Grovonius Gwenaëlle

Politique, Député wallon

Namur 16/10/1978

Députée wallonne : 2019-2024

Ayant grandi à Namur dans une famille nombreuse, où l’action syndicale est quotidienne, Gwenaëlle Grovonius termine ses humanités à Namur et prend la direction de Bruxelles où elle accomplit une licence en traduction anglais-russe à l’Institut supérieur de traduction et d’interprétation (1996-2001). Un séjour de six mois à Saint-Pétersbourg lui permet d’approfondir ses connaissances linguistiques. Ensuite, elle prend la direction de Louvain-la-Neuve où elle mène avec succès, à l’UCLouvain, un 3e cycle en Relations internationales et en Coopération au développement (2002). Active bénévolement au sein de plusieurs associations, elle commence sa carrière au sein de l’ONG Solidarité Socialiste (Solsoc). Dès novembre 2004, elle devient collaboratrice au sein du Cabinet de plusieurs ministres wallons : Benoît Lutgen, Jean-Claude Van Cauwenberghe, Elio di Rupo et Rudy Demotte, étant régulièrement en charge des relations avec les parlements régional et communautaire (novembre 2004-mai 2011). En mai 2011, lui est confiée la direction de la Fédération Infor Jeunes Wallonie-Bruxelles, fonction qu’elle occupe jusqu’au moment où elle est élue à la Chambre fédérale. Parallèlement, elle se porte candidate aux élections communales d’octobre 2006, à Namur, sur la liste du Parti socialiste.

Le moment est difficile pour cette formation politique qui a toujours été présente dans un exécutif namurois depuis la fusion des communes (1976). Mais les attaques portées contre le bourgmestre Bernard Anselme à la fin de la législature 2000-2006 sont fatales à l’intéressé et à ses camarades de parti. Avec 4.278 voix de préférence, la tête de liste socialiste et ancien ministre-Président wallon ne peut éviter le désaveu d’une partie de son électorat et le plongeon de sa formation politique (28,5%, -7,5%) qui perd ainsi 3 sièges (15 s.), tandis que le cdH (26%, 13 s.) de Jacques étienne (7.560 vp) s’entend avec les écologistes (20,6%, 10 s.) d’Arnaud Gavroy (5.984 vp) et le MR (18,3%, 9 s.) de Bernard Ducoffre (2.873 vp) pour former une nouvelle majorité. Occupant la sixième place des effectifs, Gwenaëlle Grovonius (860 vp) ne parvient pas à se glisser parmi les 15 conseillers communaux PS élus, se retrouvant 2e suppléante potentielle. Entre 2006 et 2009, elle siège au CPAS en tant que conseillère et en septembre 2009, bénéficiant du retrait d’un conseiller PS, elle fait son entrée au Conseil communal où ses interventions sont très rapidement remarquées. Pour le PS namurois, le temps des vaches maigres a cependant commencé, étant désormais repoussés dans l’opposition, passant de 28,4% (15 sièges) en octobre 2012 à 18,5% (9 sièges) en octobre 2018. Cinquième effective en 2012, Gwenaëlle Grovonius (1.093 vp) conquiert son mandat de conseillère communale (12e résultat PS) et, poussant la liste en 2018, elle réalise le 4e score du PS (1.290 vp), et le 20e tous partis confondus.

Parallèlement à son activité politique communale, Gwenaëlle Grovonius réalise sa première compagne électorale wallonne en 2009 ; le 7 juin, elle occupe la cinquième place des effectifs sur la liste emmenée par Jean-Charles Luperto et éliane Tillieux au scrutin wallon et elle réunit 4.000 voix sur son nom, après avoir mené sur le terrain une « opération Robin des Bois », en l’occurrence en militant en faveur d’une taxe sur les transactions financières spéculatives (taxe Tobbin). Elle s’oriente ensuite vers la Chambre fédérale. Le 23 juin 2010, lors de ce scrutin anticipé suite à la chute du gouvernement sur le dossier BHV, celle qui se présente dans un clip de campagne en bigoudis/canettes sur un air de Lady Gaga, occupe la deuxième suppléance (6.276 vp) et, le 25 mai 2014, elle s’ouvre les portes de la Chambre fédérale quand, deuxième candidate derrière Jean-Marc Delizée, elle totalise 10.176 voix sur son nom dans toute la province de Namur, soit le 7e résultat individuel tous partis confondus. La nouvelle députée fédérale est cependant reléguée dans l’opposition puisque le MR de Charles Michel décide d’être la seule formation wallonne et bruxelloise dans le gouvernement fédéral, en s’associant à l’Open-VLD, au CD&V et à la N-VA.

A la Chambre, où elle est membre de la Commission de la Défense et de celle de l’Intérieur, la députée du Namurois réclame notamment que la Belgique reconnaisse sans attendre l’état de Palestine (janvier 2015) : en tant que présidente de l’Union interparlementaire section Belgique-Palestine (2014-2019), elle mène aussi une mission parlementaire en terres palestiniennes et propose que le prix Nobel de la paix soit remis au député palestinien emprisonné, Marwan Barghouti (été 2016). Elle est aussi la co-auteure d’une proposition de résolution qui reconnaît le génocide arménien (juillet 2015). Critique à l’égard du déroulement de l’intervention B-Fast au Népal (mai 2015), puis en Haïti (octobre 2018), hostile à la politique migratoire du gouvernement Michel, elle réclame du Premier ministre un cadre scientifique permettant de débattre du passé colonial de la Belgique. Elle se mobilise par ailleurs contre le traité transatlantique sur le commerce entre l’Union européenne et les états-Unis (TTIP). En matière de mobilité, au nom des Namurois, elle réclame la fin rapide du chantier du RER, le retour du Thalys wallon, le maintien des guichets, des gares et des lignes rurales. Contre le ministre François Bellot, elle rejette encore l’idée d’un service minimum dans les transports publics en cas de grève.

En 2019, en vue du triple scrutin du 26 mai, la fédération namuroise du PS est agitée en coulisses par des négociations serrées entre les futurs candidats. Dans la circonscription de Namur, le Parti socialiste a toujours disposé d’un minimum de deux élus au Parlement de Wallonie depuis la première élection directe de cette assemblée, le 21 mai 1995. Cette année-là, avec 34,7% des voix, il compta même trois représentants, comme au soir des élections du 13 juin 2004, moment où le PS namurois réalisait son meilleur résultat, avec plus de 65.000 électeurs et 36,7% des voix. Depuis cette date historique, le PS est redescendu à son niveau de 1999, autour des 28%. Le 26 mai 2019, c’est le duo Jean-Charles Luperto (16.352 vp)-Gwenaëlle Grovonius (6.394 vp) qui doit convaincre. La liste socialiste est en recul (-5,76%), mais le duo réalise le minimum minimorum, en préservant « ses » deux sièges, en maintenant le PS au rang de première force politique qu’il a toujours été depuis 1995 dans le nord du Namurois (23,13%), mais en subissant la pression du MR (19,5%), d’écolo (16,8%), du cdH (15,7%) et du PTB (12%).

Après tant d’années passées dans l’opposition (depuis 2006), Gwenaëlle Grovonius siège enfin dans une majorité – PS-MR-écolo – au Parlement de Wallonie. Néanmoins, alors que la DPR voulait mettre l’accent sur l’emploi, la lutte contre la pauvreté, la transition écologique, le contrôle des finances publiques et l’ambitieux Plan de Relance du gouvernement dirigé par Elio Di Rupo, cette législature wallonne 2019-2024 est surtout marquée par la crise sanitaire de la Covid-19, par les inondations de juillet 2021, par la guerre en Ukraine et la crise énergétique, ainsi que par l’affaire dite du greffier. Membre de la Commission chargée de questions européennes, dont elle est l’une des vice-présidentes, membre de la Commission Fonction publique-Tourisme-Patrimoine (2019-2024) et de la Commission pour l’égalité des chances entre les hommes et les femmes (2019-mai 2023), la députée wallonne est l’une des deux représentantes du Parlement de Wallonie au sein du Parlement de Benelux (2019-2024). Chargée notamment de l’examen des dossiers « internationaux » (Mercosur, Ceta, etc.), elle émet des réserves, réclamant notamment de suspendre l’accord de libre-échange entre la Colombie et l’UE. Elle contribue à faire adopter une résolution en faveur du docteur Djalali en Iran et du droit des femmes en Iran. Par ailleurs, avec ses collègues Jean-Claude Marcourt (PS), Yves Evrard (MR), Rachel Sobry (MR), Jean-Philippe Florent (écolo) et Hélène Ryckmans (écolo), elle fait adopter une proposition de résolution relative à la contribution du Parlement de Wallonie au programme de travail de la Commission européenne pour l’année 2023 dans le cadre du projet « Contribution des débats politiques au sein des parlements régionaux » du Comité européen des régions (4 mai 2022).

Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, elle est membre de la Commission Affaires générales-Relations internationales-Règlement de la Commission de Contrôle des communications du Gouvernement (2019-août 2023), et elle préside le Comité d’avis chargé d’examiner les questions relatives à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes (2019-2024). à partir de septembre 2023 et jusqu’à la fin de la législature, elle est membre de la Commission Relations internationales-Sports-Enseignement de Promotion sociale-Affaires générales-Règlement et Contrôle des communications des membres du Gouvernement.

A la suite de l’affaire dite du greffier (automne 2022), l’ensemble du bureau du Parlement de Wallonie finit par démissionner, dans la foulée de son président. Fin décembre 2022, le PS confie à Gwenaëlle Grovonius l’une des quatre fonctions de secrétaire du « nouveau » bureau élargi présidé par André Frédéric, afin d’y renforcer le contrôle des budgets et comptes de l’assemblée wallonne, mais aussi son fonctionnement administratif. Au sein du Parti socialiste, membre du Comité de la Fédération namuroise, présidente de la section de Bouge, elle préside la Commission « droit des femmes » de l’Institut émile Vandervelde (IEV).

Le 9 juin 2024, elle renonce à se présenter au scrutin wallon pour occuper la deuxième place derrière Pierre-Yves Dermagne au scrutin fédéral, dans la circonscription provinciale de Namur qui envoie désormais un député de plus à Bruxelles. Avec 6.659 vp, elle signe le 2e meilleur score de la liste PS, le 13e tous partis confondus. En recul de 5,16%, le PS n’est plus le premier parti du Namurois (16,95%), étant débordé par le MR (25,64%) et surtout par Les Engagés (29,05%). La redistribution des cartes souhaitée par les électeurs attribue un siège supplémentaire au MR et deux aux Engagés, écolo et le PS perdant chacun un élu. Si P-Y. Dermagne rejoint la Chambre fédérale, il n’en est pas de même pour Gwenaëlle Grovonius.

 

Mandats politiques

Conseillère CPAS à Namur (2006-09/2009)
Conseillère communale à Namur (09/2009-)
Députée fédérale (2014-2019)
Députée wallonne (2019-2024)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024), dont L’Avenir, 3 juin 2010 ; La Libre, 18 février 2023 ; Le Soir, 31 mai 2010, 8 juin 2010, 
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2019 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures 
Cumuleo (-2023)
https://www.ps.be/gwenaelle_grovonius_fwb 
https://be.linkedin.com/in/gwenaellegrovonius?original_referer=https%3A%2F%2Fwww.google.be%2F 
https://www.pfwb.be/les-deputes/gwenaelle-grovonius

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)