Jacqmin Christian
Socio-économique, Entreprise
Ottignies 18/07/1949
Ayant entamé ses études universitaires à l’heure du Walen buiten, diplômé à Leuven en 1972, ingénieur civil, Christian Jacqmin se forge rapidement la réputation d’un redresseur d’entreprises en difficultés, après avoir entamé sa carrière à la Société Générale et auprès de Fabricom. Appelé successivement au secours de Saint-Roch à Couvin, du Group 4 Securitas (confronté aux attaques de fourgons), du n°2 de l'épuration en Allemagne, et de Cotubel-Somco (principal distributeur d'aciers inoxydables), il remet de l’ordre dans les affaires et leur assure la pérennité.
C’est auréolé de ses résultats qu’il répond favorablement à la sollicitation de la Région wallonne, actionnaire largement majoritaire de la Sonaca, lorsque l’entreprise carolorégienne de l’aéronautique semble commencer à battre de l’aile. La perte de l’année 1995 représente près de 40% du chiffre d’affaires. Sa mission initiale d’un mois va durer plus de 12 ans. Chargé d’appliquer le sévère plan de restructuration qu’il a proposé, Christian Jacqmin remplace Michel Harment en tant qu’administrateur délégué (novembre 1995), applique son plan et parvient à faire redécoller la Sonaca, grâce notamment à la création de filiales, à des contrats avec Airbus, Dassault ou à l’Embraer 145 : cinq ans après son arrivée, le chiffre d’affaires a été multiplié par 3,5 et un fort résultat bénéficiaire est enregistré, tandis que le nombre de personnes employées a presque doublé. Un tel résultat vaut à Christian Jacqmin d’être désigné Manager de l’Année 2000 par Trends Tendances.
L’euphorie est douchée par les répercussions de l’attentat du 11 septembre. Le marché se rétracte et la Sonaca en subit les effets de plein fouet. En 2002, une procédure Renault est même enclenchée quand, aussi subitement, la conjoncture se renverse. Dès l’annonce du plan Marshall par le gouvernement wallon, en août 2005, Christian Jacqmin prend les commandes du pôle aérospatial, tout en étant confronté au quotidien de la Sonaca. Après avoir repris de l’altitude, la société subit cette fois les turbulences du dollar. Ces hauts et ces bas sont désormais mis au compte de l’administrateur délégué ; après l’annonce du plan « Défi 2007 », les critiques de la CNE pleuvent sur la direction : virulentes, elles dénoncent notamment du népotisme dans le management (2006). Les relations sociales sont tendues. Après quelques mois, la perte de confiance enregistrée dans l’entreprise conduit la Région wallonne à remercier l’homme providentiel des débuts qui a remis sa démission suite aux mauvais résultats révélés par une étude Mc Kinsey (septembre 2008) ; il est remplacé par Bernard Delvaux.
De l’autre côté de l’Atlantique, le pompier des entreprises en difficultés retrouve du service à Montréal, auprès de Mecachrome International, où il procède à une opération de sauvetage, restructuration et refinancement (novembre 2008 - mars 2009), avant d’être engagé par le groupe québecois Lagassé (septembre 2009) : de taille comparable à la Sonaca, ce groupe est spécialisé dans « le développement et la prestation de produits et services à la fine pointe de la technologie dans le secteur des communications civiles et corporatives sécurisées ».
Président du Comité exécutif du groupe Lagassé au niveau international, il en est aussi le CEO, chargé de la direction générale des activités du groupe en Europe (2009-). Dans le même temps, celui qui a été nommé administrateur de BSCA en 2001 et était administrateur de FREE (Fondation pour la Recherche et l’Enseignement de l’Esprit d’Entreprendre, 2004) reste administrateur de Warehouses Estates Belgium (2006-), expert au nom de l’UWE auprès du groupe sectoriel aéronautique du CESRW (2008-), et gérant de la Cogesa, société lilloise de conseils de gestion (2006-).
Sources
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
W+B, juin 2004, n°86, p. 36
Paul Delforge