Kegels Anne-Marie

Culture, Littérature

Dunes 26/11/1912, Marbehan 04/07/1994

La poétesse Anne-Marie Canet, fille de vignerons gascons installés en province de Luxembourg, occupe une place particulière dans la littérature wallonne, par ses vers empreints de nature méridionale autant qu’ardennaise, véritable source d’inspiration et toile de fond de l’ensemble de son œuvre.

Très tôt sensibilisée à la poésie par ses grands-parents, Anne-Marie Canet quitte son Aquitaine natale, en 1931, alors âgée de dix-neuf ans, pour suivre son mari, Joseph Kegels, en Belgique. D’abord installée près d’Anvers, puis à Bruxelles, et enfin à Arlon, à partir de 1942, elle rédige ses premiers poèmes à cette période, encouragée par l’écrivain Pierre Nothomb et le poète Camille Biver, qui anime le groupe littéraire Jeune Faune, aux activités duquel elle participe, à partir de 1945. Collaborant également aux hebdomadaires Ardenne et Volonté, Anne-Marie Kegels sort son premier recueil de poésies, Douze poèmes pour une année, en 1950.

Son œuvre, emplie d’authenticité, à la fois puissante et dans la retenue, célèbre les plaisirs simples qu’offrent la vie quotidienne, l’amour, la nature – celle du midi et de l’Ardenne –, et évoque la mort, quoique plus tardivement. « Sous l’apparence et la réalité d’une vie plane, ordonnée, [Anne-Marie Kegels] brûle d’un feu inextinguible d’identification qui, sous le couvert de symboles et de métaphores végétales, lui fait célébrer l’amour avec une ardeur, voire une fureur qui toucheraient à la subversion n’était la domination souveraine qu’elle impose à ses vers » (ARLLFB).

Membre du collectif Triangle, créé et animé par le poète et écrivain Guy Goffette, Anne-Marie Kegels a reçu le Grand Prix de Poésie Albert Mockel de l’Académie de Langue et de Littérature françaises pour l’ensemble de son œuvre, en 1983.

Sources

Éliane GUBIN, Catherine JACQUES, Valérie PIETTE, Jean PUISSANT (dir.), Dictionnaire des femmes belges. XIXe et XXe siècles, Bruxelles, Racine, 2006, p. 87-88
Christiane P. MAKWARD, Dictionnaire littéraire des femmes de langue française, Karthala, 1997, p. 324-325
Francis VANELDEREN, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. III, p. 103
ACADÉMIE DE LANGUE ET DE LITTÉRATURE FRANÇAISES, Anne-Marie Kegels. Poèmes choisis. Portrait par André Schmitz, préface par Guy Goffette, 1990 (Poésie Théâtre). 
http://www.arllfb.be/publications/poesie/kegels.html
http://www.babelio.com/auteur/Anne-Marie-Kegels/231054
https://www.servicedulivre.be/Auteur/kegels-anne-marie

Œuvres principales

Douze poèmes pour une année (1950)
Rien que vivre (1951)
Chants de la sourde joie (1955)
Haute vigne (1967)
Les doigts verts (1967)
Chants de la présence (1968)
Lumière adverse (1970)
Les chemins sont en feu (1973)
Porter l’orage (1978)