Heyvaert Laurent
Politique, Député wallon
Bruxelles 02/02/1984
Député wallon : 2019-2024
Depuis les élections du 24 novembre 1991 et jusqu’en 2014, Marcel Cheron assure, sans interruption, un mandat aux écologistes dans la circonscription de Nivelles. Parfois, comme en 1999 et en 2009, un second mandat pour le Parlement de Wallonie est décroché par les écolos du BW. L’électorat est très fluctuant, se faisant rare en 2004 (11%) et en 2014 (11,7%), ou très nombreux comme en 1999 (21,6%) et surtout en 2009 (23,6%). Après le ressac de 2014 où elle avait néanmoins réussi à se faire élire, la députée wallonne Hélène Ryckmans contribue à remobiliser les troupes d’écolo BW, tant pour les communales de 2018 que pour le triple scrutin du 26 mai 2019. Pour cette échéance, il faut trouver un successeur à Marcel Cheron au fédéral et constituer une équipe forte et rajeunie aussi pour le Parlement de Wallonie. Derrière Hélène Ryckmans c’est Laurent Heyvaert qui est choisi pour l’assemblée générale d’écolo BW pour occuper la deuxième place et ramener un deuxième siège à Namur, dans le giron des Verts. Avec 9.636 vp à titre personnel et près de 20% des suffrages (19,76% exactement), la tête de liste remet écolo à la deuxième place des formations politiques du Brabant wallon, comme en 1999 et en 2009 et lui permet de décrocher 2 élus, Laurent Heyvaert (2.356 vp) bénéficiant de l’effet dévolutif de la case de tête pour assurer son mandat de député wallon, ayant réalisé le 6e résultat personnel des écologistes et le 28e tous partis confondus.
Ayant grandi à Laeken, Schaerbeek et Molenbeek-saint-Jean, où il accomplit ses études, Laurent Heyvaert devient assistant social. De 2006 à 2012, il vient en aide aux toxicomanes dans un centre de crise spécialisé. En 2013, il rejoint le Service Social Juif, à St-Gilles, où il vient d’abord en aide aux dernières victimes de la Shoa, puis à d’autres victimes de guerre, dont des Tutsis. à la suite des attentats de Bruxelles de mars 2016, il se met au service de blessés et de leur famille afin de régler les démarches administratives. En 2015, avec sa famille, il s’est installé à Tubize, où il développe aussi une forte action sociale qui le met en contact avec les mandataires politiques locaux et est employé par la ville. Sa sensibilité politique le conduit vers écolo et il se présente aux élections d’octobre 2018. Occupant la quatrième place sur la liste des Verts qui obtiennent 4 sièges, il ne réalise que 68 vp et le 20e résultat de la liste écolo. De 2018 à 2019, il est l’adjoint de l’échevin Sabine Desmedt (écolo).
En juin 2019, administrateur de la Maison des Jeunes Antistatic, il se met en congé politique de ses activités professionnelles à la ville de Tubize pour se plonger rapidement dans les dossiers parlementaires qui l’attendent. à 34 ans, sans aucune expérience politique, il découvre rapidement le travail parlementaire ; à Namur, au Parlement de Wallonie, il est membre de la Commission Emploi-Action sociale-Santé (2019-2024) et du Comité Mémoire & Démocratie dont il préside les travaux de septembre 2021 à septembre 2022 ; à Bruxelles, au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il est membre de la Commission Budget-Fonction publique-Égalité des chances-Tutelle sur Wallonie-Bruxelles Enseignement et les Bâtiments scolaires (2019-2024).
Comme ses collègues, le nouveau député wallon de la majorité PS-MR-écolo va affronter une législature wallonne particulière, marquée par la crise sanitaire de la Covid-19, les inondations de juillet 2021, la guerre en Ukraine et la crise énergétique, alors que la Déclaration de politique régionale mettait l’accent sur l’emploi, la lutte contre la pauvreté, le contrôle des finances publiques et l’ambitieux Plan de Relance du gouvernement dirigé par Elio Di Rupo, les Verts insistant sur une nécessaire triple transition : sociale, écologique et économique.
Quand la pandémie de la Covid-19 nécessite des mesures d’urgence et que le Parlement de Wallonie accorde des pouvoirs spéciaux à son Gouvernement, le député Heyvaert est désigné par son parti pour le représenter au sein de la « Commission spéciale chargée de contrôler l’action du gouvernement wallon dans le cadre de la crise sanitaire de la Covid-19 » (15 avril-17 juin 2020). Ensuite, il est l’un des six cosignataires de la résolution qui conduit à la création de la « Commission spéciale chargée d’évaluer la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 par la Wallonie », dans ses différents aspects : sanitaires, économiques, financiers et sociaux. Son parti le désigne d’ailleurs comme membre de cette Commission spéciale qui se réunit de juillet à novembre 2020. S’opposant à la proposition du PTB de créer une commission d’enquête sur les maisons de repos en Wallonie (juin 2020), il s’inquiète, auprès de la ministre wallonne de la Santé, de l’augmentation de la mortalité durant l’été caniculaire de 2020, où plusieurs vagues de chaleur ont sévi, dont la plus forte entre le 5 et le 16 août. Dans le cadre de la surveillance de l’épidémie, avec ses collègues Sabine Roberty (PS), Mourad Sahli (PS), Véronique Durenne (MR), Anne Laffut (MR) et Stéphane Hazée (écolo), il fait aussi adopter un décret qui organise la communication entre la cellule de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ, le Centre régional de crise et les pouvoirs locaux, et permet la mise en place d’équipes mobiles, chargées de prendre des mesures en cas de détection de foyer de contamination (mi-octobre 2020). Au moment de l’obligation du port du masque, il demande que les motivations et les démarches soient davantage sanitaires que sécuritaires et il sera parmi les députés wallons porteurs d’une série de textes levant les obligations sur le port du masque et sur l’usage du Covid Safe Ticket (printemps 2022), ainsi que sur l’isolement automatique après un dépistage positif (mai 2023). Il s’intéresse aussi au statut des hôpitaux et à leur inscription obligatoire dans un réseau. Par ailleurs, en juin 2022, Laurent Heyvaert dépose avec Diana Nikolic (MR), Mathilde Vandorpe (cdH) et Joëlle Kapompole (PS) un important rapport sur la prise en charge des aînés : après le premier panel citoyen jamais organisé par le Parlement de Wallonie, sous la houlette de l’Institut Destrée, en avril-mai 2017, qui portait sur les enjeux de long terme du vieillissement, le rapport Bien vieillir en Wallonie (2022) formule plusieurs dizaines de recommandations pour aider à vieillir chez soi, ou « comme chez soi », quand une prise en charge est devenue indispensable. S’inspirant de modèles québécois, danois ou suédois, et aidé par le professeur Adam de l’ULiège, les députés wallons auteurs du rapport plaident pour la généralisation d’expériences d’habitat intergénérationnel, d’accueil d’aîné dans la maison familiale, ou d’espaces à mixité de fonctions (crèches ou commerces jouxtant une maison de repos).
Contribuant, par ailleurs, à créer des incitants à la pratique régulière du vélo, cosignataire du décret « trottinette » qui encadre juridiquement la micro-mobilité des flottes en libre-service en Wallonie (été 2021), il soutient le décret du ministre Philippe Henry pérennisant une politique cyclable wallonne, notamment par la définition d’un réseau cyclable structurant, par la création d’un réseau express de « cyclostrades », par le maintien d’un soutien financier aux communes (droit de tirage du Plan d’Investissement Mobilité Active Communal et Intermodalité, PIMACI) et par une concertation des acteurs, avec évaluation et mise à jour d’un plan vélos quinquennal (novembre 2022). Tout en faisant adopter une résolution visant à renforcer la sécurité routière des motards, le député du BW s’attèle aussi à renforcer la lutte contre la pauvreté dans sa circonscription et se réjouit qu’un relais social y soit financé par la Région wallonne (2020).
Le 9 juin 2024, c’est la ministre wallonne sortante Céline Tellier qui est la tête de file des écolos dans la circonscription de Nivelles. Laurent Heyvaert occupe, quant à lui, la deuxième place, soumettant son bilan aux électeurs et sollicitant sa reconduction au Parlement de Wallonie. En recul de plus de 10% en BW, écolo paie très cher sa participation gouvernementale. Avec 9,5% des suffrages, les Verts réalisent leur moins bon résultat depuis la première élection directe des députés wallons, le 21 mai 1995, sauvant un siège in extremis. Il revient à Céline Tellier (6.372 vp) qui devance Laurent Heyvaert (1.163 vp) ; dans le Brabant wallon, comme dans d’autres circonscriptions électorales wallonnes, tous les résultats des candidats Verts sont largement inférieurs à ceux des candidates de leur parti, Heyvaert réalisant le 11e score de sa liste.
En octobre 2024, il est candidat sur la liste Ensemble qui rassemble, à Tubize, des militants du PS et d’écolo.
Mandats politiques
Député wallon (2019-2024)
Sources
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024), dont Le Soir, 3 septembre 2020, 22 octobre 2020, 16 juin 2022 ; La DH, 20 janvier 2024 ; https://www.rtbf.be/article/de-l-aide-aux-victimes-d-attentats-au-parlement-wallon-le-parcours-atypique-de-laurent-heyvaert-10241037
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2019 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
Cumuleo (-2023)
https://be.linkedin.com/in/laurent-heyvaert-a2519584
https://ecolo.be/representant/laurent-heyvaert/
https://www.parlement-wallonie.be/panel-citoyen-vieillissement
https://www.ensemble-tubize.be/
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