Imane Hicham

Politique, Député wallon

Casablanca 29/07/1975

Député wallon : *2014-2016*

S’il est né à Casablanca, c’est le hasard des vacances de ses parents qui en a décidé, explique Hicham Imane dont les racines sont profondément carolorégiennes. Plus précisément, il a toujours vécu à Couillet où, enfant de la 2e génération de migrants marocains, il fait toute sa scolarité, avant d’accomplir ses humanités à l’Athénée de Charleroi. Gradué en assurances, il est employé dans une banque d’épargne, travaille au Luxembourg, puis à l’asbl provinciale Metalgroup, où il devient gestionnaire d’assurances et de contentieux. Président de la section des Jeunes Socialistes de Couillet, ce grand amateur de football devient le secrétaire général des équipes d’âge du club de football de Couillet jusqu’à la fin de la saison 2000-2001, avant de présider le club de football de Farciennes en 2004. Toujours passionné de football, il prendra en 2013 la présidence du nouveau club de Couillet-Marcinelle. Participant assidu de la Marche de Sainte-Rolende à Gerpinnes, il est encore officier des fusils de la compagnie d’Hymiée.

Mais à l’heure où des responsables socialistes de Charleroi sont emportés par la tourmente des affaires (2005-2006), Hicham Imane apparaît comme un potentiel candidat socialiste de la nouvelle génération. En novembre 2005, il est désigné, à la demande de Paul Ficheroulle, comme administrateur privé au sein du nouveau Conseil d’administration de la Carolorégienne, la principale société de logement social de Charleroi, gérant près de 3.000 logements et employant une centaine de travailleurs. Le chemin est parsemé d’embûches. Candidat malheureux au scrutin communal d’octobre 2006 (21e place, 591 vp), il figure à la 5e suppléance, à la demande d’Yves Lardinois, lors du scrutin régional du 7 juin 2009 (1.963 vp). Vice-président des JS de Charleroi (2009), représentant des JS au Comité fédéral du PS, Hicham Imane n’hésite pas à annoncer, en décembre 2009, sa candidature à la vice-présidence de l’USC de Charleroi, face à Jean-Claude Van Cauwenberghe et à d’autres candidats, avant de se retirer juste avant le vote favorable à André de Paoli. En décembre 2011, par contre, il mène la lutte jusqu’au bout, quand il conteste le leadership à Paul Ficheroulle lors d’un poll au sein de l’USC de Couillet destiné à déterminer les places pour les élections d’octobre 2012 ; plébiscité, le jeune Imane (89 voix) prend la mesure du bourgmestre ff (26 voix) et de Bernard Dallons (22) ; il ruine ainsi les chances du premier de devenir jamais bourgmestre de Charleroi. 

En 15e position sur une liste PS où ne figure pas Paul Ficheroulle lors du scrutin communal d’octobre 2012, Hicham Imane réalise le 13e score du PS carolo (1.176 vp) et devient conseiller communal. Fin juin 2013, lui est confiée la présidence de la toute nouvelle Sambrienne, plus grosse société de logements sociaux de service public de Wallonie. Un véritable défi tant s’annonce complexe la direction de cette société née de la fusion de La Carolorégienne, de Versant-Est, du Logis Moderne, du Foyer Marcinellois et du Val d’Heure, soit 10.000 habitations, 25 000 locataires et un patrimoine immobilier de plus d’un milliard d’€. Communiquant très régulièrement sur les projets et les actions de la Sambrienne, celui qui est aussi un grand utilisateur des réseaux sociaux se forge résolument une large notoriété dans le pays de Charleroi. Ainsi, pendant la campagne des élections communales de 2012, il avait créé le site www.nepasvoterpourunarabe.be, afin de déconstruire les préjugés sur les candidats d’origine étrangère, et provoquer un buzz retentissant. Parmi ces nombreuses autres initiatives « médiatiques » rocambolesques, il apparaît déguisé en coq lors des Fêtes de Wallonie 2015, suscitant le courroux du député provincial Yves Lardinois, jugeant cette situation indigne d’un mandataire politique (septembre 2015). Désavoué publiquement par celui qui fut son mentor en politique, Hicham Imane quitte l’USC de Couillet dont il était membre depuis 1998 et s’affilie à l’USC de Marchienne-au-Pont. En 2015, encore, il crée l’asbl La Faim du mois qu’il préside et qui distribue des colis alimentaires, des plats cuisinés et des vêtements aux démunis.

Avec 2.158 vp dans la circonscription de Charleroi, pour sa première participation aux élections régionales wallonnes le 25 mai 2014, Hicham Imane qui est troisième suppléant et ne réalise que le 6e score des suppléants, ne s’attend pas à faire son entrée au Parlement wallon. Mais l’application stricte du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons donne lieu à un important jeu de chaises musicales dans les rangs socialistes de Charleroi. Dans un premier temps, Anthony Defrane prête serment à Namur et se dit immédiatement empêché par ses activités au sein du Collège communal. Premier suppléant Serdar Kiric est dans la même situation et fait le même choix. Comme la 2e suppléante, Nathalie Cattilini refuse de siéger, le 3e suppléant devient l’un des cinq représentants du PS de Charleroi au Parlement de Wallonie. Dès juillet 2014, Hicham Imane prête serment à Namur. Il y fera notamment adopter un texte modifiant les couleurs de l’écharpe des échevins pour qu’elles correspondent aux couleurs de la Wallonie (13 avril 2016). Il est membre de la Commission Pouvoirs locaux-Logement-Énergie, et l’un des vice-présidents du Comité d’avis sur les Questions européennes, instance créée dès novembre 2014 afin que les députés wallons se montrent davantage proactifs sur les futurs traités internationaux. En l’occurrence, la Commission examinera avec beaucoup d’attention le futur traité du CETA, mais Imane n’est plus député quand le Parlement de Wallonie bloque la procédure européenne (octobre 2016). En tant que suppléant, il dépend en effet du choix du député titulaire. Or, en juin 2016, Serdar Kilic décide de quitter son échevinat à Charleroi et de revenir siéger à Namur. Hicham Imane aura donc siégé deux ans au Parlement de Wallonie où il aura notamment porté une proposition de résolution en faveur de l’organisation d’un salon international des technologies en Wallonie (2015).

Ce jeu de chaises musicales semble orchestré par un Paul Magnette qui n’est guère satisfait par les prestations de Serdar Kilic et de Hicham Imane. Il est vrai qu’au printemps 2015, ce dernier a provoqué contre lui une sévère levée de boucliers, fortement relayée par les médias : appliquant une décision unanime du conseil d’administration de la société de logements remontant à 2014, il a fait creuser une tranchée, à Marcinelle, pour empêcher l’accès d’un terrain privé aux gens du voyage. Fait aggravant, quelques jours plus tôt, l’opinion publique avait déjà réagi contre la construction d’un mur à la frontière française (à hauteur de Mouscron), destiné à bloquer les mouvements de campements nomades.

N’étant pas nommé lorsqu’il était employé par la province de Hainaut, Hicham Imane ne réintègre pas son ancien poste ; il conserve la présidence de la Sambrienne et son mandat de conseiller communal. En juillet 2017, alors que suite à l’Affaire Publifin, le cdH débarque le PS du gouvernement wallon de Paul Magnette, Imane lance un appel public à son président de parti en faveur du décumul intégral.

Désigné à la 17e place sur la liste du PS emmenée par Paul Magnette au scrutin communal de Charleroi en octobre 2018, il réunit sur son nom 1.241 vp et réalise ainsi le 13e score socialiste. Totalement absent des listes socialistes lors du triple scrutin du 26 mai 2019, Hicham Imane renonce à son mandat de conseiller communal en juin 2019 pour devenir conseiller du CPAS. Après un très bref mandat d’administrateur de l’ISPPC, il est remplacé à la présidence de la Sambrienne par le duo Felon-Lechat et devient administrateur du Palais des Beaux-Arts de Charleroi (février 2019-). En juillet 2019, sa candidature au poste de conseiller général de l’Intercommunale de santé publique du pays de Charleroi (ISPPC) n’est pas retenue, Thomas Salden, demi-frère d’Olivier Chastel, lui étant préféré, avant que la ministre wallonne Valérie De Bue ne supprime purement et simplement cette fonction (août 2019). En 2023, il pose sa candidature au poste de secrétaire fédéral du PS carolorégien, mais elle n’est pas retenue.

Entre-temps, gérant de la srl CTM-Investissement (2019-), il reprend avec des amis l’établissement Chez ta Mère, place de la Digue à Charleroi. L’épidémie de la Covid-19 a tôt fait de briser la reconversion d’Imane dans l’Horeca. Après avoir passé son permis poids-lourds, il se lance dans le transport des produits dangereux, avant de trouver une autre voie, avitailleur sur l’aéroport de Liège-Bierset, où il fait le plein de kérosène pour les avions de transport. Il reste le président de l’asbl La Faim du mois.

 

Mandats politiques

Conseiller communal à Charleroi (2012-06/2019)
Député wallon (07/2014-06/2016)
Conseiller du CPAS à Charleroi (06/2019-)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont La DH, 22 septembre 2012 ; Le Soir, 17 juillet 2014 ; La Nouvelle Gazette, 25 juin 2016 ; La DH, 25 juin 2019 ; Le Soir, 24 août 2019 ; La Libre, 9 août 2023
Cumuleo (-2023)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014 à 2016, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures 
http://hichamimane.be/qui-suis-je/mon-parcours/ 
http://www.nepasvoterpourunarabe.be/
https://www.telesambre.be/emission/sans-langue-de-bois/sans-langue-de-bois-hicham-imane-president-de-lasbl-la-faim-du-mois/62227 

 

 

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