Les nombreuses responsabilités politiques qu’elle remplit depuis le début des années 2000 amènent aussi Jacqueline Galant à siéger comme administratrice dans diverses intercommunales : IDEA (2001-2014), Ideta (2001-2007), IEH (2001-2007), ISPH (2001-2005), IHF (2007-2008), Centre hospitalier universitaire Ambroise Paré (2007-2013), et vice-présidente de la télévision communautaire Télé MB (2007-2013) et du réseau Astrid (2008-2013). Administratrice du PASS, elle en démissionne en 2008 afin de protester contre son mode de financement. De 2005 à 2009, elle préside la zone de police Sylle et Dendre, avant de devenir membre du Collège de police (2010-), ainsi que membre de la zone de secours Hainaut-Sambre (2018-). Administratrice de Mons 2018, de la SWDE (2019-2021), de l’UVCW (2020-), elle est membre de l’Organe de Consultation du Bassin de Mobilité du Hainaut.
Lors du triple scrutin du 9 juin 2024, elle est à nouveau la tête de liste MR dans la circonscription de Mons pour l’élection au Parlement de Wallonie. Avec 15.447 vp, elle réalise le 2e meilleur score tous partis confondus, mais surtout, avec une progression de 11,6%, le MR réalise son meilleur résultat (26,84%) depuis la première élection directe des députés wallons, le 21 mai 1995, avec 8% de plus qu’en 2014 et surtout deux élus, ce qui est inédit pour les libéraux montois.
Le 14 juillet 2024, elle est nommée ministre wallonne de la Fonction publique, des Infrastructures sportives et de la Simplification administrative et ministre des Sports, des Médias, de WBE, de la Fonction publique et de la Simplification informatique et administrative pour la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Mandats politiques
Conseillère communale à Jurbise (2000-)
Bourgmestre (2001-10/2014)
Députée fédérale (2003-2014)
Députée wallonne (06/2014-10/2014)
Ministre fédérale (10/2014-04/2016)
Députée wallonne (04/2016-2019, 2019-2024)
Bourgmestre (04/2016-)
Ministre wallonne (2024-)
Sources
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024)
Cumuleo (-2022)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
https://www.jgalant.be/mes-mandats-mon-bilan/
Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024) |
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© Institut Jules Destrée, Paul Delforge