Gonzalez-Moyano Virginie

Politique, Député wallon

Lobbes 30/05/1971

Députée wallonne : *2010-2014 ; 2014-2019

Graduée en Relations publiques, responsable de l’Agence locale pour l’Emploi d’Anderlues depuis 1994, secrétaire et employée administrative du Centre culturel d’Anderlues, vice-présidente de « Sports-Délassement d’Anderlues », Virginie Gonzalez-Moyano exerce la profession de conseillère emploi au Forem, avant de se consacrer entièrement à la politique. Militant de longue date dans les rangs du parti socialiste, elle est élue au Conseil communal d’Anderlues en octobre 2000. Avec près de 76% des voix, le PS dispose alors de 18 sièges sur 21 ; pourtant, le calme ne règne pas dans ses rangs. Bourgmestre sortant, José Canon a connu des problèmes de santé et, au printemps 2000, il a accepté de figurer en 4e place sur la liste, laissant le leadership à Marcel Dubois. Au soir des dépouillements, les résultats montrent que José Canon (2.357 vp) a été plébiscité par les électeurs et certains conseillers le verraient bien poursuivre comme bourgmestre. Au terme de discussions au sein de l’USC, 12 des 18 conseillers communaux socialistes appuient la candidature de Marcel Dubois. En 2005, cependant, ce dernier annonce son retrait de la vie politique et c’est l’échevin Philippe Tison qui est choisi pour emmener la liste socialiste en octobre 2006. Écarté de la liste, José Canon se présente sur une liste dissidente, « Mouvement socialiste », et prive le PS de 5 sièges. En très forte baisse (45,7%), le PS conserve néanmoins sa majorité absolue (12 sièges) et, avec 528 vp, Virginie Gonzalez-Moyano qui poussait la liste signe le 5e score personnel ; elle continue de siéger au Conseil communal où le PS ouvre sa majorité aux libéraux (2 sièges). Comme représentante du PS, elle siège aussi comme administratrice à l’IEECH (2002-2007), à l’IHF (2002-2007) et est vice-présidente de la zone de police Anderlues-Binche.

En octobre 2012, José Canon ne se présente plus, et les socialistes dissidents se sont alliés au cdH. Du côté du PS, Virginie Gonzalez occupe la deuxième place, derrière le bourgmestre sortant. Elle signe le 2e score tous partis confondus (920 vp), contribuant au renforcement de la majorité absolue du PS (52,6% et 13 sièges). Un poste d’échevin lui est réservé dans le Collège présidé par Philippe Tison, son compagnon ; elle est en charge de l’Enseignement, de la Culture, de la Bibliothèque et des Relations extérieures ; elle préside aussi le Centre culturel. En octobre 2018, bien que perdant un tiers de pourcent, le PS consolide sa majorité absolue à Anderlues (14 sièges), une seule liste rivale, l’AJC d’Hadrien Polain (35,5%), glanant les 9 autres mandats municipaux. à nouveau dauphine du bourgmestre Philippe Tison (1.374 vp), Virginie Gonzalez Moyano (1.118 vp) signe le 3e score tous partis confondus, mais cette fois celle qui siège au Parlement wallon depuis 2010 ne peut plus siéger au Collège, en vertu du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons, et elle devient brièvement conseillère communale.

C’est lors du scrutin régional du 7 juin 2009 que Virginie Gonzalez s’est portée candidate, comme deuxième suppléante, sur la liste du PS dans la circonscription de Thuin (3.117 vp et 3e score des socialistes), sans toutefois être élue. Pourtant, durant l’été 2010, elle bénéficie du désistement successif de Paul Furlan (ministre wallon depuis juillet 2009) et de Laurent Devin qui opte pour la Chambre fédérale au lendemain du scrutin anticipé de juin 2010. Prêtant serment le 14 juillet 2010, Virginie Moyano découvre le Parlement wallon où elle est membre de la Commission Budget et de la Commission Économie. Première suppléante au scrutin régional du 25 mai 2014 (3.551 vp), elle voit les portes du Parlement wallon s’ouvrir à nouveau devant elle. En effet, en raison du décret spécial wallon déjà mentionné, Françoise Fassiaux-Looten est obligée de choisir entre le Parlement wallon et l’hôtel de ville de Chimay, et elle opte pour Chimay. Elle laisse ainsi son siège wallon à Virginie Gonzalez qui, elle aussi, doit faire un choix en vertu du même décret spécial : elle opte, quant à elle, en faveur du Parlement wallon et se dit échevine empêchée à Anderlues (remplacée par Roselyne Dussart). 

Membre du Comité mixte Assemblée nationale du Québec-Parlement de Wallonie (2014-2019), vice-présidente de la Commission Emploi-Formation (2014), elle en prend brièvement la présidence en mars 2017, avant que le changement de majorité ne redistribue les différentes attributions durant l’été 2017. Celle qui multiplie les questions orales auprès de tous les ministres et dépose différents textes en matière de formation en alternance, d’interdiction du glyphosate et de lutte contre les discriminations, devient membre de la Commission Environnement-Aménagement du Territoire-Travaux publics (septembre 2017-2019). à Bruxelles, elle est membre de la Commission de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice et de la Promotion au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. 

Dans le dossier CETA, elle vote en faveur de la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la crise internationale qui s’en est suivi, elle figure parmi les 58 députés wallons qui votent en faveur du projet de motion qui valide le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).

Durant cette législature, elle adopte notamment une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétences nouvellement transférées aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur quasi unanime (67 sur 69) fait de la Wallonie une région pionnière. Elle vote aussi le décret spécial redéfinissant les contours des circonscriptions électorales, notamment du Hainaut (décret spécial wallon du 25 janvier 2018). Et lors du scrutin régional du 26 mai 2019, c’est devant les électeurs de la circonscription de Thuin et de Charleroi qu’elle se présente comme 4e candidate sur la liste PS emmenée par Paul Furlan. Avec un recul de près de 7%, le PS (33%) perd un siège et, malgré ses 5.936 vp, 3e score du PS, Virginie Gonzalez Moyano est privée du renouvellement de son mandat wallon en raison à la fois du résultat global du PS, de l’effet dévolutif de la case de tête et de l’excellent résultat personnel de Philippe Blanchart. Elle retrouve son emploi au Forem.

Une quatrième raison est peut-être à chercher dans les rangs de la famille socialiste thudinienne, en particulier à Anderlues où le PS pourtant majoritaire se déchire encore. Au soir du scrutin d’octobre 2018, la désignation de certains échevins est contestée, le critère des voix personnelles n’ayant pas été scrupuleusement respecté, comme le veut le Code de la démocratie locale et de la décentralisation (CDLD). Deux échevins sont désavoués par le bourgmestre Tison, mais ils gardent leur fonction, sans les compétences qui sont redistribuées entre les autres échevins. De surcroît, premier suppléant PS (d’Elio Di Rupo) au scrutin fédéral de 2019, Philippe Tison pourrait bien décider de siéger à la Chambre et d’abandonner sa fonction de bourgmestre, même si au niveau fédéral, le cumul reste autorisé. Alors que la cité des Bourlettis se débat dans la crise, Virginie Gonzalez-Moyano, seule candidate, est élue (81%) à la présidence de la Fédération PS de Thuin (octobre 2019) ; elle remplace Philippe Tison dans une fonction qui la place en position d’arbitrer les conflits à Anderlues… où elle est toujours conseillère communale.

Après une mise sous tutelle de l’USC d’Anderlues (septembre) et la démission du bourgmestre Tison (pour se consacrer exclusivement à son mandat fédéral, octobre), le Code de la Démocratie locale est épluché par l’opposition, la majorité et ses quatre dissidents, afin de savoir si la prestation de serment de Virginie Gonzalez-Moyano comme nouvelle bourgmestre est légale. Pendant trois semaines, Philippe Tison reste bourgmestre démissionnaire, puis, alors que la pandémie de la Covid-19 connaît un deuxième épisode, Virginie Gonzalez prête serment devant le seul… Philippe Tison. Le ministre wallon de tutelle puis le Conseil d’état viendront valider la nouvelle bourgmestre dans ses fonctions, sans calmer les tensions politiques locales, le PS disposant de 10 sièges, AJC de 9 mandats, et le groupe des dissidents autour de Zanola 4. Avec l’élection de Pastorelli – un des quatre dissidents – comme échevin (été 2021), Anderlues retrouve un semblant de calme, mais le ministre wallon doit envoyer une task force pour rétablir le fonctionnement administratif de la cité. Les tensions politiques se poursuivent jusqu’en fin de législature. Alors que d’autres problèmes surgissent sur le plan local, Virginie Gonzalez est réélue in extremis à la présidence de la Fédération PS de Thudinie en mars 2023 (53%).

Lors du scrutin wallon du 9 juin 2024, elle occupe la 10e place, comme candidate effective.

 

Mandats politiques

Conseillère communale d’Anderlues (2001-)
Députée wallonne (10/2010-2019)
Échevine (2012-2014)
Échevine empêchée (07/2014-2018)
Bourgmestre d’Anderlues (10/2019-)

 
Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024) 
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23 ; 23 mai 2019, p. 48-49
Cumuleo (-2021)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)