Happart Jean-Marie
Politique, Député wallon
Herstal 14/03/1947
Député wallon : 1985-1987 ; 1988-1991
Diplômé en technique agricole et en arboriculture fruitière, agriculteur, militant au sein des Jeunes Alliances Agricoles (1965) et des UPA, Jean-Marie Happart y prend rapidement des responsabilités : présidence provinciale des JAP en 1967, vice-présidence wallonne (1968-1970). Au tournant des années soixante et septante, il participe à la célèbre campagne des tridents. Comme son jumeau José, il participe aux mêmes combats agricoles et en faveur du maintien de la langue française à Fourons. À partir de 1976-1977, il est de l’Association de parents d’élèves, de l’Action fouronnaise, du groupe d’action Le Hérisson, de l’organisation du rendez-vous annuel de la « Fête du peuple fouronnais », et de Radio-Fourons.
Sollicité en 1978 par le Rassemblement wallon encore présidé par P-H. Gendebien, Jean-Marie Happart accepte de figurer comme candidat sur les listes du parti wallon aux élections législatives de décembre 1978, dans l’arrondissement de Verviers. En 1981, il est candidat du Rassemblement populaire wallon sur la liste du PS mais c’est en 1985 qu’il obtient son premier mandat de député, à l’heure où son frère tente de faire reconnaître la légitimité de son mandat de bourgmestre de Fourons. Attaché de Cabinet à la Région wallonne auprès du ministre-Président, Jean-Maurice Dehousse entre 1981 et 1985, président de l’asbl Centre de rayonnement de la culture française, membre fondateur de Wallonie Région d’Europe (1986), Jean-Marie Happart soutient l’action du groupe Retour à Liège, mais marque sa vive opposition à la participation du PS au gouvernement en mai 1988. Le député s’abstient d’ailleurs lors du vote de confiance au gouvernement Martens VIII. Malgré leurs désaccords, les élus socialistes – dont J-M. Happart – vont adopter l’ensemble des nouvelles dispositions institutionnelles. Sur base de la loi spéciale du 9 août est négocié l’accord dit de la Saints-Innocents (28 décembre), où Jean-Marie Happart prend une part active pour dégager la solution la moins mauvaise.
Membre du Conseil de la Communauté française, membre du Conseil régional wallon (1985-1991), président de la Commission Environnement de la Chambre (1987-1991), le député se mobilise surtout sur les dossiers où il est question de l’agriculture, dont il souhaite la régionalisation. Non réélu dans l’arrondissement de Verviers en 1991, il est repêché in extremis comme sénateur coopté. Adoptant les nouvelles dispositions institutionnelles prévues dans les accords de la Saint-Michel (1992-1993), le parlementaire y trouve des dispositions destinées à rendre viable un enseignement francophone à Fourons. En août, le Conseil communal de Fourons a décidé la suppression de l’école communale de Fouron-Saint-Martin et son remplacement, dès la rentrée de septembre, par une école libre non-confessionnelle subventionnée, dont le pouvoir organisateur est l’asbl « Centre sportif et culturel des Fourons », que va présider Jean-Marie Happart et qui sera subventionnée durablement par la Communauté française.
A partir des scrutins de 1995, J-M. Happart opte pour le Sénat où, suppléant, il remplace régulièrement le candidat effectif désigné à une fonction ministérielle ou à un autre mandat. Ne manquant aucune occasion de plaider la cause d’un statut bi-régional pour Fourons, il met à profit le statut de sénateur invité pour participer aux séances plénières du Parlement wallon, soulignant ainsi la présence symbolique d’un Fouronnais à Namur. Fort actif dans les dossiers Francorchamps et de la publicité sur le tabac, opposé aux circulaires Peeters, il est deuxième vice-président de la Haute Assemblée (1999-2003), et membre de la Commission des Affaires institutionnelles (1999-2003). Questeur du Sénat (juillet 2003-juin 2004), J-M. Happart devient vice-président de la Commission d’inspection linguistique, chargée du contrôle de l’application de la loi du 30 juillet 1938 concernant l’usage des langues à l’armée (19 mai 2004-10 juillet 2007). Mais c’est le dossier Francorchamps qui va requérir l’essentiel de son temps. Président de l’Intercommunale pour l’exploitation du circuit de Spa Francorchamps (ISF) de 2004 à 2011, vice-président de la Société de promotion du circuit de Spa-Francorchamps (SPCSF) de 2003 à 2006, il s’occupe de la modernisation et de la valorisation d’un outil économique qui ne se limite pas au week-end du grand prix de formule 1. Les difficultés rencontrées autour de ce dossier coûteront son mandat de sénateur en 2007 et signeront la fin de sa carrière politique. En février 2011, il est nommé administrateur, chargé de fonctions spéciales du Circuit de Spa Francorchamps s.a.
Mandats politiques
Député (1985-1991)
Membre du Conseil régional wallon (1985-1991)
Sénateur coopté (1992-1995)
Sénateur (1995-2007)
Sources
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 291-295
© Institut Destrée, Paul Delforge