Knaepen Philippe
Politique, Député wallon
Saint-Trond 03/03/1967
Député wallon : 2014-2019
Après la fusion des communes de Buzet, Liberchies, Luttre, Obaix, Rosseignies, Thiméon, Viesville et Pont-à-Celles en 1976, ce sont les libéraux emmenés par Charles Petitjean et alliés au PSC qui détiennent une solide majorité au conseil communal de Pont-à-Celles. Après le scrutin de 1988, une défection dans les rangs libéraux fait tomber la majorité dans le camp du PS de Christian Dupont allié aux écolos d’Yves Delforge, tendance que confirment les élections communales de 1994. Rongeant leur frein dans l’opposition, les libéraux se déchirent, obligeant Hervé Hasquin, le président de la Fédération libérale du Hainaut, à exclure Charles Petitjean et à faire confiance à une liste rajeunie PRL-MCC sur laquelle figure Philippe Knaepen (2e position).
Membre du PRL depuis 1987, cet ancien étudiant de l’Athénée d’Auderghem qui entreprend des études à l’IESP De Fré (l’actuelle Haute École Léonard de Vinci à Woluwé-saint-Lambert) est alors président de la section des JRL de Watermael-Boitsfort. Au début des années 1990, il est élu à la présidence nationale des Jeunes Libéraux (1991-1993) ; dès 1992, ce régent en français s’installe à Luttre, où il reprend une concession automobile de la marque Ford et devient le gérant et l’administrateur-délégué de la société Auto-Luttre sa. Sollicité par d’anciens étudiants libéraux, il ne renoue avec la politique active qu’en 2000, moment où il se présente pour la première fois au scrutin communal.
Affrontant notamment une liste dissidente emmenée par Charles Petitjean, le PRL-MCC décroche trois mandats et accepte la main tendue par le PS de Christian Dupont qui détient pourtant la majorité absolue (13 sur 25). Le PS tourne le dos à Écolo et conclut avec le PRL-MCC un accord qui s’inscrit dans l’esprit de bonne entente du moment entre ces deux formations politiques. Philippe Knaepen (323 vp) obtient un important échevinat dans le nouveau Collège, en charge des Finances, de l’Agriculture, de l’Aménagement du territoire, de l’Énergie, de la Mobilité et du Commerce. En novembre 2004, il est élu à la présidence de la fédération MR de Charleroi, mandat qu’il exerce jusqu’en décembre 2021.
En octobre 2006, le PS est sanctionné par les électeurs cellipontins. Il perd sa majorité absolue (10, -3), tandis que le MR progresse (5, + 2). L’alliance PS-MR est cependant prolongée, Philippe Knaepen (1.116 vp) étant le 2e performeur en voix, derrière Christian Dupont (1.639 vp.), ministre et bourgmestre ff. Assurément, cette commune située au nord de Charleroi est en train de vivre un nouveau basculement politique. Depuis 2000, les libéraux emmenés par Philippe Knaepen retrouvent des couleurs, ainsi que le confirme le scrutin communal d’octobre 2012 : le MR (28,76%, 9 sièges, +4) réduit l’écart avec la liste rajeunie du PS qui garde ses 10 sièges (34,3%), mais son chef de file, Christian Dupont, est battu aux voix de préférence (1.523 vp) par Philippe Knaepen (1.564 vp).
Alors que le FN disparaît du Conseil communal, le pacte de majorité PS-MR est prolongé, Christian Dupont conservant le maïorat et Philippe Knaepen, Premier échevin, conservant le Commerce, la Mobilité, l’Environnement, l’Emploi, les PME-TPE, la Propreté. Le scrutin d’octobre 2018 met un coup d’arrêt à cette évolution. Le PS (27,4%) de Pascal Tavier (748 vp) perd près de 7% et 2 sièges ; le MR (21,3%) de Philippe Knaepen (999 vp) connaît une perte similaire (7,3%), et perd 3 sièges. La coalition sortante est toujours majoritaire, mais l’électeur a envoyé un message évident en rendant 3 sièges à écolo et en donnant 7 sièges aux IC conduits par Luc Vancompernolle (1.259 vp). Tirant ses propres conclusions du scrutin, fin 2018, le PS se tourne vers la liste citoyenne et signe avec elle un nouveau pacte de majorité, renvoyant le MR dans l’opposition.
Représentant le MR dans plusieurs asbl culturelles ou sportives, administrateur de l’IGH (2002-2007), du TEC-Charleroi (2005-2014), de Télésambre (2004-2012), d’ORES (2009-2017), de la SPAQuE (2011-2014), de Publi-T (2011-), et membre du comité de gestion chez Igretec (2007-2018), Philippe Knaepen avait pris part à d’autres élections que les communales, privilégiant toujours la Région wallonne, dans la circonscription de Charleroi : 6e candidat effectif en 2004 (1.382 vp), occupant la 3e place en 2009 (2.375 vp), il se présente le 25 mai 2014 avec l’intention de siéger comme député wallon. Occupant la 2e place, derrière Véronique Cornet, il contribue au large succès du MR : avec 18,1%, les bleus carolos réalisent leur meilleur résultat depuis la première élection directe du Parlement wallon, le 21 mai 1995. Avec 3.557 vp (soit davantage que Christian Dupont sur la liste PS), Philippe Knaepen contribue à donner trois mandats aux libéraux, un résultat jamais atteint. En prêtant serment au Parlement wallon, conformément au décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons, il se dit échevin empêché (remplacé par Ingrid Kairet-Colignon) et abandonne aussi la gérance de Cenmark sprl (2007-2014) et son emploi de fonctionnaire (2008-2014).
Siégeant dans l’opposition en début de législature (2014-2017), le nouveau député wallon est désigné à l’une des vice-présidences de la Commission Travaux publics-Action sociale-Santé, et est membre de la Commission Budget-Fonction publique. Par ailleurs, il est l’un des vice-présidents du bureau du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Déployant une importante activité parlementaire à Namur, il dépose une dizaine de décrets et plusieurs centaines de questions écrites, abordant les dossiers du logement, comme de la mobilité, de l’obligation du parcours des primo-arrivants, la fiscalité automobile ou de la création de l’AVIQ, sans oublier une série de problématiques intéressant plus particulièrement le bassin de vie de Charleroi. Membre suppléant de la « Commission spéciale relative au Renouveau démocratique » créée en mai 2015, il est le signataire, avec d’autres libéraux, d’une proposition de décret spécial sur l’interdiction de cumul dans le chef des députés wallons afin qu’il ne s’applique aux membres de Collège communal que dans les localités de plus de 50.000 habitants, proposition rejetée. Avec d’autres députés MR, il est aussi le cosignataire d’une proposition de résolution visant à interdire le port de signes convictionnels ostentatoires au personnel des services publics (2016).
Dans le dossier du traité CETA, il s’oppose à la résolution du 14 octobre 2016 où le Parlement de Wallonie marque son refus de déléguer ses pleins pouvoirs au Gouvernement fédéral pour la signature de l’accord CETA entre l’UE et le Canada. Le groupe MR à Namur a été le seul à manifester son opposition à une démarche qui conduit à une mini crise internationale inédite. Quinze jours plus tard, Philippe Knaepen et son groupe politique joignent leurs voix au PS et au cdH pour adopter le texte du compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).
À la suite de l’appel du 19 juin 2017 de Benoit Lutgen qui invite à mettre un terme à toute gouvernance avec les socialistes, Philippe Knaepen vote le 28 juillet, la motion de défiance constructive déposée par les députés MR et cdH ; c’est une première dans l’histoire politique wallonne. Membre de la Commission Budget-énergie-Climat et de la Commission « Renouveau démocratique » (2017-2019), membre (2017) et vice-président (2018-2019) de la Commission du Contrôle des dépenses électorales et membre du Comité Mémoire et Démocratie (2019), il fait désormais partie de la courte majorité MR-cdH (38 sièges sur 75) et contribue à voter une série de mesures destinées à montrer le changement de cap imprimé à la politique wallonne : suppression de la « Redevance Télévision », modification de grille des loyers, réduction de la fiscalité immobilière, transfert de compétences vers l’Ostbelgien, abandon du Plan Marshall, réduction de l’intervention publique et incitation à l’initiative privée ou associative, résolution fixant une série de balises pour les futurs traités de libre-échange négociés par l’Union européenne, application de recommandations de la Commission Publifin en matière de transparence et de gouvernance, réforme de la gouvernance des GRD du gaz et de l’électricité, etc.
Durant cette législature, il porte plusieurs textes visant à améliorer la publicité de la gouvernance locale, et adopte une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétence nouvellement transférée aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur quasi unanime (67 sur 69) fait de la Wallonie une région pionnière. C’est aussi à la quasi-unanimité du Parlement de Wallonie qu’est adoptée la réforme de certaines circonscriptions électorales wallonnes, dont la création d’une « nouvelle » circonscription électorale de Charleroi-Thuin, qui envoie désormais 10 représentants à Namur (-1).
Cinquième candidat effectif (2.396 vp) lors du scrutin wallon du 26 mai 2019, Philippe Knaepen n’est pas en position de renouveler son mandat à Namur. Conseiller communal siégeant dans l’opposition à Pont-à-Celles, il devient vice-président du conseil d’administration et du comité de direction d’Igretec (juin 2019-) et vice-président de l’ISPPC (2019-2021). Administrateur de Télésambre (2019-2021), de l’Alph asbl (-2021) et de la Fondation Gouverneur émile Cornez (2019-), il devient secrétaire politique du groupe MR au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (avril 2020-).
Au moment où la situation sanitaire due à la Covid 19 s’améliore, janvier 2021, la vie politique de Pont-à-Celles connaît un rebondissement. Avec une motion de méfiance constructive portée par le MR (6) et écolo (3), le PS (8) débarque les trois représentants IC (7) du Collège et signe un nouveau pacte de majorité. Dans la nouvelle équipe toujours présidée par Pascal Tavier, Philippe Knaepen redevient Premier échevin, en charge de l’équipement, des Infrastructures publiques et de l’Aménagement du Territoire. En plus de leurs attributions, les membres du Collège sont en charge de « plans » et de « pôles » pour gérer les projets de manière cohérente, efficace et plus transversale, les plans étant portés par l’ensemble des échevins, sous la supervision du bourgmestre.
Dans la perspective du scrutin communal d’octobre 2024, Philippe Knaepen mène une nouvelle liste libérale/citoyenne appelée MR&Ci.
Mandats politiques
Conseiller communal à Pont-à-Celles (2001-)
Échevin (2001-06/2014)
Député wallon (2014-2019)
Échevin empêché (06/2014-2019)
Échevin (2019-2024)
Sources
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont L’Avenir, 27 mai 2014 ; La DH, 13 janvier 2021 ; SudInfo, 7 février 2024
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2023)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
http://www.etudiantsliberaux.be/FEL/?page_id=7
https://www.facebook.com/knaepen?fref=ts
https://be.linkedin.com/in/philippe-knaepen-39700353
https://www.philippeknaepen.be/cms/biographie/ s.v. décembre 2017
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